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indo-pakistanais, conflit

Publié le 05/04/2013

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1   PRÉSENTATION

indo-pakistanais, conflit, différend opposant l’Inde et le Pakistan depuis leur création en 1947, après le retrait des Britanniques.

2   PREMIÈRE GUERRE INDO-PAKISTANAISE (1947-1948)

La première guerre entre l’Inde et le Pakistan a pour objet le contrôle de l’État de Jammu-et-Cachemire, qui est demeuré une monarchie indépendante à l’époque de l’Inde britannique. Au moment de l’indépendance, les régions à majorité musulmane constituent l’État du Pakistan, le reste du pays, majoritairement hindou, formant l’Inde. Le sort des États princiers doit être réglé séparément, en fonction de la religion de leur population et du pays avec lequel ils ont une frontière commune.

Le Cachemire, dirigé par un prince hindou, est majoritairement musulman et partage une frontière avec l’Inde et le Pakistan. Le maharaja refuse d’abord de rejoindre aussi bien l’Inde que le Pakistan, mais, alors qu’il hésite, une révolte éclate dans l’ouest de l’État, avivée par des raids de tribus pachtounes venues du Pakistan. Le maharaja fait appel à New Delhi pour réprimer la rébellion et repousser les envahisseurs. En contrepartie de cette aide, il signe l’Instrument of Accession le 26 octobre 1947, qui rattache officiellement le Cachemire à l’Inde. Les troupes de New Delhi entrent à Srinagar et stoppent l’armée de Karachi. Un gouvernement du Cachemire libre est institué dans les zones contrôlées par les Pakistanais. Les combats se poursuivent début 1948 et provoquent l’intervention des Nations unies, le 1er janvier 1949.

Au terme du conflit, qui jette des millions de réfugiés sur les routes et cause la mort de près de 500 000 personnes, le Cachemire est partagé en deux, le long de la ligne de cessez-le-feu. Le tiers nord-est revient au Pakistan et le reste forme l’État indien du Jammu-et-Cachemire. Le référendum d’autodétermination promis par l’Inde n’a jamais eu lieu.

3   DEUXIÈME GUERRE INDO-PAKISTANAISE (1965)

La question du Cachemire est également à l’origine de la deuxième guerre indo-pakistanaise. En décembre 1963, le vol d’une relique sacrée, le Moe-e-Moqdas, à la mosquée Hazaratbal de Srinagar provoque une vive agitation dans la vallée du Cachemire. Les manifestations contre le pouvoir indien convainquent les Pakistanais qu’ils bénéficient du soutien de la population. En janvier 1965, l’armée pakistanaise viole à plusieurs reprises la frontière indienne sur le Rann de Kutch, dans l’État de Gujarat. Ces incursions n’inquiètent pas New Delhi car elles se situent dans une région sans grand enjeu stratégique. Encouragé par la réaction modérée des Indiens, le commandement militaire pakistanais tente de s’emparer du Cachemire par la force.

Comme en 1947, les Pakistanais infiltrent la guérilla du Cachemire, en juin 1965, dans l’espoir de fomenter une rébellion contre les Indiens, qui servirait de prétexte à une intervention militaire.

Des accrochages ont lieu en août le long de la ligne de cessez-le-feu de 1947-1948. Le 1er septembre 1965, l’armée pakistanaise lance une offensive massive au Cachemire. Le 5 septembre, elle pénètre le territoire indien sur 25 km. Les forces indiennes contre-attaquent au Pendjab pakistanais, près de Lahore. Pour sortir de l’impasse, les Pakistanais cherchent à obtenir le soutien de la Chine, au risque d’internationaliser le conflit. Le 20 septembre, le Conseil de sécurité des Nations unies appelle à un cessez-le-feu, qui est accepté par les deux parties le 22 septembre.

Le 4 janvier 1966, les chefs d’État indien et pakistanais se rencontrent à Tachkent, en Asie centrale soviétique, et s’accordent pour retirer leurs troupes des zones occupées. Ils ne parviennent pas à trouver une solution définitive au conflit.

4   TROISIÈME GUERRE INDO-PAKISTANAISE (1971)

Le troisième conflit entre l’Inde et le Pakistan survient à la suite de la sécession du Pakistan-Oriental (aujourd’hui Bangladesh), qui provoque une guerre civile meurtrière.

Lors des élections pakistanaises de décembre 1970, la ligue Awami, dirigée par le cheikh Mujibur Rahman, obtient la majorité des sièges à l’Assemblée nationale, grâce à sa victoire écrasante au Pakistan-Oriental, tandis que dans la partie ouest du pays, le Parti du peuple pakistanais (PPP) de Zulfikar Ali Bhutto remporte la majorité des sièges. Après l’échec des négociations pour un partage du pouvoir entre les deux factions, en février 1971, la revendication d’autonomie de la province orientale se traduit par une agitation croissante.

Le 26 mars, l’armée pakistanaise lance une offensive sur Dacca, la capitale du Pakistan-Oriental. Certains estiment à plus de 100 000 le nombre d’étudiants, d’intellectuels et de membres de professions libérales bengalis victimes de la répression. En quelques mois, près de 10 millions de personnes fuient la province pour se réfugier dans l’État indien voisin du Bengale-Occidental.

Submergée par cet afflux, l’Inde fait plusieurs tentatives diplomatiques pour organiser le retour des réfugiés au Pakistan-Oriental, en vain. La stratégie du Premier ministre indien Indira Gandhi a également comme objectif la création d’un nouvel État au Pakistan-Oriental, afin d’affaiblir son éternel rival ; en août 1971, elle signe un traité d’assistance militaire avec l’Union soviétique pour contrecarrer l’alliance sino-pakistanaise. En outre, les Indiens apportent un soutien de plus en plus ouvert à la résistance bengali, offrant asile, armes et entraînement au mouvement Mukti Bahini (« force de libération «). En novembre 1971, le Mukti Bahini attaque les installations militaires au Pakistan-Oriental à partir de bases situées sur la frontière indienne. Le Pakistan réplique en attaquant l’Inde le long de la frontière ouest, le 3 décembre 1971.

L’armée indienne pénètre au Pakistan-Oriental et, dès le 16 décembre 1971, elle met les forces pakistanaises en déroute. Le cessez-le-feu signé le lendemain met un terme à ce troisième conflit, le plus coûteux en vies humaines. La défaite du Pakistan aboutit à la création de l’État indépendant du Bangladesh, immédiatement reconnu par l’Inde.

Le statut du Cachemire, où la situation intérieure tient de la guerre civile larvée, constitue toujours un sujet de tension entre l’Inde et le Pakistan. Leur face-à-face donne lieu à de fréquentes escarmouches et menace régulièrement de dégénérer en conflit ouvert. C’est le cas à l’automne-hiver 2001-2002, après que des attentats ont été commis contre les Parlements indiens de Srinagar et de New Delhi, tandis que le contexte international est profondément modifié par ceux perpétrés aux États-Unis le 11 septembre. Les pogroms dont sont parfois victimes les hindous au Pakistan et les musulmans en Inde ne font que raviver les tensions. Cette situation est d’autant plus préoccupante que les deux pays disposent tous deux d’armements nucléaires. En mai 1998, le Cachemire a été au centre de la tension créée par les essais nucléaires souterrains indiens auxquels ont immédiatement répondu ceux du Pakistan.

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