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CORNEILLE : Horace

Publié le 22/05/2011

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corneille

 

1. Le contexte historique

La signification d'Horace, comme celle du Cid, est inséparable de la situation militaire de la France, engagée dans la guerre de Trente Ans (1618-1648) et luttant sur deux fronts : contre les Habsbourg de Madrid et les Habsbourg de Vienne. L'enjeu du conflit est la prépondérance de la maison d'Autriche en Europe. Prétextant l'occupation par les Espagnols de la place forte de Trèves (mars 1635), Louis XIII déclare la guerre au roi Philippe IV d'Espagne, le 19 mai 1635. L'année suivante, l'empereur d'Autriche, Ferdinand II, entre à son tour en guerre contre la France.

corneille

« 2.

L'oeuvre : architecture, mouvements, personnages Une architecture rigoureuse La pièce obéit à une stricte progression dramatique et à un art parfait de la « suspension », du suspense.L'acte I fait succéder le soulagement à l'angoisse.

Sabine, Julie et Camille attendent avec inquiétude et désespoir lechoc des deux armées.

Après deux ans de « légers combats » (I, 1, v.

69), Rome et Albe ont décidé d'en finir cejour, qui doit fatalement voir la victoire de l'un ou l'autre camp.

La bataille ultime n'a pas en définitive lieu.

Curiacesurvient.

C'est la trêve.L'acte II nous apprend coup sur coup quels champions doivent s'affronter : à peine connaît-on le choix de Romequ'est annoncée la décision d'Albe (II, 1 et 2).

En dépit de leurs efforts, ni Sabine ni Camille ne parviennent àconvaincre les adversaires désignés de ne pas s'affronter.L'acte III voit, après ces moments de tension et d'émotion, l'espoir renaître à la scène 2 : les armées, rapporte Julie,refusent que les Horaces et les Curiaces s'entre-tuent sous leurs yeux ; décision a été prise de consulter les dieux.Le répit est de courte durée.

Très vite, les événements se précipitent, ce qui accentue l'angoisse : la réponse desdieux, le début du combat, la mort de deux Horaces et l'apparente défaite de Rome sont relatés en deux scènes (III,5 et 6).L'acte IV s'ouvre et s'achève sur deux coups de théâtre : la victoire de Rome sème la joie, et la mort de Camille laconsternation.

De nouveau alternent, selon un processus savamment mis au point, allégresse et douleurs, tension etsoulagement.L'acte V, pourtant si critiqué (voir la « Dramaturgie »), offre le même aspect : quel sort Rome réservera-t-elle ausauveur criminel ? Valère, Horace lui-même plaident, quoique avec des raisons différentes, pour le châtimentsuprême.

Le roi laisse la vie sauve à Horace. Temps et lieux Ces unités ont été amplement analysées dans la rubrique « Dramaturgie ».

Toutefois, à propos de l'unité de lieudans Horace, il convient de prendre en compte les remarques que Corneille fait en 1660 dans son second Discourssur la tragédie.

Il y écrit notamment :L'unité de lieu y est exacte, tout s'y passe dans une salle.

Mais si on en faisait un roman avec les mêmesparticularités de scène en scène que j'y ai employées, ferait-on tout passer dans cette salle ? A la fin du premieracte, Curiace et Camille sa maîtresse vont rejoindre le reste de la famille, qui doit être dans un autre appartement ;entre les deux actes, ils y reçoivent la nouvelle de l'élection des trois Horaces ; à l'ouverture du second, Curiaceparaît dans cette même salle pour l'en congratuler.

Dans le roman, il y aurait fait cette congratulation au même lieuoù l'on en reçoit la nouvelle, en présence de toute la famille, et il n'est point vraisemblable qu'ils s'écartent eux deuxpour cette conjouissance, mais il est nécessaire pour le théâtre, et à moins que cela les sentiments des troisHoraces, de leur père, et leur soeur, de Curiace et de Sabine, se fussent présentés à faire paraître tous à la fois.

Leroman, qui ne fait rien voir, en fût aisément venu à bout, mais sur la scène il a fallu les séparer, pour y mettrequelque ordre et les prendre l'un après l'autre, en commençant par ces deux-ci, que j'ai été forcé de ramener danscette salle sans vraisemblance.

Cela passé, le reste de l'acte est tout à fait vraisemblable et n'a rien qu'on fûtobligé de faire arriver d'une autre manière dans le roman.

A la fin de cet acte, Sabine et Camille, outrées dedéplaisir, se retirent de cette salle avec un emportement de douleur, qui vraisemblablement va renfermer leurslarmes dans leur chambre, où le roman les ferait demeurer et y recevoir la nouvelle du combat.

Cependant, par lanécessité de les faire voir aux spectateurs, Sabine quitte sa chambre au commencement du troisième acte etrevient entretenir ses douloureuses inquiétudes dans cette salle, où Camille la vient trouver.

Cela fait, le reste decet acte est vraisemblable, comme en l'autre.On pourra s'appuyer sur ces observations de Corneille pour montrer combien le choix d'un genre littéraire (roman,tragédie...) influe sur la composition et la structure de l'oeuvre.La pièce ne renferme aucune indication temporelle précise.

Il est cependant possible d'établir une chronologie desévénements.L'acte I ne demande que très peu de temps.

A la remarque de Julie : Les deux camps sont rangés au pied de nos murailles(I, 1, v.

19) font en effet écho ces vers de Curiace : Déjà les deux armées, D'une égale chaleur au combat animées, Se menaçaient des yeux(I, 3, v.

279-281). On peut considérer que temps réel et temps fictif coïncident dans cet acte presque parfaitement.

On ignore. »

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