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après-coup

Publié le 03/04/2015

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après-coup adj. et n.m. (angl. Defer-red Action, Deferred; allem. Nach-tràglichkeit [subst.]; nachtrâglich [adj. et adv.]). Se dit de la dimension de la temporalité et de la causalité spécifique de la vie psychique et qui consiste dans le fait que des impres¬sions ou des traces amnésiques peuvent n'acquérir tout leur sens, toute leur efficacité que dans un temps postérieur à celui de leur pre¬mière inscription.

Dès ses premières oeuvres, S. Freud relève que des expériences vécues sans effet immédiat notable peuvent prendre un sens nouveau dès lors qu'elles sont organisées, réinscrites ultérieurement dans le psychisme. C'est même à partir d'un tel schéma qu'il faut concevoir le traumatisme. Le plus souvent, une scène vécue précoce¬ment de façon assez neutre pourra avoir valeur de traumatisme lorsque par exemple un second événement, vécu après la puberté, aura donné à cette première scène un sens nouveau, déclenché un affect sexuel déplaisant.

Il est à noter que l'abandon de la théorie du traumatisme comme cause essentielle de la névrose ne supprime pas l'importance de la notion d'après-coup, bien au contraire. Même si, en effet, il y a une sexualité infantile, l'en¬fant ne dispose pas d'emblée de sa per-ception définitive du registre sexuel. 

 

Freud établit ainsi, à propos du cas de «l'Homme aux loups «, que celui-ci, ayant été témoin, à un an et demi, d'un coït entre ses parents, ne le comprit qu'à quatre ans, «grâce à son déve¬loppement, son excitation sexuelle et sa recherche sexuelle «. C'est à cet âge que cette «scène primitive« prit pour lui toute son efficacité psychique, déterminante dans son fantasme et dans son symptôme.

Le terme d'après-coup peut valoir comme substantif autant que comme adjectif ou comme adverbe. Il convient de le considérer comme étant un concept, et un concept non négli¬geable. Il détourne en effet d'une repré¬sentation naïve de la psychanalyse selon laquelle ce serait toujours ce qui est historiquement antérieur qui déter¬minerait ce qui est ultérieur. Des phé¬nomènes comme les souvenirs-écrans, souvenirs précoces toujours réinterpré-tés à partir du fantasme, montrent bien qu'il n'en est rien.

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