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LA LITTÉRATURE GRECQUE MODERNE

Publié le 24/10/2011

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C. VARNALIS (1884-1974)

En lisant ses premiers vers qui se rapprochent de ceux de Sikelianos, on a l'impression d'assister à la représentation d'une tragédie antique. Or, l'influence qu'il a reçue par la suite des théories marxistes a transformé un peu son inspiration. On s'en rend compte en considérant ses pièces de théâtre la Lumière qui brûle (1922 et 1923), les Esclaves assiégés (1927), ses essais Solomos sans métaphysique (1937) ou bien ses cahiers de souvenirs (Des hommes vivants).

« nentale; les populations qui se sont précipitées vers les côtes de la Méditerranée et les îles avaient contacté la culture occidentale qui s'y était répan­ due durant l'occupation vénitienne.

La caractéristique la plus importante de la cul­ ture occidentale de cette période était l'esprit che­ valeresque animé par l'exaltation du sentiment de l'amour.

Ainsi , les chansons de Chypre, du Dodécanèse et surtout de Crète, qui créées dans un contexte favo­ rable au développement culturel considérable , grâce à l'occupation ·vénitienne, relataient dans leur ensemble une histoire d'amour.

La rime constituait leur point commun morpho­ logique .

Elle était présente même lorsque la chan­ son prenait la forme d'une narration ou d'une pièce théâtrale (la Bergère, Erotocritos, la tragédie de Vincenzo Cornaros le Sacrifice d'Abraham , Ero­ phile).

Il reste à noter un dernier aspect de la littérature néo-grecque de la fin du xvn• siècle .

Il s'agit de la production littéraire due à l'épanouissement cultu­ rel des îles ioniennes et des colonies grecques en Ita­ lie.

La prise de la Crète par les Turcs avait chassé la plupart des intellectuels de la Grèce .

Et ce fut la première fois que ces derniers, tout en se réfugiant à l'étranger, ont essayé de garder la culture de leur pays .

Leurs efforts obstinés pour contribuer à la renaissance de la culture grecque en constituent une preuve incontestable .

En ce qui concerne leurs préoccupations litté­ raires on doit souligner leur passage progressif de la poésie à la prose .

Ainsi la publication des œuvres philosophiques et des essais critiques illustre de la façon la plus évi­ dente la décadence du genre poétique de cette période.

JUSQU'EN 1774 Vers la fin du XVII• siècle, les liens entre les classes opprimées de Byzance et l'Occident sont devenus de plus en plus étroits.

Les raisons essen­ tielles furent nombreuses : le développement du commerce, favorisant l'échange des idées, le rôle d'intermédiaire, joué par les intellectuels grecs venus s'installer à l'étranger et l'éveil de la pensée de la classe dominante de Constantinople , des Fanariotes, qui, tout en occupant les places les plus importantes dans l'administration du pays, s'oppo­ saient obstinément à l'obscurantisme et à l'aliéna­ tion du peuple.

Le premier trait caractéristique de ces liens créés entre le monde occidental et le monde oriental fut, à nouveau, le retour aux sources de l'Antiquité classique.

Le deuxième en fut l'utilisation d'un lan­ gage archaïsant .

Mais, bien que le conformisme, durant de lon­ gues années, résistât obstinément à toute tendance de renouvellement , de nouvelles inquiétudes spiri­ tuelles commençaient à naître; l' homme s'était mis à se poser des questions sur sa place dans le monde et ses relations avec ses contemporains.

L'orientation prédominante de cette époque fut donc entièrement fondée sur la morale.

Et le phé­ nomène le plus important fut le caractère extrême­ ment contestataire de cette orientation vis-à-vis du langage.

Le premier ouvrage contestataire mettant en question la querelle des Anciens et des Modernes fut publié en 1759 parT .

Kyriakopoulos .

Il s'agit de la Progression du catéchisme chrétien.

L'auteur y défend le langage populaire et en expose les avantages .

E.

Voulgaris, en revanche , représentant toutes les contradictions de cette épo­ que, déclarait que toute œuvre philosophique devait être écrite en grec ancien.

Cependant, cet auteur, tout en ayant pris les positions les plus extrêmes , a traduit et même introduit Voltaire en Grèce.

C'est à travers cette obsession des ancêtres et ce climat conservateur dans son ensemble que les cri­ tères esthétiques de cette époque ont commencé à se développer.

Pour la première fois, l'on décou­ vrait une prose et un vers vraiment soignés.

Le recueil poétique les Fleurs de la dévotion , paru à Venise en 1708, constitue le sommet de tout effort poétique de cette période.

Bien que les conditions dans lesquelles il fut écrit n'aient pas été tellement favorables , ses sonnets se distinguaient par leur technique parfaite et leur style .

Or , cet ouvrage , le premier qui ait pu atteindre les dimensions d'une véritable œuvre poétique, n'est pas arrivé à influencer la postérité; les hantises de cette dernière se résumaient à la simple curiosité cosmique et à une certaine angoisse existentielle devant les forces morales, choses qui l'emportaient incontestablement sur l'inspiration poétique.

D'ailleurs, l'apparition de la géographie comme genre littéraire autonome, tout en traduisant l'en­ vie du voyageur de décrire ses impressions, se justi­ fiait également par cette même curiosité cosmique qui prédominait en cette époque .

Ainsi, même Caesar Da Ponte, considéré comme le plus grand poète du siècle , n'a accordé à la poésie qu'une part minimale de ce qu'elle allait devenir plus tard une expression lyrique issue de l'âme même du poète .

La production littéraire de cette période se résu­ mait donc à une poésie peu soucieuse du monde. »

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