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dissertatio

Publié le 06/11/2012

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Christian BIALÈS RECOMMANDATIONS POUR LA DISSERTATION ÉCONOMIQUE Quelques réflexions préliminaires : Toutes les épreuves des examens et concours doivent permettre aux examinateurs et interrogateurs d 'évaluer à q uel d egré v ous m aîtrisez a u m oins l es q uatre t ypes d e savoirs suivants : 1- Le savoir académique et scientifique, d'où la nécessité de faire vos révisions à partir de livres et d'articles de niveau universitaire. 2- Le savoir-faire correspondant à l'épreuve considérée. Chaque type d'épreuve a ses règles du jeu qu'il faut parfaitement connaître et admettre (sinon, on ne « joue « pas). D'où la nécessité de s'informer non seulement sur les caractéristiques des épreuves du concours (nature, coefficients, durée) mais aussi sur les types de sujets et sur les remarques, recommandations et conseils des jurys en prenant connaissance des annales et des rapports de jury. 3- Le savoir gérer le temps dont on dispose. 4- Le savoir gérer son stress. Pour maîtriser progressivement ces divers savoirs, rien ne vaut des entraînements le plus nombreux possible dans les conditions du concours préparé. Également de manière générale, il faut, que l'épreuve soit écrite orale : 1- une expression correcte ; 2- un raisonnement rigoureux ; 3- un discours structuré. Définition de l'épreuve de dissertation : Le mot « disserter « vient du latin « dissertare «, qui est lui-même dérivé de « disserere «, qui signifie « enchaîner à la file des idées, des raisonnements, exposer avec enchaînement et avec raisonnement, soutenir en argumentant «. Plusieurs mots sont très proches du mot « disserter « et les présenter permet d'en préciser le sens ; d'ailleurs, ces mots commencent eux aussi tous par di- ou dis- ou de-, qui indiquent à chaque fois la dis-tinction, la différence et la di-vision, la séparation : Discuter, du latin « discutere «, lui-même de « dis-quatere «, quatere voulant dire agiter, secouer, et dis-quatere débrouiller, dissiper, déjouer, et discutere est passé progressivement en français pour dire « examiner le pour et le contre d'une chose «. Disputer vient du latin « disputare «, de dis-putare, putare signifiant nettoyer, mettre en avant, estimer, évaluer : disputare signifie à la fois mettre au net un compte après examen et discussion, examiner point par point une question, exposer un point de vue, discuter et raisonner ; faire une dissertation... Discourir vient du latin « discurrere « (dis-currere), qui signifie parcourir Cette idée de parcours fait inévitablement penser à celle de fil conducteur, d'où faire un exposé suivi. Un discours est un écrit qui traite d'un sujet en le développant méthodiquement (« Le discours de la méthode «) ; d'où la notion de pensée discursive, c'est-à-dire une pensée qui privilégie le raisonnement, par opposition à une pensée fondée sur l'intuition. Dialoguer vient du latin « dialogus «, de du grec dialogos qui signifient discussion, entretien. Délibérer, du latin « delibarere «, de « libra «, balance, signifie littéralement faire une pesée dans sa pensée, donc réfléchir mûrement, d'où la notion d'assemblée délibérative, qui renvoie elleChristian BIALÈS Page 1 même à celle de débat parlementaire : le concept de délibération nous amène en effet naturellement à celui de débat. D'autres verbes, construits comme les précédents, méritent aussi d'être convoqués pour éclairer la notion de dissertation : discerner, distinguer, disposer, discipliner, dissiper (la difficulté), ... La dissertation peut donc être définie comme un « jeu intellectuel « (avec ses règles, ses enjeux et ses risques) consistant en un discours (écrit) qui organise un débat d'idées où chaque idée est discutée et disputée, autrement dit argumentée et soumise à un examen critique, dans le but de dissiper et de déjouer la difficulté que recèle le sujet. Car tout sujet place la pensée devant une aporie qu'il s'agit de dépasser. Rappelons qu'aporie vient du latin « aporia «, qui vient lui-même du grec a-poros, sans chemin, donc avec la signification d'embarras, de doute. Tout sujet de dissertation pose une aporie puisqu'il place la pensée dans l'embarras, dans une sorte d'impasse dont il s'agit précisément de sortir. Pour atteindre cet objectif, et parce que les sujets d'économie sont marqués du sceau de la complexité et de l'interdépendance, une méthode souvent employée est celle de la dialectique, du latin « dialectica «, qui vient lui-même du grec « dialektikè « : art de discuter, art de raisonner avec méthode, art de confronter et d'organiser les concepts. La dialectique consiste donc à organiser un dialogue, un débat, une controverse, en fécondant l'interaction dynamique qui existe entre les idées contradictoires qui font débat sur le sujet ; et elle sert à surmonter les contradictions. NOS RECOMMANDATIONS : Réflexion « spontanée « (1-1) Réflexion « raisonnée « (1-2) « Forme-apparence « (2-1) « Forme-structure « (2-2) (1) Pour la Réflexion Recommandations de base (2) Pour la Rédaction (1) Recommandations pour la réflexion. La réflexion doit occuper environ 50% du temps dont vous disposez. À propos de la gestion du temps, voici un tableau indicatif qui peut vous aider à vous fixer des limites temporelles lors du déroulement de l'épreuve : Analyse du sujet  : 5% (2-1) Recherche spontanée Recherche des idées : 32 % (2-2) Recherche raisonnée : 8% (2-4) (2-3) Idées : 37% 50% du temps pour la réflexion Plan Préparation de l'introduction et de la conclusion 50% du temps pour la rédaction Christian BIALÈS Mise au propre Relecture :5% : 45 % : 5% Page 2 (1-1) L'analyse du sujet. Nous avons comparé la dissertation à un jeu intellectuel. Comme dans tout jeu, il y a des risques. Il y a bien sûr des risques difficiles à éviter parce qu'ils dépendent essentiellement du hasard et de phénomènes difficilement contrôlables par le « joueur «. Le sujet posé en est le premier exemple. Il y a des sujets plus ou moins faciles mais un sujet difficile l'est pour tout le monde... On peut être plus ou moins à l'aise face à un sujet, selon la formation que l'on a reçue et selon la qualité des révisions que l'on a faites. Par ailleurs, on peut être plus ou moins en forme le jour de l'épreuve. Il n'empêche qu'en tout état de cause, étant donné l'enjeu, il faut donner le meilleur de soi-même et respecter le plus scrupuleusement possible les règles du jeu. Car, comme il s'agit en définitive de trouver un compromis entre deux objectifs en apparence contradictoires, faire entendre sa différence à l'examinateur tout en étant parfaitement académique, l'application très fidèle des règles de l'art de la dissertation est déjà un gage de réussite. Mais il y a aussi des risques que le candidat doit apprendre à maîtriser. Le premier et le plus important de ces risques consiste à se tromper de sujet. C'est pourquoi la phase d'analyse du sujet est capitale lors de la période de réflexion. Pour éviter au maximum de se tromper de sujet, il faut en quelque sorte tenter de deviner pourquoi le choix du concepteur ou de l'équipe de concepteurs s'est porté en définitive sur ce sujet. Il faut donc questionner la Question posée par le sujet et pour vous aider à bien deviner, nous vous conseillons de vous poser les deux questions suivantes : - Première question : pourquoi ce sujet plutôt qu'un autre ? La réponse à cette question se trouve dans l'actualité des faits et dans l'actualité des idées (autrement dit des théories et des recherches). Il convient donc d'être au fait de cette double actualité grâce à l'utilisation tout au long de la préparation des différentes sources d'informations auxquelles vous avez accès et qui r&ea...