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yougoslave, conflit

Publié le 05/04/2013

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1   PRÉSENTATION

yougoslave, conflit, guerre ayant provoqué l’éclatement de la République fédérale socialiste de Yougoslavie en 1991, après la sécession des républiques de Slovénie, de Croatie et de Bosnie-Herzégovine, qui craignaient l’hégémonie de la République serbe. L’imbrication des différents groupes ethniques qui vivaient ensemble depuis des siècles, mais qu’opposaient la religion et les querelles historiques, a donné un tour particulièrement cruel à cette guerre civile.

Les six républiques qui constituaient la fédération multiethnique yougoslave (« Slaves du Sud «) étaient la Slovénie, la Croatie, la Macédoine, la Serbie, la Bosnie-Herzégovine et le Monténégro. La Serbie comptait, en outre, deux provinces autonomes, la Voïvodine, au nord, et le Kosovo, au sud.

D’après le recensement de 1988, la population yougoslave réunissait Serbes (36 p. 100), Croates (20 p. 100), Bosniaques (9 p. 100), Slovènes (8 p. 100), Albanais (7,5 p. 100), Macédoniens (6 p. 100) et Monténégrins (2,6 p. 100), le reste étant composé de minorités de Hongrois, Italiens, Bulgares, Turcs et autres. Environ 36 p. 100 se disaient orthodoxes (surtout des Serbes), 29 p. 100 catholiques (surtout des Croates et des Slovènes) et 14 p. 100 musulmans (surtout des Bosniaques et des Albanais, descendants de familles converties par les envahisseurs turcs du XVIe siècle).

Le peuplement de chacune des républiques, qui allait constituer la donnée majeure du conflit, était plus ou moins homogène. La Slovénie comptait 90 p. 100 de Slovènes ; la Croatie 78 p. 100 de Croates et 12 p. 100 de Serbes ; la Serbie 85 p. 100 de Serbes (le Kosovo étant peuplé à 80 p. 100 d’Albanais) ; le Monténégro 68 p. 100 de Monténégrins et 13 p. 100 de Bosniaques ; et enfin la Macédoine, 67 p. 100 de Macédoniens et 19 p. 100 d’Albanais. L’importance respective des trois principaux groupes en Bosnie explique l’intensité du conflit dans cette république. Les 43 p. 100 de Musulmans étaient majoritairement urbains, les 31 p. 100 de Serbes étaient surtout répartis dans les campagnes de l’est et les 17 p. 100 de Croates étaient principalement concentrés au sud, le long de la côte Adriatique.

La RFSY a été précédée par le royaume de Yougoslavie, formé au lendemain de la Première Guerre mondiale d’une agrégation de la Serbie et des territoires slaves méridionaux de l’Autriche-Hongrie. L’unité de cet État a été compromise dès les années trente par le ressentiment des Croates et des Slovènes à l’égard des Serbes qui affirmaient leurs ambitions hégémoniques. Les haines culminent au cours de la Seconde Guerre mondiale lorsque la Yougoslavie est démembrée par les Allemands et qu’un État fasciste est créé par les Croates oustachis qui mènent une politique d’extermination à l’égard des Serbes. Le souvenir de cette période est encore très présent lors du conflit qui éclate au début des années quatre-vingt-dix.

Au lendemain de la guerre et de l’occupation allemande, le Croate Josip Broz, dit Tito, chef de la résistance communiste, semble réussir l’impossible réconciliation en fondant la RFSY, où chaque république dispose d’une large autonomie.

Cette  « deuxième Yougoslavie «, mosaïque de peuples et de religions ne survit que dix ans à la mort de son fondateur Tito, en 1980. Durant cette période pourtant, la présidence fédérale est occupée à tour de rôle par les présidents des différentes républiques membres, comme le veut la Constitution de 1974. Mais les difficultés économiques des années quatre-vingt (surendettement, inflation, chômage) et la faiblesse du pouvoir central provoquent un profond mécontentement populaire qui se traduit par la dégradation du climat social (manifestations de 1987). Muselées pendant plus de quarante ans de régime socialiste, les aspirations nationalistes se réveillent brusquement. La crise des institutions sur la question du Kosovo, dans un contexte international bouleversé par l’effondrement des républiques socialistes européennes, sert de révélateur au conflit.

2   LES CAUSES DIRECTES DU CONFLIT

La publication, en 1986, d’un mémorandum secret de l’Académie serbe des sciences et des arts dénonçant l’affaiblissement systématique dont les Serbes s’estiment victimes depuis l’époque de Tito, envenime la situation dans toute la Fédération. Ce document va constituer le credo des nationalistes serbes pendant la guerre. La question du Kosovo, peuplé à 80 p. 100 d’Albanais, mais considéré par les Serbes comme le berceau de leur civilisation, ressurgit dans les années quatre-vingt quand cette petite province autonome réclame un statut de république à part entière au sein de la Fédération yougoslave. Belgrade réplique par la répression et la suppression de l’autonomie de la province (1989), tandis que la presse, gagnée aux idées nationalistes, entretient un climat de tension en dénonçant les brimades dont seraient victimes les Serbes du Kosovo.

Inquiètes de voir le poids de la Serbie croître dans les institutions de la Fédération et se multiplier les actes de provocation à l’égard des Albanais du Kosovo, la Slovénie et la Croatie interdisent des manifestations serbes sur leur territoire et prennent parti pour le Kosovo.

Le retrait des Slovènes de la Ligue communiste yougoslave, lors du Congrès de janvier 1990, enclenche le processus d’éclatement de la Fédération. La même année, les premières élections libres et pluralistes organisées en Yougoslavie aboutissent à la victoire des nationalistes en Slovénie (Demos) et en Croatie (Union démocratique croate, HDZ) et à celle des communistes nationalistes en Serbie et au Monténégro.

La chute du mur de Berlin, en novembre 1989, et l’effondrement des régimes socialistes d’Europe de l’Est modifient considérablement le rapport de force entre le camp occidental et le camp soviétique. La Yougoslavie n’est pas membre du pacte de Varsovie, mais ces bouleversements ont de profondes conséquences en ouvrant la voix au multipartisme et à l’affirmation des nationalismes. Le monde, qui vit encore dans l’espoir d’un nouvel ordre promis par les Américains lors de la guerre du Golfe, va assister à l’éclatement d’une guerre civile sur le continent le plus stable depuis un demi-siècle.

3   LES GUERRES DE SLOVÉNIE ET DE CROATIE

En mars 1991, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine et la Macédoine refusent d’accéder à la demande serbe d’instaurer l’état d’urgence au Kosovo. Toutes les républiques craignent la montée en puissance du nationalisme en Serbie, dirigée depuis l’automne 1987 par Slobodan Milošević. Dès lors, le fonctionnement des institutions fédérales s’enraye.

Les Macédoniens et les Bosniaques, attachés au statu quo, tentent de concilier les Slovènes et les Croates qui souhaitent établir une confédération d’États totalement indépendants, et les Serbes qui veulent renforcer le centralisme à leur profit. Les représentants de la Voïvodine, du Monténégro et du Kosovo sont remplacés par des hommes favorables à Belgrade au sein de la présidence collégiale, où le « bloc serbe « se retrouve à égalité avec les quatre autres républiques. Le non-accès du Croate Stipe Mesic à la tête de la Fédération, le 15 mai 1991, met en lumière le blocage des institutions. Le 25 juin 1991, la Slovénie puis la Croatie proclament leur indépendance après référendum.

Les Serbes de Croatie, craignant de se retrouver minoritaires dans un État indépendant, et très marqués par le souvenir des exactions des oustachis lors de la Seconde Guerre mondiale, proclament après référendum l’autonomie de la Krajina de Knin (où ils sont majoritaires) et son rattachement à la Serbie. Le soutien de Belgrade à cette tentative sécessionniste provoque de vives tensions avec le gouvernement de Zagreb, dirigé par Franjo Tudjman.

Affirmant le droit de tous les Serbes (y compris ceux des autres républiques) à vivre dans un même État et récusant la constitutionnalité de la double sécession, Belgrade envoie l’armée fédérale en Slovénie et en Croatie. Sous la pression de l’Union européenne, qui menace de reconnaître immédiatement les nouveaux États, la Serbie accepte le 18 juillet de retirer l’armée de Slovénie après deux semaines de combats, tandis que les deux républiques sécessionnistes consentent à un moratoire de trois mois dans leur déclaration d’indépendance.

En Croatie, l’armée fédérale refuse de se retirer tandis que les affrontements interethniques se multiplient, faisant plusieurs dizaines de morts et provoquant les premiers exodes de Serbes et de Croates, en Slavonie et en Banija. Les combats entre les miliciens serbes soutenus par l’armée fédérale, et les forces croates, se poursuivent et s’aggravent, malgré la tentative de médiation européenne conduite par lord Carrington. La République serbe de Krajina étend son contrôle à 20 p. 100 de la Croatie. Avec le siège et le bombardement de Vukovar (conquise le 19 novembre), puis de Dubrovnik (octobre-novembre) par les Serbes, l’opinion internationale prend conscience qu’une vraie guerre va embraser l’ancienne fédération.

Le 25 septembre 1991, le Conseil de sécurité de l’ONU proclame l’embargo des ventes d’armes en Yougoslavie puis, le 23 novembre, affirme son intention d’envoyer des Casques bleus. La reconnaissance de la Slovénie et de la Croatie par l’Allemagne, le 23 décembre, précède d’un mois celle du reste de la communauté internationale. En Macédoine, 95 p. 100 des électeurs se sont prononcés en faveur de l’indépendance, proclamée le 15 septembre 1991.

Un cessez-le-feu sans condition est signé en janvier 1992, sans que le gouvernement de Zagreb reconnaisse la perte de la Krajina (au sud) et de la Slavonie (à l’est). Le 21 février 1992, le Conseil de sécurité vote le déploiement de 14 000 Casques bleus en Croatie, en majorité français et anglais, dont les Serbes espèrent la reconnaissance de fait de leurs conquêtes. Mais l’attention de la communauté internationale s’est déplacée en Bosnie-Herzégovine.

4   LA GUERRE DE BOSNIE-HERZÉGOVINE

Les députés croates et musulmans du Parlement de Bosnie-Herzégovine, craignant de se retrouver seuls face à la Serbie dans une Fédération yougoslave largement dominée par Belgrade, ont voté la souveraineté de la République le 15 octobre 1991. Refusant la partition, les Serbes de Bosnie réclament le droit de se rattacher à la République fédérale de Yougoslavie, ou RFY, présidée par le serbe Slobodan Milošević. Autoproclamé successeur de la RFSY, cet État créé en avril 1992 et comprenant la Serbie et le Monténégro n’est pas reconnu par la communauté internationale.

La guerre éclate à Sarajevo (capitale bosniaque) en avril 1992, après le référendum favorable à l’indépendance et la reconnaissance par la communauté internationale du nouvel État présidé par le Musulman Alija Izetbegović. Les affrontements interethniques s’étendent rapidement à tout le pays. Soutenues par l’armée fédérale, les milices serbes entreprennent la conquête des territoires majoritairement serbes ou nécessaires à la constitution d’un État homogène. Au moyen d’une politique de terreur, la « purification ethnique «, ils tentent d’en chasser les Croates et les Musulmans. Radovan Karad¸ić, président de la République des Serbes de Bosnie, installe sa capitale à Pale, près de Sarajevo, soumise à un siège sévère. Les Croates font de même, créant leur propre Union croate de Bosnie-Herzégovine.

Le terrible siège de Sarajevo, la révélation des exactions commises principalement par les Serbes au nom de la « purification ethnique « et l’existence de camps où les Musulmans sont détenus dans des conditions inhumaines émeuvent l’opinion publique internationale, mais aucun État occidental n’est décidé à intervenir directement. Les Nations unies envoient sur le terrain un nombre croissant de Casques bleus (Forpronu), chargés de maintenir la paix et d’accomplir une mission humanitaire auprès des populations civiles. Cette force, majoritairement composée de Britanniques et de Français, a un rôle ambigu et est peu à peu considérée comme partie prenante dans le conflit. Elle se borne, en fait, à geler les conquêtes serbes, tout en prolongeant le combat des Musulmans sans leur en donner les moyens car ceux-ci sont les plus pénalisés par l’embargo sur les ventes d’armes. En mai 1992, les Nations unies imposent une série de sanctions commerciales et financières à la RFY, considérée comme responsable du conflit. Leur mise en application est censée être garantie par les forces de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Ces efforts pour arrêter la guerre s’avèrent inefficaces. La rencontre organisée à Sarajevo le 23 octobre 1992 entre les responsables militaires des trois communautés, sous l’égide des Nations unies, ne permet pas de sortir de l’impasse.

Les Serbes s’assurent le contrôle de la Bosnie orientale, reliée à leurs territoires de Bosnie occidentale et de Krajina par un étroit couloir au nord de la Bosnie. En novembre 1993, ils contrôlent 74 p. 100 de la Bosnie, alors qu’ils ne représentent qu’un tiers de sa population. En 1993, des zones de sécurité sont instituées par l’ONU à Sarajevo, Bihac, Zepa, Gorazde, Tuzla et Srebrenica dans le but de protéger les populations musulmanes, avec possibilité pour les Casques bleus de riposter. Cette même année, des combats opposent les anciens alliés croates et musulmans, en particulier autour de Mostar, au sud de la Bosnie. Malgré l’accord conclu par les présidents Tudjman et Izetbegović (18 mars 1994) pour la création d’une future fédération croato-musulmane appelée à se rapprocher de la Croatie, les relations entre les deux alliés demeurent tendues jusqu’à la fin de la guerre, même après les accords de Dayton.

Lors de la conférence de Genève, en janvier 1993, le plan Vans-Owen prévoyant le découpage en dix provinces, une répartition ethnique équilibrée et la démilitarisation de Sarajevo, est repoussé par les Serbes et les Musulmans. En juin, Milošević et Tudjman élaborent un nouveau plan prévoyant la partition en trois entités autonomes et un accord de principe est obtenu le mois suivant, pour un projet d’« Union des républiques de Bosnie-Herzégovine «, sous l’égide d’un gouvernement aux faibles pouvoirs. Ce projet, formalisé dans le plan Owen-Stoltenberg, qui fait la part belle aux Serbes (52 p. 100 du territoire) au détriment des Musulmans (32 p. 100) et des Croates (18 p. 100), est finalement rejeté par le parlement bosniaque en septembre.

Les combats acharnés continuent en 1994. Sous la pression de la communauté internationale qui maintient un embargo économique qui la paralyse, la Serbie prend ses distances avec le gouvernement de Pale. Les sanctions sont assouplies, mais non levées, en octobre.

Fin 1994, les zones de sécurité contrôlées par l’ONU sont menacées par les Serbes, sans que les forces de maintien de la paix et les forces aériennes de l’OTAN apparaissent en mesure d’influencer véritablement les combats, en dépit du bombardement de positions serbes.

L’année 1995 est marquée par l’épreuve de force entre les Serbes et les soldats de l’ONU, considérés comme des alliés objectifs des Bosniaques et non comme une force d’interposition. Après le raid de l’OTAN contre un dépôt de munitions près de Pale, en réplique au massacre de Tuzla (25 mai), où 76 civils ont été tués par un obus serbe, Karad¸ić prend en otage plusieurs centaines de Casques bleus. Ils sont utilisés comme des « boucliers humains « et placés sur des sites stratégiques afin d’éviter de nouveaux bombardements de l’OTAN. Les Français et les Britanniques répliquent par la création d’une « Force de réaction rapide «, déployée en juillet, disposant d’une plus grande autonomie d’action que la Forpronu.

Le 11 juillet, Srebrenica est prise par les Serbes et sa population musulmane expulsée, à l’exception de plusieurs milliers d’hommes qui sont massacrés sur place. Après la chute de Zepa, le 25, Gorazde, dernière enclave de la Bosnie orientale, est placée sous la protection aérienne de l’OTAN.

Le 4 août 1995, la Croatie engage l’attaque la plus importante depuis quatre ans contre la « République serbe de Krajina « qui lui permet de reprendre le contrôle de tous ses territoires (à l’exception de la Slavonie, à l’est). Victimes à leur tour de la « purification ethnique «, environ 100 000 à 200 000 Serbes sont jetés sur les routes et se dirigent vers Banja Luka, la principale ville serbe de Bosnie. Les Musulmans en profitent pour reprendre d’importants territoires de Bosnie occidentale, qui leur permettent de désenclaver Bihac, isolée depuis quatre ans. Le 29, en réaction au massacre du marché Markale, à Sarajevo, où 37 personnes ont été tuées et 80 autres blessées par un tir de mortier serbe, les Occidentaux mènent une opération de représailles sans précédent contre les positions serbes. Dès le lendemain, le gouvernement de Pale décide de se rallier aux positions « modérées « du président Milošević, chargé de négocier en son nom.

5   LES ACCORDS DE DAYTON ET LE BILAN DE LA GUERRE

À partir du 1er novembre 1995, pour la première fois depuis le début de la guerre, les présidents Milošević, Tudjman et Izetbegović se rencontrent pour discuter de la paix. Les négociations sont organisées par les Américains sur la base de Dayton (Ohio). Un accord est obtenu sur plusieurs points :

— l’État bosniaque est maintenu dans ses frontières internationales et sa capitale, Sarajevo, est réunifiée et désenclavée. Il est composé de deux entités : croato-musulmane et serbe ;

— une force multinationale composée de 63 000 hommes, l’IFOR, dirigée par l’OTAN et non l’ONU, sera déployée entre les deux entités ;

— les Serbes restitueront le dernier bastion sécessionniste de Croatie, la Slavonie.

Le 22 novembre, l’ONU vote la levée des sanctions économiques et de l’embargo contre la RFY. Le 13 décembre, le Sénat américain donne son accord pour la participation de 20 000 soldats américains à l’IFOR, le reste étant composé de soldats britanniques et français. Dès le lendemain, le traité de paix est signé par toutes les parties prenantes à l’Élysée (Paris). Il consacre en fait la partition de la Bosnie-Herzégovine après trois ans et demi de guerre, près de 200 000 morts et plus de 2,7 millions de réfugiés. Sa viabilité, au lendemain de son entrée en application dépend largement des relations toujours tendues entre Croates et Musulmans au sein de leur entité commune. Le retour des réfugiés et le jugement des responsables de crimes de guerre par le Tribunal pénal international de La Haye, créé en février 1993 (en particulier les chefs serbes Karad¸ić et Mladić) constituant les deux grandes autres menaces pesant sur les accords de paix.

D’un point de vue diplomatique, la guerre a révélé l’incapacité des Européens à gérer ensemble une crise internationale, en raison de l’absence d’institutions prévues à cet effet et des divergences entre les partenaires. Les Allemands sont accusés d’avoir reconnu trop vite les nouvelles républiques sans avoir obtenu de garanties pour le respect des droits des minorités, tandis que les Français, traditionnellement proches des Serbes, ont mis du temps à les reconnaître comme agresseurs. L’activité des Européens en faveur de la paix a essentiellement été réalisée au sein du groupe de contact réunissant l’Allemagne, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Russie. D’abord accusés d’avoir accepté facilement la partition de la Bosnie-Herzégovine, leurs travaux ont finalement servi de base aux accords de Dayton. Une fois la paix signée, les Européens se sont engagés à participer au financement de la reconstruction du pays. Les ambiguïtés de l’ONU, dont l’intervention humanitaire s’est rapidement avérée un piège, ont considérablement dégradé son image.

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