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SENTENCE DU JUGEMENT DE GALILÉE, LE 22 JUIN 1633 « Par

Publié le 21/10/2016

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SENTENCE DU JUGEMENT DE GALILÉE, LE 22 JUIN 1633 « Par la miséricorde de Dieu, cardinaux de la Sainte Église romaine, inquisiteurs généraux du Saint-Siège Apostolique, spécialement députés dans tout la république chrétienne contre la dépravation hérétique ; « Comme ainsi soit que toi, Galileo Galilei, fils du feu Vincenzo Galilei, Florentin, âgé de soixante-dix ans, aies été en 1615, dénoncé à ce Saint-Office, pour ce que tu tenais pour véritable la fausse doctrine, enseignée par aucuns, que le Soleil est le centre du monde et immobile et que la Terre ne l'était pas et se remuait d'un mouvement journalier ; pour avoir des disciples auxquels tu enseignais la même doctrine ; et que tu l'écrivois aux mathématiciens d'Allemagne, tes correspondants ; avois fait imprimer un livre sur les taches du Soleil, et publié autres escrits contenant la même doctrine qui est aussi celle de Copernic ; attendu que, aux objections tirées de la Sainte Écriture qui parfois t'ont été faites, tu as répondu en glosant sur l'Écriture suivant ta propre interprétation ; que, sur ce, on a présenté la copie d'un document sous forme de lettre, que l'on disait avoir écrite par toi à un de tes anciens disciples, et que dans celle-ci, suivant la position de Copernic, se trouvent diverses propositions qui vont à l'encontre du sens véritable et de l'autorité de la Sainte Écriture. « Pour ces raisons ce Saint Tribunal, voulant remédier au désordre et au dommage causé, qui est allé s'augmentant au préjudice de la Sainte Foi ; par ordre de Sa Sainteté et des Très Éminents et Révérends MMgrs les cardinaux de cette Suprême et Universelle Inquisition, les qualificateurs théologiques ont défini comme suit les deux propositions de la stabilité du Soleil et du mouvement de la Terre : « La proposition que le Soleil soit le centre du monde et immobile d'un mouvement local est absurde et fausse en philosophie, et formellement hérétique, pour être expressément contraire à la Sainte Écriture ; « La proposition que la Terre n'est pas le centre du monde ni immobile, mais qu'elle se meut, et aussi d'un mouvement diurne, est également absurde et fausse en philosophie, et considérée en théologie ad minus erronea in fide. « Mais attendu que l'on a voulu à l'époque te traiter avec clémence, il a été décrété par la Sacré Congrégation tenue devant Sa Sainteté, le 25 février 1615, quel le Très Éminent Mgr le cardinal Bellarmin mettrait ordre que tu quitterais entièrement cette fausse opinion, à faute de quoy le commissaire dudit Saint Office t'en ferait commandement avec défense de l'enseigner jamais à aucun autre ni de la soutenir, à peine de prison ; en exécution duquel décret, le jour ensuivant, et en présence du susdit Très Éminent cardinal Bellarmin après bénignes et familières remontrances dudit cardinal Bellarmin à toi faites dans sa maison, ledit commissaire assisté de notaire et témoins, te dit les commandements et défenses d'avoir à abandonner complètement ladite fausse opinion, et à l'avenir de ne pouvoir l'enseigner en aucune manière, ni en paroles ni par l'écrit ; auxquels ayant promis d'obéir, tu fus envoyé. 00020000072100000C3571B,« Et afin qu'une doctrine aussi pernicieuse soit complètement extirpée, et qu'elle ne s'insinue pas plus avant, au grave préjudice de la vérité catholique, un Décret a été fait par cette Sacrée Congrégation de l'Index, censurant les livres qui traitaient de telle doctrine, qui elle-même a été déclarée fausse et entièrement contraire à la Sainte Écriture. « Toutefois, il a naguère paru un livre, qui avait été imprimé à Florence sous ton nom : Dialogue de Galileo Galilei, des deux principes du monde, de Ptolémée et de Copernic et la Sacrée Congrégation ayant été informée que par la publication de ce livre l'opinion fausse du mouvement de la Terre et de la stabilité du Soleil gagnait chaque jour plus de terrain, ledit livre a été examiné avec la plus grande attention et on y a découvert une violation expresse de l'injonction susdite qui t'avait été signifiée, car tu as dans ce livre même défendu ladite opinion déjà condamnée et qu'on avait en ta présence déclarée telle ; attendu que, dans ledit livre, par des détours variés, tu t'es ingénié à faire croire que tu restois dans le doute mais qu'elle est expressément favorable, ce qui est aussi une erreur très grave, puisque en aucune manière ne peut être probable une opinion qui a été définie et déclarée aller à l'encontre de la Sainte Écriture. « C'est pourquoi nous t'avons appelé de nouveau devant ce Saint Tribunal, et ayant prêté serment, tu as été interrogé, et tu as reconnu avoir rédigé et fait imprimer ce livre. Tu as avoué que, il y a dix ou douze ans environ, après que ladite injonction t'avais été notifiée, tu as demandé l'autorisation de le publier, sans pourtant signaler à ceux qui t'accordèrent cette autorisation qu'on t'avait enjoint de ne pas soutenir, ni défendre ni enseigner de quelque manière que ce soit une telle doctrine. 000200000A6D00001350A67,« Tu as aussi avoué que la rédaction dudit livre est en plusieurs points composée de telle sorte qu'un lecteur peut penser quels les arguments pour la partie fausse sont plus efficaces à persuader, que faciles à réfuter ; « Tu as allégué comme excuse d'être tombé dans une erreur si éloignée de ton intention, le fait d'avoir écrit sous forme de dialogue, et aussi la complaisance naturelle qu'à chacun à l'égard de ses propres subtilités, afin de paraître plus subtil que le commun des mortels, en imaginant, même pour les propositions fausses, des arguments plausibles et ingénieux. « Et un délai convenable t'ayant été accordé pour préparer tes défenses, tu as présenté un certificat de la main de Son Éminence Mgr le cardinal Bellarmin, obtenu par toi, selon tes dires, pour te défendre contre les calomnies de tes ennemis qui t'opposaient ce que tu avais abjuré et que le Saint Office t'avait ordonné de faire pénitence ; dans ce certificat il est dit que tu n'as pas abjuré, et que tu n'as pas fait pénitence, mais seulement que t'a été notifiée la déclaration faite par Sa Sainteté et publiée par la Sacrée Congrégation de l'Index, par laquelle il est déclaré que la doctrine du mouvement de la Terre et de la stabilité du Soleil étant en contradiction avec la Sainte Écriture, pour cette raison ne devra être ni défendue ni maintenue ; et attendu que dans ce certificat il n'est pas fait mention des deux clauses de l'injonction qui sont docere et quovis modo, tu alléguas que nous devons croire que, au cours de quatorze ou seize années, tu en as perdu le souvenir, et que c'est aussi la raison pour laquelle tu n'as pas parlé de l'injonction au moment où tu  as demandé l'autorisation de faire imprimer le livre, et que tout ceci est dit  non pour excuser ton erreur, mais pour qu'elle soit attribuée à une vaine ambition, et non pas par malice. Mais ce certificat que tu  produis pour ta défense ne fait qu'aggraver ta culpabilité, car, bien qu'il y soit dit que ladite opinion est en contradiction contre la Sainte Écriture, tu as néanmoins eu l'audace d'en discuter, de la défendre, et de la considérer comme probable ; tu ne peux pas non  plus tirer avantage de la licence que tu as habilement extorquée par des artifices, n'ayant pas notifié l'injonction qui t'avais été signifiée. « Et comme il Nous a semblé que tu n'avais pas dis la vérité tout entière concernant ton intention, Nous avons jugé qu'il était nécessaire de te soumettre au Rigoureux Examen, au cours duquel tu as répondu catholiquement, sans préjudice pourtant des choses que tu avais avouées sur ton intention, et qui ont été invoquées contre toi, comme il est dit ci-dessus. 000200000C3800001DB7C32,« En conséquence, ayant examiné et mûrement considéré les mérites de cette tienne cause, sur tes confessions, recognoissances et productions et tout ce qu'en raison on doit examiner et considérer, nous en sommes venus à prononcer contre toi la sentence définitive suivante : « Après l'invocation du Saint Nom de Notre Seigneur Jésus-Christ et de sa Très Glorieuse Mère toujours Vierge Marie. « Par sentence définitive, Nous, constitués pro tribunali, du conseil et avis de nos consultants, les Révérends Maîtres de la sacrée théologie et docteurs de l'une et de l'autre Loy, nous prononçons par ces écrits, dans la cause ou les causes présentées devant nous, entre le Magnifique Carlo Sinceri, docteur in utroque jure, procureur fiscal de ce Saint Office, d'une part et toi, Galileo Galilei, accusé et ici présent, coupable, interrogé, confès et jugé comme ci-dessus, d'autre part ; « Nous disons, prononçons contre toi Galilée, pour les raisons déduites du procès et que tu as confessées ci-dessus, tu t'es rendu envers ce Saint Office véhémentement suspect d'hérésie, ayant tenu cette fausse doctrine et contraire à l'Écriture Sainte et Divine, que le Soleil soit le centre du monde et qu'il ne se meut pas de l'Orient à l'Occident, et que la Terre se meuve et ne soit pas le centre du monde, et que l'on puisse soutenir et défendre comme étant probable une opinion après qu'elle a été déclarée par définition contrariant la Sainte Écriture ; et conséquemment tu as encouru toutes les censures et peines imposées et promulguées par les Sacrés Canons et les autres constitutions générales et particulières, contre de tels délinquants. « De celles-ci Nous sommes contents de te délier, à condition que dès maintenant, avec un cœur sincère et une foi non feinte, tu abjures, maudisses et détestes devant nous les susdites erreurs et hérésies, et toute autre erreur et hérésie contraire à l'Église Apostolique et Catholique, de la manière et sous la forme prescrite par Nous. « Et toutefois afin que ta grande faute, pernicieuse erreur et transgression que tu as faite ne demeure pas tout à fait impunie, afin que tu sois à l'avenir plus retenu et serves d'exemple aux autres pour qu'ils s'abstiennent de semblables délits, Nous ordonnons que, par un édit public, le livre des Dialogues de Galileo Galilei soit prohibé. « Nous te condamnons à la prison formelle de ce Saint Office, à Notre arbitre, et pour pénitence salutaire t'enjoignons de dire trois ans durant une fois par semaine les sept Psaumes de la pénitence, Nous réservant la faculté de modérer, changer ou lever, en tout ou en partie, les susdites peines et pénitences. « Et c'est ainsi que Nous disons, prononçons, sentencions, déclarons, ordonnons et réservons, ainsi et dans tout autre meilleur mode et forme qui Nous est donné. « Nous, cardinaux soussignés, avons ainsi prononcé :               F. Cardinal d'Ascoli               G. Cardinal Bentivoglio               Fr. D. Cardinal de Cremona               Fr. An. Cardinal de S. Onofrio               B. Cardinal Gessi               F. Cardinal Verospio               M. Cardinal Ginetti 000200000082000029E97D,Cité dans Jean-Pierre Maury, Galilée, le messager des étoiles, Paris, Gallimard, « Découvertes Sciences », 1986, p. 136-137.

« ??Mais attendu que l'on a voulu ? l'?poque te traiter avec cl?mence, il a ?t? d?cr?t? par la Sacr? Congr?gation tenue devant Sa Saintet?, le 25 f?vrier 1615, quel le Tr?s ?minent Mgr le cardinal Bellarmin mettrait ordre que tu quitterais enti?rement cette fausse opinion, ? faute de quoy le commissaire dudit Saint Office t'en ferait commandement avec d?fense de l'enseigner jamais ? aucun autre ni de la soutenir, ? peine de prison?; en ex?cution duquel d?cret, le jour ensuivant, et en pr?sence du susdit Tr?s ?minent cardinal Bellarmin apr?s b?nignes et famili?res remontrances dudit cardinal Bellarmin ? toi faites dans sa maison, ledit commissaire assist? de notaire et t?moins, te dit les commandements et d?fenses d'avoir ? abandonner compl?tement ladite fausse opinion, et ? l'avenir de ne pouvoir l'enseigner en aucune mani?re, ni en paroles ni par l'?crit?; auxquels ayant promis d'ob?ir, tu fus envoy?.

00020000072100000C3571B,??Et afin qu'une doctrine aussi pernicieuse soit compl?tement extirp?e, et qu'elle ne s'insinue pas plus avant, au grave pr?judice de la v?rit? catholique, un D?cret a ?t? fait par cette Sacr?e Congr?gation de l'Index, censurant les livres qui traitaient de telle doctrine, qui elle-m?me a ?t? d?clar?e fausse et enti?rement contraire ? la Sainte ?criture.

??Toutefois, il a nagu?re paru un livre, qui avait ?t? imprim? ? Florence sous ton nom : Dialogue de Galileo Galilei, des deux principes du monde, de Ptol?m?e et de Copernic et la Sacr?e Congr?gation ayant ?t? inform?e que par la publication de ce livre l'opinion fausse du mouvement de la Terre et de la stabilit? du Soleil gagnait chaque jour plus de terrain, ledit livre a ?t? examin? avec la plus grande attention et on y a d?couvert une violation expresse de l'injonction susdite qui t'avait ?t? signifi?e, car tu as dans ce livre m?me d?fendu ladite opinion d?j? condamn?e et qu'on avait en ta pr?sence d?clar?e telle?; attendu que, dans ledit livre, par des d?tours vari?s, tu t'es ing?ni? ? faire croire que tu restois dans le doute mais qu'elle est express?ment favorable, ce qui est aussi une erreur tr?s grave, puisque en aucune mani?re ne peut ?tre probable une opinion qui a ?t? d?finie et d?clar?e aller ? l'encontre de la Sainte ?criture.

??C'est pourquoi nous t'avons appel? de nouveau devant ce Saint Tribunal, et ayant pr?t? serment, tu as ?t? interrog?, et tu as reconnu avoir r?dig? et fait imprimer ce livre.

Tu as avou? que, il y a dix ou douze ans environ, apr?s que ladite injonction t'avais ?t? notifi?e, tu as demand? l'autorisation de le publier, sans pourtant signaler ? ceux qui t'accord?rent cette autorisation qu'on t'avait enjoint de ne pas soutenir, ni. »

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