bipédie - paléontologie.

bipédie - paléontologie. 1 PRÉSENTATION bipédie, terme désignant, pour un animal, y compris l'être humain, la marche sur deux pieds comme principal mode de locomotion. Chez les hominidés, la bipédie a précédé l'évolution de la taille du cerveau et constitue une de leurs caractéristiques essentielles. 2 CARACTÉRISTIQUES PHYSIQUES ACCOMPAGNANT LA BIPÉDIE Les bipèdes possèdent un squelette très spécialisé. La base du crâne présente un orifice qui permet aux nerfs spinaux de pénétrer dans le cerveau. Le bassin est court et en forme de corbeille, les jambes sont longues, les genoux légèrement tournés vers l'intérieur et il est possible d'observer une série d'adaptations au niveau des pieds et des chevilles, telle que l'arc du cou-de-pied. 3 ACQUISITION DE LA BIPÉDIE Il convient de distinguer deux phases distinctes au cours de l'évolution vers la marche bipède. Ardipithecus ramidus et Australopithecus afarensis sont les plus anciens bipèdes connus. Des empreintes fossilisées découvertes à Laetoli (Tanzanie) montrent que les bipèdes se sont développés il y a au moins 3,6 millions d'années. Le squelette de Lucy (un Australopithecus afarensis) révèle qu'il s'agissait d'une bipède, car elle présente une articulation semblable à celle des humains au niveau des genoux et des chevilles. Cependant, ses jambes sont plus courtes que celles d'un homme actuel et le bassin associe des caractéristiques propres aux singes et aux êtres humains. Bien qu'il n'existe aucun doute sur le fait que Lucy était bipède, sa façon de marcher devait être très différente de la nôtre. Il semblerait qu'elle se balançait genoux fléchis et qu'elle passait une grande partie de son temps perchée dans les arbres. C'est en tout cas ce qu'indiquent la courbure des doigts des mains et des pieds, ainsi que l'adaptation des bras et des épaules. Les bipèdes modernes n'ont pas évolué jusqu'à l'apparition de Homo erectus, il y a 1,8 million d'années. Le squelette d'un jeune adulte trouvé à Nariakotome (Kenya) montre que, tout comme les hommes modernes, Homo erectus possédait de longues jambes et des bras courts. En outre, l'anatomie des pieds, des jambes et du bassin diffère de celle des singes, ce qui indique que Homo erectus était entièrement bipède. Il est possible que la marche bipède soit le résultat d'une adaptation à la savane : lorsque le soleil se trouve à son zénith, la tête et les épaules, protégées par les cheveux, sont les seules parties du corps que le bipède expose au soleil. Pour d'autres, la marche bipède répond à la nécessité, dans la savane, de se dresser sur les membres postérieurs pour repérer et chasser des proies ou pour détecter des prédateurs. La disparition simultanée des poils sur les autres parties du corps se traduit par une augmentation de la sudation. Le bipède vivant dans la savane a besoin de moins d'eau et conserve moins la chaleur qu'un quadrupède qui, marchant sur quatre pattes, expose une plus grande surface de son corps au soleil. La marche bipède pourrait également être la conséquence d'une adaptation à de nouvelles formes d'alimentation : à l'instar des chimpanzés, les hominidés bipèdes pouvaient atteindre les fruits situés sur les branches inférieures des arbres.