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Benoit XIII

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

1334-1423

 

Avec ce personnage singulier et séduisant, Pedro Martinez de Luna, le Grand Schisme va entrer dans une complication inextricable. Le pape de Rome, Boniface IX, refusant tout accommodement avec Avignon, on y élit, en 1394, celui-ci : c'est un Aragonais de grande famille formé à Montpellier, cardinal en 1375 et, trois ans plus tard, partisan très modéré de Clément VII, à qui il rallie l'Espagne ; on vante sa science, sa sagesse, la pureté de ses mœurs. Le conclave poussait à l'union, et le roi de France se résignait à l'idée de reconnaître Boniface IX : mais Benoît XIII, aussitôt élu, trouve les meilleurs arguments pour refuser de s'effacer — car un pape ne peut pas abdiquer, pas plus qu'un prêtre ne perd en aucun cas sa consécration. Les mille ressources de sa science canonique, sa bravoure ainsi que son sens diplomatique, son opiniâtreté, vont l'entraîner et entraîner la Papauté dans des situations impossibles : en 1398, le roi de France, pour le contraindre à reconnaître le Romain, lui soustrait l'obédience de la France. Les cardinaux le font assiéger : avec ses deux cents gardes catalans. Benoît XIII se défend vaillamment, et le scandale est tel qu'on le met en résidence surveillée, d'où il s'évade en 1403. On lui restitue l'obédience française, à condition qu'il négocie avec Innocent VII, puis avec Grégoire XII, les papes de Rome, et une rencontre est fixée à Savone : Benoît XIII s'y rend, mais non le Romain… Charles VI fait condamner Benoît XIII comme hérétique et persécuteur de l'Église, et un concile convoqué à Pise dépose les deux papes concurrents pour en élire un troisième, Alexandre V, mais Benoît XIII refuse de s'incliner et se réfugie chez le roi d'Aragon, à Perpignan. Nouveau concile, à Constance (1415), qui dépose les trois prétendus pontifes, mais, encore une fois, Benoît XIII se dérobe avec insolence : installé à Peñiscola, soutenu par l'Écosse et le comte d'Armagnac, il excommunie, nomme ses cardinaux, impose jusqu'au bout son autorité. Il meurt pape, presque nonagénaire, et condamné comme incorrigible et parjure, entre autres, bien qu'ayant été fidèle à la théocratie…

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