La Morale économique.

LA MORALE ET LA VIE ÉCONOMIQUE — LA DIVISION DU TRAVAIL — LA SOLIDARITÉ — LA PROFESSION — LA QUESTION SOCIALE.

I. La morale introduit la justice dans les relations économiques. Elle règle par exemple les conditions du travail. Le travail, pour être productif, doit être spécialisé. La spécialisation résulte de la division du travail, c'est-à-dire de la séparation des industries et de la séparation des tâches dans une même industrie. Elle est favorable au travail qu'elle rend plus rapide, plus abondant et meilleur, mais elle peut nuire au travailleur, qu'elle confine dans une tâche limitée et qu'elle laisse sans ressources, si cette tâche vient à lui manquer.

II. La solidarité est le correctif de la division du travail. En s'associant entre eux les travailleurs améliorent leur condition de vie; au lieu de se faire concurrence, ils défendent leurs intérêts communs, et ne se laissent pas imposer des salaires de famine; par la coopération, ils obtiennent de bonnes conditions d'achat, etc. Mais la solidarité ne doit pas être une étroite solidarité de classe. Il y a solidarité entre tous les associés d'une même industrie : travailleurs et capitalistes. 11 y a solidarité entre les industries diverses et même rivales. La solidarité est partout; elle doit être acceptée et comprise sous toutes ses formes.

III. C'est le devoir de chacun d'avoir une profession, de la choisir telle qu'il soit en état de la remplir et de se mettre en état de la bien remplir, de s'en acquitter enfin consciencieusement, honnêtement.

IV. La question sociale est celle de savoir, non pas si la société assure à tous des avantages égaux, ce qui est impossible, mai« si elle donne à tous des droits égaux et permet en particulier à chacun d'avoir par son travail accès à la propriété. Elle se pose donc surtout à propos de la propriété et du travail.