Une oeuvre d'art peut-elle représenter quelque chose de laid et tout de même réussi?

« la représentation de la réalité est la plus parfaite possible voir même exagérée parfois.

Les personnages sont magnifiés, embellis pour répondre à la perfection de la beauté avec pour thèmes des sujets assez limités.

On observe un talent évident de l’artiste avec un grand savoir faire.

Les peintures sont réalisées dans les moindres détails.

Le beau est une question de jugement et une œuvre d’art est jugée belle pour l’homme lorsqu’elle respecte les proportions, lorsqu’elle représente la réalité.

« L’homme de Vitruve » de Léonard de Vinci en 1492 est la preuve du critère de beauté universel dans les proportions parfaites du corps humain, prouvées mathématiquement par le nombre d’or. La représentation de la beauté dans l’art a évolué dans les sujets mais est toujours restée la même dans les principes.

L’impressionnisme est un mouvement où la nature est un critère de beauté essentiel.

Dans ses peintures, Claude Monet accorde une importance aux couleurs, à la lumière.

Il ne représente plus seulement le corps mais l’environnement qui l’entoure selon les changements de luminosité toujours dans cette idée d’embellir et de sublimer son sujet.

Dans le domaine du design, l’esthétique et la sobriété de l’objet est le critère de beauté universel.

Si un objet représente la laideur, le client ne voudra pas se le procurer.

Dieter Rams explique les critères du bon design à travers sa charte en dix points.

Le rasoir Braun qu’il a dessiné est la preuve du culte de la beauté, une harmonie parfaite dans un objet simple et esthétique permet une compréhension rapide de son utilisation.

Dans le livre de Raimond Loewy, « la laideur se vend mal », il nous montre sa propre vision du design (qui ne correspond pas a tout les types de design selon les époques mais qui montre tout de même les critères de la beauté) dans la création des objets.

L’esthétique est très importante.

Pour revenir à la peinture, Pascal dans la même perspective énoncera « que la peinture (…) attire l’admiration par la ressemblance des choses dont on n’admire point les originaux».

On peut donc faire le lien aujourd’hui avec l’hyper-réalisme qui consiste à représenter des objets dans leurs moindres détails aussi bien dans la peinture que la sculpture au point qu’on les confondrait avec une photo.

Ce qui est beau dans l’hyper- réalisme, c’est que la beauté réside dans le talent que possède l’artiste à représenter un objet ou un être humain aussi fidèlement.

On admire ici plus le talent que la chose qu’il représente.

Ainsi, le choix de la thématique n’entre plus en compte et que la base soit belle ou laide n’est plus important.

Le sujet peut être banal comme Don Eddy qui traite la rue avec les voitures, mais il peut aussi être laid comme les sculptures de corps de Ron Mueck d’une échelle immense dans des positions et des sujets dérangeant. Cette réflexion nous amène alors à penser que le laid peut devenir beau dans le domaine de l’art, selon les choix de l’artiste.

Il est donc logique de se demander comment ce qui est laid peut devenir beau ? On pourrait penser que le laid peut devenir beau par la manière de représenter la laideur et par ce que l’artiste veut exprimer à travers son œuvre d’art.

Certaines œuvres ont un sens très profond et très important au détriment de la beauté.

La sémantique peut parfois passer au dessus de la beauté car l’artiste a jugé important de faire passer un message avant de créer une belle représentation.

Le laid devient alors beau non pas dans l’harmonie et l’esthétique de l’œuvre d’art mais dans le sens que l’artiste a voulu donner.

En littérature, Charles Baudelaire représente tout à fait la laideur représentée d’une belle manière dans son poème « la charogne ».

À travers ce poème, il sublime la. »