Devoir de Philosophie

Bénin, royaume du

Publié le 13/04/2013

Extrait du document

Bénin, royaume du, ancienne cité-État africaine fondée par les Edo (ou Bini), qui s'épanouit entre les XIIe et XIXe siècles, à l'emplacement actuel de Benin City, au sud-ouest du Nigeria, sur la rive droite du fleuve Niger.

Le royaume du Bénin fut l'un des premiers royaumes avec lesquels les Européens (Portugais et Hollandais) entrèrent en contact dès leur arrivée dans le golfe de Guinée pour y faire du commerce. Cette cité-État tenait sa richesse du commerce avec les peuples voisins, lesquels lui fournissaient des matières premières que les artisans du royaume transformaient en produits négociables. Après l'arrivée des Européens, les artisans fabriquèrent également des objets en bronze et en ivoire commandés spécialement par ceux-ci. Dès le XVIe siècle, le royaume du Bénin se lança dans la traite des esclaves pour répondre à une demande européenne toujours plus importante (voir esclavage).

D'après les traditions, les toutes premières dynasties furent celles des Ogiso, les « rois du ciel «, qui furent chassés par les Edo. Mais ces derniers, ne parvenant pas à s'entendre pour gouverner, envoyèrent quérir Oranyan, prince yoruba, le fils du roi mythique d'Ife. Celui-ci épousa la fille du chef du Bénin, réglant ainsi la querelle qui opposait les prétendants au trône. L'enfant né de cette union devint le premier des oba (rois) qui gouvernèrent la cité et dont l'oba actuel est le trente-neuvième descendant. Ogula, le sixième oba, fit venir des fondeurs d'Ife afin d'enseigner aux forgerons locaux la fonte du cuivre et de l'étain. Ils purent ainsi sculpter les premières têtes en bronze des souverains, des reines-mères et des dignitaires du royaume (XVe siècle environ). Le royaume prospéra grâce au monopole du commerce avec les Européens, qui leur achetaient de l'ivoire et des esclaves négociés ou capturés aux frontières du royaume, ainsi que de l'huile de palme et du poivre de Guinée. Dans cette cité-État vivant exclusivement des échanges entre la mer (les Européens), la forêt et la savane, les artisans (ivoiriers, fondeurs, tisserands, sculpteurs, potiers, fabriquants d'éventails en cuivre) étaient entièrement au service du roi et vivaient dans des quartiers spécifiques de l'enceinte du palais royal. Ils ne se mariaient qu'au sein de leur corporation.

L'oba, être sacré, tenait son pouvoir de droit divin. Un Portugais qui visita le royaume au milieu du XVIe siècle écrivait ainsi : « Les rois sont adorés par leurs sujets qui les croient venus tout droit du Paradis […] beaucoup de ces souverains n'autorisent pas qu'on les voit manger, encourageant ainsi la croyance selon laquelle ils n'ont besoin de nulle nourriture pour vivre. « Le roi tenait sa légitimité des têtes en bronze, représentant les oba l'ayant précédé sur le trône, têtes surmontées d'une grande défense d'ivoire. Aussi, quand, en 1897, les Britanniques prirent prétexte de l'assassinat de deux des leurs pour envahir la cité, le vol et la dispersion sur le marché de l'art européen de ces célèbres têtes signa-t-il le glas de la dynastie. De nombreuses plaques en bronze représentant des personnages, ainsi que des statuettes et des objets de cour usuels furent également emportés en Europe, qui découvrait l'« art nègre «.

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Liens utiles