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Blake, William - littérature.

Publié le 28/04/2013

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Blake, William - littérature. 1 PRÉSENTATION Blake, William (1757-1827), peintre, graveur et poète visionnaire anglais, auteur des Chants d'innocence (1789, 1794) et des Chants d'expérience (1794). Ses recueils de poèmes illustrés, d'un genre unique dans la littérature occidentale, préfigurent le romantisme. 2 UN AUTODIDACTE Fils d'un bonnetier, William Blake naît à Londres, où il vivra la plus grande partie de sa vie. Il fréquente très peu l'école mais lit énormément, comme le prouve sa poésie qui laisse transparaître l'influence de la pensée de Jakob Böhme et du swedenborgisme (voir Swedenborg). Les visions mystiques qu'il a dès son enfance auront une grande influence sur la tonalité de son oeuvre poétique. Enfant, il veut devenir peintre et entre dans une école d'art, avant d'être placé à 14 ans en apprentissage chez le graveur James Basire. Il étudie ensuite à la Royal Academy of Arts, non sans se rebeller contre les doctrines esthétiques néoclassiques de son président, Joshua Reynolds. Il s'y lie d'amitié avec John Flaxman et Johann Heinrich Füssli, dont les recherches influencent profondément son travail esthétique. En 1784, Blake ouvre son propre atelier de gravure. Trois ans plus tard, la mort de son jeune frère Robert, qu'il a pris en apprentissage, l'affecte terriblement, et accentue sa propension au mysticisme. Après quelques années, il doit fermer son atelier, pour insuffisance de rentabilité. Il n'abandonne cependant ni l'illustration ni la gravure et, aidé de son épouse, Catherine Boucher, à qui il s'est uni en 1782 et qui l'aidera fidèlement toute sa vie, il imprime ses propres livres de poésie selon le procédé de la gravure enluminée (textes et décors sont gravés à l'acide, avant l'ajout à la main des couleurs). 3 PREMIERS POÈMES : CHANTS D'INNOCENCE ET D'EXPÉRIENCE Blake écrit ses premiers poèmes à l'âge de 12 ans et publie en 1783 un recueil intitulé Esquisses poétiques (Poetical Sketches) : ces vers de jeunesse, bien que précurseurs du style et des thèmes novateurs qu'il développera par la suite, ne trouvent guère de lecteurs. Plus populaire, le recueil Chants d'innocence (Songs of Innocence, 1789-1794) contient des poèmes simples, lyriques et débordants de fraîcheur. Dans Chants d'expérience (Songs of Experience, 1794), Blake exprime avec passion ses doutes sur la perfection humaine et sur la société. Une unité de style et un sujet identique relient les deux recueils : « Innocence « et « Expérience « sont « ces deux états contraires de l'âme humaine « que Blake dépeint dans deux poèmes indissociables, « l'Agneau « (The Lamb) et « le Tigre « (The Tyger), symbolisant respectivement l'enfance innocente et le monde adulte, corrompu et répressif. Blake s'attache par la suite à développer l'idée selon laquelle, sans expérience, il n'est pas d'innocence véritable, l'expérience étant elle-même transformée par la force créatrice de l'imagination. 4 L'ART GRAPHIQUE AU SERVICE DE LA POÉSIE Avec les deux recueils de Chants, Blake commence à utiliser son célèbre procédé de gravure enluminée, d'une complexité telle que ses secrets de fabrication n'ont pas encore été tous élucidés. L'artiste portait sans doute le texte et les illustrations de chaque poème sur une plaque de cuivre à l'aide d'un produit inattaquable par les acides, qui permettait aux lettres et aux illustrations d'apparaître en relief après trempage. Il appliquait alors de l'encre ou de la peinture à l'eau sur la plaque, tirait des épreuves et les terminait à l'aquarelle. Ces contraintes techniques expliquent que ces chefs-d'oeuvre n'aient pu être diffusés qu'à peu d'exemplaires, ce qui a contribué à la méconnaissance de l'art de Blake de son vivant. L'art graphique de Blake est, comme sa poésie, un défi aux conventions du XVIIIe siècle. En effet, revendiquant la supériorité de l'intuition mystique sur la raison, Blake estime que les formes parfaites ne peuvent être reproduites que d'après les visions intérieures et non pas d'après l'observation de la nature. Son style linéaire et rythmique constitue lui-même un pied de nez au style académique alors en vigueur, qui prône les aplats de couleur. Blake privilégie les contours nettement dessinés, sans pour autant négliger la fraîcheur des couleurs, et donne une extraordinaire expressivité à ses nus. Il s'inspire des sculptures qui ornent les pierres tombales médiévales -- qu'il a recopiées lorsqu'il était apprenti -- et du maniérisme. Il est également influencé par Michel-Ange, comme le prouvent les illustrations communément appelées The Ancient of Days, qui forment le frontispice de son poème Europe, une prophétie (Europe, a Prophecy, 1794). Blake peint essentiellement des sujets religieux, comme en témoignent ses illustrations des ouvrages de John Milton ou celles de John Bunyan comme le Voyage du pèlerin ou bien encore vingt et une illustrations du Livre de Job pour la Bible. Il compose également des illustrations profanes pour une édition des poèmes de Thomas Gray et des aquarelles pour les Nuits d'Edward Young. 5 LES LIVRES PROPHÉTIQUES Il s'agit là d'une série de longs poèmes en vers de forme assez libre, écrits à partir de 1789. Ils constituent une véritable épopée de la création, des dieux et de l'humanité. Blake y travaille pendant une trentaine d'années, et élabore à cette occasion une mythologie personnelle fort complexe, inventant ses propres personnages symboliques afin d'exprimer ses préoccupations sociales : Urizen incarne ainsi la moralité répressive, et Orc le grand rebelle. Ces personnages apparaissent dans les poèmes intitulés la Révolution française (The French Revolution, 1791), l'Amérique (America, a Prophecy, 1793) et les Visions des filles d'Albion (Visions of the Daughters of Albion, 1793). Blake y condamne, comme dans Europe, une prophétie, la tyrannie sociale et politique de son temps. Il aborde également le thème de la tyrannie théologique dans le Livre d'Urizen (The Book of Urizen, 1794) et traite du cycle infernal engendré par l'exploitation commune des sexes dans The Mental Traveller (v. 1803). Au nombre des Livres prophétiques (Prophetic Books) se trouve le volume intitulé le Mariage du Ciel et de l'Enfer (The Marriage of Heaven and Hell, 1790-1793), où Blake recherche l'unité de l'âme et du corps, de Dieu et de l'Homme, tout en les opposant en des contrastes forts. Pour Blake, « sans contraires il n'y a pas de progression possible « (« without Contraries is no progression «). Il cultive le paradoxe comme une force poétique dans les Proverbes de l'Enfer (Proverbs of Hell), tirés du même ouvrage : « The tygers of wrath are wiser than the horses of instruction « (« Un tigre courroucé est plus sage qu'un cheval éduqué «). Grâce au mécénat de Willam Hayley, Blake peut habiter la ville côtière de Felpham entre 1800 et 1803. Il y compose, dans la continuité des Livres prophétiques, de grandes épopées visionnaires rédigées en vers libres et gravées à l'eau-forte entre 1804 et 1820 : Milton (1804-1808), Vala (Vala, or The Four Zoas, 1797, réécrite après 1800) et Jérusalem (Jerusalem, 1804-1820). Ces oeuvres de maturité, ne comprenant ni actions, ni personnages, ni rythmes, ni mètres traditionnels, requièrent un nouveau mode de lecture et sont écrites, dans l'esprit du poète, en prévision d'une nouvelle forme de conscience plus élevée qui doit permettre à l'esprit humain de dominer la raison. Blake a été qualifié de préromantique en ce qu'il rejetait le style littéraire et la pensée néoclassiques ; toute sa vie il s'est opposé aux valeurs de l'Angleterre du XVIIIe siècle. Mais, de son propre aveu, il demeure inclassable comme penseur et poète : « Je dois créer un système qui me soit propre ou bien être l'esclave de celui de quelqu'un d'autre. « Non-conformiste à l'extrême, Blake compte dans ses relations des libres-penseurs anglais tels que Thomas Paine et Mary Wollstonecraft. Mystique, il soutient la Révolution française au nom d'une foi libératrice de toutes les oppressions, sans toutefois adhérer à l'idée du déisme. Soumis depuis son plus jeune âge à des visions mystiques, il semble en tirer la force intérieure de son style mais aussi un certain hermétisme. La limpidité des Chants de l'innocence et de l'expérience, leur émerveillement mais aussi leur révolte contre l'Église et la société -- destructrices de la pureté de l'amour humain -- en font son oeuvre la plus lue. Les Livres prophétiques, s'ils constituent l'oeuvre de maturité de l'artiste, ont rebuté la plupart des lecteurs par leur hermétisme, leur monotonie, le manque de discipline et d'unité dans le style, malgré des moments d'intenses et grandioses visions. 6 AUTRES OEUVRES Blake est également l'auteur d'Une île de lune (An Island in the Moon, 1784), une joyeuse satire de certains épisodes de sa vie, et a laissé une correspondance importante. Quant au Manuscrit Rossetti, il contient des ébauches et de courts poèmes que Blake a composés entre 1793 et 1818. Dante Gabriel Rossetti, qui l'a acheté en 1847, est l'un des premiers à reconnaître le génie de Blake, qui a terminé sa vie dans la misère, entouré de l'amitié d'un groupe de jeunes artistes qui le reconnaissaient comme leur maître. Blake est mort à Londres, sans avoir pu achever une série de dessins inspirés par la Divine Comédie. Son style visionnaire a exercé une profonde influence sur des poètes tels que Swinburne, Yeats et Emily Dickinson. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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« Blake a été qualifié de préromantique en ce qu’il rejetait le style littéraire et la pensée néoclassiques ; toute sa vie il s’est opposé aux valeurs de l’Angleterre du XVIII e siècle.

Mais, de son propre aveu, il demeure inclassable comme penseur et poète : « Je dois créer un système qui me soit propre ou bien être l’esclave de celui de quelqu’un d’autre.

» Non-conformiste à l’extrême, Blake compte dans ses relations des libres-penseurs anglais tels que Thomas Paine et Mary Wollstonecraft.

Mystique, il soutient la Révolution française au nom d’une foi libératrice de toutes les oppressions, sans toutefois adhérer à l’idée du déisme.

Soumis depuis son plus jeune âge à des visions mystiques, il semble en tirer la force intérieure de son style mais aussi un certain hermétisme.

La limpidité des Chants de l’innocence et de l’expérience, leur émerveillement mais aussi leur révolte contre l’Église et la société — destructrices de la pureté de l’amour humain — en font son œuvre la plus lue.

Les Livres prophétiques, s’ils constituent l’œuvre de maturité de l’artiste, ont rebuté la plupart des lecteurs par leur hermétisme, leur monotonie, le manque de discipline et d’unité dans le style, malgré des moments d’intenses et grandioses visions. 6 AUTRES ŒUVRES Blake est également l’auteur d’ Une île de lune (An Island in the Moon, 1784), une joyeuse satire de certains épisodes de sa vie, et a laissé une correspondance importante.

Quant au Manuscrit Rossetti, il contient des ébauches et de courts poèmes que Blake a composés entre 1793 et 1818.

Dante Gabriel Rossetti, qui l’a acheté en 1847, est l’un des premiers à reconnaître le génie de Blake, qui a terminé sa vie dans la misère, entouré de l’amitié d’un groupe de jeunes artistes qui le reconnaissaient comme leur maître.

Blake est mort à Londres, sans avoir pu achever une série de dessins inspirés par la Divine Comédie. Son style visionnaire a exercé une profonde influence sur des poètes tels que Swinburne, Yeats et Emily Dickinson. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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