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Mandel, Georges

Publié le 23/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Mandel, Georges (1885-1944), homme politique français, longtemps le principal collaborateur de Clemenceau, qui a été assassiné par la Milice peu avant la libération de Paris.

2   AVEC CLEMENCEAU

Né à Chatou, Georges Louis Rothschild, fils de riches commerçants parisiens, prend le patronyme de sa mère comme nom de plume lorsqu’il se lance dans le journalisme, afin d’éviter d’être confondu avec la célèbre famille de banquiers.

Engagé à l’Aurore à l’âge de dix-huit ans, grâce à la protection du député Joseph Reinach, doué d’une extraordinaire capacité de travail et d’une intelligence brillante et caustique, il fait son entrée en politique comme chef-adjoint du cabinet d’Albert Sarraut, sous-secrétaire d’État aux Colonies. Remarqué par Clemenceau, qui l’appelle à son cabinet (1908-1909), il devient la véritable éminence grise du Tigre et dirige notamment les journaux créés par ce dernier, le Journal du Var puis l’Homme libre.

Très actif directeur du cabinet de Clemenceau entre 1917 et 1920, pendant la période où ce dernier conduit le pays à la victoire, il participe à la conclusion de la paix, à l’issue de la Première Guerre mondiale. Il est en outre l’un des artisans de la victoire du Bloc national aux élections législatives de 1919, où il est lui-même élu député de la Gironde.

La retraite politique de son mentor l’isole pendant un temps. Battu aux élections de 1924, à nouveau élu en 1928, il est porté en 1932 à la présidence du groupe indépendant de la Chambre des députés. Ministre des Postes, Télégraphes et Téléphone (PTT) de 1934 à 1936, il fait encore une fois la preuve de ses capacités d’organisateur, et s’attache à moderniser cette administration tout en prenant des initiatives audacieuses, comme le lancement d’une radio d’État consacrée à l’information et débarrassée de toute publicité.

3   CONTRE L’ESPRIT DE MUNICH

Très tôt conscient du danger hitlérien, Georges Mandel ne cesse de plaider pour un renforcement du dispositif de défense français, attire l’attention de la classe politique sur le réarmement allemand dès 1933, et s’élève aussi bien contre les complaisances de Pierre Laval à l’égard de l’Italie fasciste que contre l’attitude de renoncement qu’il voit dans la conclusion des accords de Munich. Aussi indépendant que Paul Reynaud, il rejoint ce dernier dans son opposition au défaitisme manifesté par une partie de la droite française.

Ministre des Colonies d’avril 1938 à mai 1940, il s’emploie, tout en luttant contre les mouvements nationalistes au Maghreb, à préparer l’empire colonial français à un conflit qu’il sent inévitable.

4   VICTIME DE LA MILICE

Nommé ministre de l’Intérieur dans le gouvernement Reynaud (18 mai 1940), Georges Mandel s’oppose vigoureusement à la volonté manifestée par Pétain et Weygand de conclure l’armistice. Le 21 juin, il s’embarque avec d’autres parlementaires à bord du Massilia, qui fait route vers l’Afrique du Nord. Placé en résidence surveillée sur l’ordre du gouvernement de Vichy, rapatrié en France, successivement interné à Chazalon, à Vals-les-Bains puis au fort du Pourtalet, il comparaît devant la cour de Riom pour concussion et détournement de fonds.

Livré aux Allemands lors de l’invasion de la zone libre, en novembre 1942, il est déporté en Allemagne, où il partage un temps la captivité de Léon Blum. Rapatrié en France sur la demande de Joseph Darnand et interné à la prison de la Santé, il est remis entre les mains de la Milice et exécuté dans la forêt de Fontainebleau, le 7 juillet 1944, en représailles de l’assassinat de Philippe Henriot.

Peu populaire en raison de son caractère intransigeant et de sa clairvoyance teintée d’amertume, Georges Mandel est resté comme l’incarnation d’un certain volontarisme politique, qui explique la redécouverte dont il a fait l’objet au début des années 1990.

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