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Don Carlos

Publié le 10/04/2013

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Don Carlos (1787) s'inscrit dans la continuité d'autres pièces politiquement engagées de Schiller. Ce poète et dramaturge allemand, mal reçu dans son pays, fut menacé de prison par le duc de Wurtemberg et contraint de s'exiler. La France de 1789 lui réserva un accueil plus chaleureux. Il fut même nommé citoyen français par l'Assemblée législative en 1792.

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« Philippe II EXTRAITS-------~ Don Carlos confie à Posa les sentiments ambivalents qu'il éprouve pour son père CARLOS.

-Malheureux ? Pourquoi évoquer son souvenir ? Parle-moi de tous les tour­ ments de la conscience ; de mon père, ne me parle pas.

LE MARQUIS DE POSA.

- Vous haïsse z votre père? CARLOS.

-Non! Oh non! Je ne hais pas mon père ...

mais les frissons, l'anxiété du criminel m'assaillent à ce nom terrible.

Qu'y puis-je, si une éducation servile a, dès l'abord, étouffé dans mon jeune cœur le tendre germe de l'amour ? ...

Depuis six ans, j'étais au monde, quand je vis pour la première fois l'être redoutable qui, me dit­ on, était mon père.C'était un matin où, tout d'un trait, il signa quatre arrêts de mort.

Par la suite, je ne le revoyais que si, pour quelque faute, on m'annonçait une puni­ tion ...

Ô Dieu ! je sens en ce moment que je deviens amer ...

Partons, partons d'ici.

Domingue met en garde le duc d'Albe contre les idées de don Carlos DOMINGUE.

-(.

..

)Le connaissez-vous, ce jeune homme ? Vous doutez-vous de ce qui nous attend, s'il acquiert la puissance ? ...

Le prince ...

je ne suis pas son ennemi.

D'autres soucis rongent mon repos, soucis pour le trône, pour Dieu et son Église ...

L 'in fant (je le connais ...

je perce à jour son âme) couve un horrible projet ...

Tolède ...

le projet insensé de gouverner en se passant de notre sainte foi ...

Son cœur s'est enflammé pour une vertu nouvelle etfière qui, sûre de soi et se suffisant à elle-même, ne veut rien mendier à aucune croyance ...

Il pense! Sa tête a pris feu pour une étrange chimère ...

il vénère l'homme ...

Duc , peut-il jamais être notre roi? Posa confesse au roi qu'il ne peut le servir sans trahir ses idéaux LE MARQUIS DE POSA.

-Je ne peux pas être le serviteur d'un prince.

(Le roi le regarde avec stupeur.) Je ne veux pas tromper mon acheteur, Sire ...

Si vous jugez bon de me confier un poste, vous ne voulez de moi que des actes pesés d'avance.

Vous ne voulez que mon bras et mon courage sur le champ de bataille, que ma tête au conseil.

Le but de mes actes doit être non pas ces actes mêmes, mais l'approbation qu'ils ren­ contrent auprès du trône.

Or , pour moi, la vertu a sa valeur en soi.

Le roi planterait par mes mains un bonheur dont je ne se­ rais le père, et ce qui ne devrait être que mon de­ voir serait, à mes yeux, joie et libre choix.

Est-ce là votre façon de voir ? Pouvez-vous , dans votre création, supporter des créateurs étrangers? Et il me faudrait, moi, m'abaisser à n'être que le ciseau, là où je pourrais être l'artiste ? ...

J'aime l' huma­ nité, or, dans une monarchie, il ne m'est per­ mis d'aimer que moi-même.

Traduction de Robert Pitrou C'est la pièce de Schiller qui devait inspirer le Don Carlos de Verdi (1867).

Le livret de cet opéra fut adapté de Schiller par François-Joseph Méry et Camille du Locle.

Fernando Alvarez de Toledo, duc d' Albe NOTES DE L'ÉDITEUR reconnue, d'abord ; seulement, on pourrait peut-être aussi la trouver incarnée dans un homme quelconque, mais Posa, don Carlos, Philippe, ce ne sont que chanteurs d'opéra, offerts gratis aux applaudissements.) Esthétique, La Po ésie, Aubier-Montaigne, 1965.

« Dieu sait si j'ai depuis toujours aimé Don Carlos.

Mais ces jours-ci, je lis dans La Jungle, d'Upton Sinclair, l'histoire d'un ouvrier qu'on amène à mourir de faim dans les abattoirs de Chicago.( ...

) Cet homme a un jour une petite vision de ce que pourrait être la liberté, il est alors abattu à coups de matraque.

Sa liberté n'a, je le sais, rien à voir avec celle de don Carlos, mais je ne peux plus prendre au sérieux la servitude de don Carlos.

(D'ailleurs, la liberté n'est jamais chez Schiller qu'une exigence, elle s'exprime dans les arias d'une beauté Cela dit, Don Carlos est un bel opéra.

» Bertolt Brecht, Écrits sur le théâtre, «Critiques dramatiques d' Augsbourg», L'Arche Éditeur, 1972.

«Si, dans ses œuvres de l'âge mûr, Schiller chercha à faire prévaloir un pathos plus réfléchi, ce fut justement parce qu'il voulut réintroduire dans la tragédie moderne le principe de la tragédie antique.

» Hegel, « Don Carlos : ou la pureté dans le paroxysme.

Ici, que deux personnages s'affrontent : ils explosent.

Et tous les rôles sont importants( ...

) ce qui rend plus difficile, et d'autant plus difficile, le mariage nécessaire entre les comédiens, d'autant plus indispensable, leur générosité réciproque.

Inévitablement, le metteur en scène doit affronter certaines résistances ...

» Michelle Marquais, L' Avant-Scène, Théâtre, octobre 1986.

1 gravure de E.

Girouf / Giraudon 2, 4 peintures de Sanchez Coello , Madrid , musée du Prado/ Roger -Viol let 3 gravure de Guimied et Pedretti /Roger-Viol let 5 peinture de A.

Moro ; musée de Bruxelles/ Roger-Yiollet SCHILLER 04. »

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