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LITTERATURE: Antoine de Saint-Exupéry

Publié le 26/10/2009

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Un aviateur moraliste. Antoine de Saint-Exupéry est une des figures les plus originales et les plus attachantes de la littérature française. C'est aussi l'une des plus connues à l'étranger. Sa personnalité n'est pas seulement celle d'un écrivain. «Saint-Ex«, comme on l'appelle familièrement, commence par préparer le concours de l'Ecole navale; puis, à 20 ans, il devient pilote militaire. De retour à la vie civile, il est engagé par la compagnie Latécoère pour sa ligne Toulouse-Casablanca. Il gravit bien vite les échelons, devient chef d'escale à Cap Juby (Rio de Oro, aujourd'hui Sahara occidental). La société qui l'emploie lui confie ensuite la mise en service de lignes sud-américaines. Mais le démon de l'aventure tient Saint-Exupéry qui juge sa tâche monotone. C'est encore l'époque héroïque de l'aviation et il décide de devenir pilote d'essai. A ce titre, il entreprend plusieurs vols au long cours: Paris-Saigon, New York-Terre de Feu, entre autres. C'est à ce moment qu'il commence à écrire; la technique, en effet, ne dessèche pas cet homme d'action: pour lui, «l'avion, l'outil des lignes aériennes, mêle l'homme à tous les vieux problèmes«. Courrier-Sud (1929), encore un peu maladroit, est composé dans un poste isolé du Sahara. Vol de nuit (1931), un chef-d'œuvre, raconte l'établissement de la première ligne régulière avec le continent sud-américain. Mais c'est Terre des hommes (1939) qui rencontre le plus de succès: ce récit dépasse l'anecdote; Saint-Exupéry s'y livre à une méditation profonde sur la conscience professionnelle, le don de soi, la mort.

« ANTOINE SAINT -EXUPÉR Y DE 1900-1944 PARCE qu'il est né dans une famille catholique, aristocratique et provinciale; parce qu'il était aviateur et que la solidarité de l'équipage fut pour toujours pour lui le modèle des liens qui peuvent exister entre les hommes; parce que son œuvre ne nous propose guère que des exemples de courage, d'honneur et de fidélité; parce que le Petit Prince fait la joie de tous les instituteurs du monde ...

; parce qu'il est mort « en plein ciel de gloire », à quarante-quatre ans ...

Antoine de Saint-Exupéry est devenu le prisonnier de sa légende.

Saint-Exupéry est né à Lyon.

Son père mort dès r904, le petit Tonio est élevé par sa mère, entre ses trois sœurs et son frère François.

Études décousues, médiocres, chez les jésuites du Mans, puis à Montgré, enfin chez des maristes suisses.

V ers l'âge de dix-huit ans, il aban­ donne la pratique des sacrements sans qu'on puisse être sûr qu'il ait vraiment perdu la foi.

En r 9 r 9, il échoue au concours de l'École Navale, s'inscrit aux Beaux-Arts, puis fait son service militaire : expérience qui serait totalement déprimante s'il n'avait appris à piloter (ne comptant pas plus d'une heure vingt d'entraînement, il s'empare d'un avion, décolle et revient au sol avec des flammes entre les jambes, si bien que le commandant Garde l'admet à piloter avec ce com­ mentaire : « Vous, vous ne vous tuerez jamais en avion, sinon ce serait déjà fait! ») Rendu à la vie civile, il voit défiler les années noires : employé de bureau (Tuileries de Boiron, Paris), ouvrier (aux usines Saurer), représentant de commerce (il vend « un » camion en un an) ...

En octobre r926, il rencontre Didier Daurat, qui, après un premier accueil assez froid, l'engage chez Latécoère (Saint-Exupéry, pour le convaincre, a multiplié les exercices acrobatiques; revenu au sol, ce fut pour s'entendre dire : « Ici, nous n'avons pas besoin d'acro­ bates! ») Comme le Rivière de Vol de Nuit, le rigoureux Daurat aimait les hommes, « mais sans le leur dire ».

Chef d'aéroplace à Cap-Juby, au milieu du désert du Rio-de-Oro, Saint-Exupéry emporte les livres de Nietzsche; il écrit alors à son amie Renée de Saussine : «J'aime ce type immensément.

Et cette solitude.

Je m'allongerai dans le sable à Cap-Juby et je lirai Nietzsche.

Il y a des choses que j'adore, mon cœur où se consume mon été, cet été si court, chaud, mélancolique et bienheu­ reux ...

Je voudrais que vous partagiez aussi cette passion.

» Grâce à l'avion - cet outil symbo­ lique qui doit servir à « fonder des liens neufs entre les hommes » - grâce au désert, il a trouvé un sens à sa vie.

La solidarité d'un équipage perdu au-dessus de l'Atlantique, celle d'un petit poste oublié dans le bled lui ont appris qu' « il n'y a qu'un seul luxe : celui des relations humaines ».

Dès qu'ils se réunissent autour d'une table, « six ou sept hommes qui ne possèdent plus rien au monde, sinon leurs souvenirs », se partagent d'invisibles richesses.

« Alors ...

on découvre que l'on appartient à la même communauté ...

On se regarde avec un grand sourire.

On est semblable à ce prisonnier délivré qui s'émerveille de l'immensité de la mer.

» Courrier sud ( r 928), puis Vol de Nuit ( r 93 I), honoré d'une éclatante préface de Gide (et d'un Prix Fémina) mettent le jeune écrivain au premier rang.

Il quitte l'Aéropostale.

Journaliste, g6 PHOTO ROGER VIOLLET •. »

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