Le modèle soviétique

Les communistes chinois se sont emparés du pouvoir sans réels soutiens de la part des soviétiques : Staline, qui n'a pas encouragé la révolution, se méfie de Mao. C'est en fait le début de la guerre froide qui va pousser ces deux pays à faire rapidement alliance contre l'Occident. L'URSS reste tout de même la référence pour la nouvelle Chine populaire : Mao entend lui aussi rapidement étatiser et planifier l'économie, et faire du Parti communiste chinois (PCC) le centre du pouvoir. Quand à Staline, il sent bien qu'il vaut mieux se faire un allié de la Chine. Un traité d'alliance et d'assistance mutuelle est ainsi signé le 14 février 1950 entre les deux géants. Par ce texte, l'URSS fait crédit à la Chine de 300 millions de dollars et s'engage à y envoyer des techniciens et des ingénieurs. Il marque également l'entrée officielle de Pékin dans le bloc soviétique. C'est enfin une alliance défensive implicitement dirigée contre les États-Unis et le Japon. Ce mariage de raison va rapidement connaître son premier test. Le 25 juin, la Corée communiste du Nord envahit la Corée du Sud, et, très vite, États-Unis et URSS interviennent dans le conflit. Les soviétiques, au nom de la lutte contre l'impérialisme, demandent à leur nouveau partenaire chinois de prendre part aux combats. Pékin doit s'exécuter, sans enthousiasme, et envoie en octobre un corps de 700 000 » volontaires » sur le front. L'entrée de la Chine dans la guerre de Corée lie encore un peu plus Pékin à Moscou. Condamnée par l'ONU, la Chine se retrouve en effet mise au ban de la communauté internationale. Elle va, de ce fait, pendant de longues années, se replier sur le continent, et tourner le dos à l'Occident.