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Boudiaf, Mohamed

Publié le 07/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Boudiaf, Mohamed (1919-1992), homme politique algérien, l’un des chefs historiques de l’indépendance de l’Algérie.

2 LE MILITANT NATIONALISTE

Né à M’sila, dans les hauts plateaux de l’Est algérien, Mohamed Boudiaf arrête jeune ses études et entre dans l’administration. Après la répression sanglante des émeutes nationalistes de Sétif (1945), il s’engage au sein du Parti du peuple algérien (PPA), puis du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), fondés par Messali Hadj . En 1947, il participe à la fondation de l’Organisation spéciale (OS), branche armée secrète du MTLD. L’OS est démantelée par la police française en 1950 et Mohamed Boudiaf, condamné par contumace, entre dans la clandestinité. Envoyé en France par le MTLD (1952), il milite auprès de la population immigrée algérienne.

3 L’UN DES CHEFS HISTORIQUES DU FLN

Au printemps 1954, Mohamed Boudiaf rentre en Algérie et crée, avec huit autres leaders nationalistes (parmi lesquels Ahmed Ben Bella et Hocine Aït Ahmed), le Comité révolutionnaire d’unité et d’action (CRUA), qui se prononce en faveur du déclenchement immédiat de l’insurrection armée. Les actions de guérilla menées le 1er novembre 1954 marquent le début de la guerre d’Algérie, menée par le Front de libération nationale (FLN). En août 1956, à l’issue du congrès du FLN dans la vallée de la Soummam (en Kabylie), Mohamed Boudiaf devient membre du Conseil national de la révolution algérienne (CNRA). Mais, le 22 octobre 1956, il est arrêté, avec d’autres chefs du FLN (Ben Bella et Aït Ahmed), lors du détournement de leur avion par l’armée française.

Interné en France, il poursuit ses activités militantes en dirigeant la fédération de France du FLN. En 1958, lors de la création du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), il est nommé ministre d’État, puis devient son vice-président en 1961.

4 L’OPPOSANT DU FLN EN EXIL

Libéré après la signature des accords d’Évian (18 mars 1962), Mohamed Boudiaf se montre favorable à la dissolution du FLN, une fois l’indépendance obtenue. Face à la mainmise politique du FLN sur l’État et à la dérive dictatoriale de Ben Bella, il fonde son propre parti, le Parti de la révolution socialiste (PRS) en juin 1963, ce qui lui vaut d’être arrêté et assigné à résidence. Libéré, il s’exile au Maroc, d’où, en observateur critique de la vie politique de son pays, il conserve ses activités au sein du PRS et anime un journal, El Jarida. Il dissout son parti en 1979, à la suite de la mort de Houari Boumédiène, et abandonne le champ politique pour prendre la direction d’une briqueterie.

5 UN PRÉSIDENT ASSASSINÉ

Contre toute attente, après près de trente années d’exil et de bannissement politique, Mohamed Boudiaf accepte de rentrer en Algérie en janvier 1992, à l’appel de l’armée, pour succéder au président Chadli. Le pays est alors dans une impasse politique après la suppression des institutions par l’armée pour contrer l’arrivée au pouvoir d’un parti islamiste, le Front islamique du salut (FIS), sur les ruines du FLN. Porté à la présidence d’un Haut Comité d’État (HCE), l’ancien héros de la guerre d’indépendance, que l’exil a tenu loin des décennies de dictature et de corruption de l’ancien parti unique, apparaît comme un rempart contre le FIS et une caution morale pour la répression menée contre les militants du parti islamiste. Refusant de se laisser instrumentaliser, il part en guerre contre la corruption et pour le redressement de l’Algérie. Six mois à peine après son retour d’exil, le 29 juin 1992, il est assassiné par l’un des officiers chargés de sa sécurité.

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