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Origines de la France contemporaine

Publié le 30/03/2013

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Hippolyte Adolphe Taine est à la fois un philosophe, un critique et un historien. Il est né à Vouziers en 1828, dans le milieu de la petite bourgeoisie de province, et est mort à Paris en 1893. Critique littéraire, Taine a notamment écrit La Fontaine et ses Fables, un Essai sur Tite-Live et une Histoire de la littérature anglaise.

« « ••• il semble fondu dans un monde à part, composé d'un autre métal que ses concitoyens et ses contemporains.

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EXTRAITS Les mœurs sous l'Anci en Ré gime Un état-major en vacances pendant un siècle et davantage, autour du général en chef qui reçoit et tient salon : voilà le prin­ cipe et le résumé des mœurs sous /'Ancien Régime.

C'est pourquoi, si /'on veut les comprendre, il faut d'abord considérer leur centre et leur source, je veux dire la cour.

Comme/' Ancien Régime tout entier, elle est la forme vide, le décor survivant d'une ins­ titution militaire ; quand les causes ont disparu, les effets subsistent, et/' usage survit à l'utilit~.

Jadis, aux premiers temps féodaux, dans la cama­ raderie et la simplicité du camp et du château fort, les nobles servaient le roi de leurs mains, celui-ci pour­ voyant à son logis, celui-là apportant le plat sur la table, /'un le déshabillant le soir , l'autre veillant à ses faucons et à ses chevaux.

Plus récem­ ment, sous Richelieu et pendant la Fronde, parmi les coups de main et les exigences brusques du danger continu, ils étaient la garnison de son hôtel, ils /'escortaient en armes, ils lui faisaient un cortège d'épées toujours prêtes.

Maintenant encore ils sont comme autrefois assidus autour de lui, l'épée au côté, attendant un mot, empressés sur un signe , et les plus qualifiés d'entre eux font chez lui un semblant de service domes­ tique .

Mais la parade pompeuse a remplacé /'action efficace ; ils ne sont que de beaux ornements, ils ne sont plus des instruments utiles ; ils représentent autour du roi qui représente et, de leurs personnes, ils contri­ buent à son décor.

Portrait de Napol éo n Démesuré en tout, mais encore plus étrange, non seulement il est hors de ligne, mais il est hors cadre ; par son tempérament, ses instincts, ses facultés, son imagination, ses passions, sa morale, il semble fondu dans un monde à part, composé d'un autre métal que ses concitoyens et ses contemporains.

Manifestement, ce n'est ni un Français, ni un homme du X/Ile siècle ; il appartient à une autre race et à un autre âge, du premier coup d' œil, on démêlait en lui l'étranger, /'Italien et quelque chose à côté, au-delà, au-delà de toute similitude ou analogie.

L'État et L'Église Après que /'État centralisateur et envahis­ sant a mis la main sur les sociétés locales, il lui reste à jeter son filet sur les sociétés morales , et cette capture est encore plus importante que /'autre ; car, si les sociétés locales sont fondées sur la proximité des habitations et des corps, celles-ci sont formées par /'accord des esprits et des âmes ; en les te­ nant, on tient, non plus les dehors , mais le de­ dans de/' homme, on a prise, et directement, sur sa pensée, sur sa volonté, sur son ressort interne ; alors seule­ ment, on dispose de lui, et on peut le manier tout entier, à discrétion.

- A cet effet, le principal objet de /'État conquérant est la conquête des Églises ; à côté et en dehors de lui, elles sont dans la nation les grandes puissances ; non seulement leur domaine est autre que le sien, mais encore il est bien plus vaste et plus profond.

« ••• dans toutes les branches de la vie privée ou publique, l'influence d'une Église est immense et constitue une force sociale distincte, permanente, de premier ordre.

» NOTES DE L'ÉDITEUR physiologiques et chimiques, voilà mon objet et mon idée maîtresse.

» André Cresson, Hippolyte Taine, sa vie, son œuvre, PUF, 1951.

déterminé par ces trois éléments, et son génie peut être soumis à une analyse qui Dans une lettre à Comelis de Witt, en 1864, Taine expose l'idée philosophique qui guide sa vie et son travail : « Nous ne valons, nous ne vivons, nous ne travaillons, nous ne résistons que grâce à notre idée philosophique.

Or, la mienne est que tous les sentiments, toutes les idées, tous les états de l'âme humaine sont des produits ayant leurs causes et leurs lois et que tout l'avenir de l'histoire consiste dans la recherche de ces causes et de ces lois.

L'assimilation des recherches historiques et psychologiques aux recherches « La méthode de Taine est celle de Sainte­ Beuve, mais poussée jusqu'à ses extrêmes conséquences, sous l'influence de la philosophie positiviste et plus généralement du mouvement scientifique, qui s'amplifie dans la seconde partie du siècle.

( ...

) Les ouvrages sont, pour Taine, des manifestations de la façon de penser et de sentir d'une race, à un certain moment, dans un certain milieu.

Un écrivain est donc en explique toutes les" composantes".( ...

) Il ne serait pas juste de dire que Taine a méconnu le caractère individuel du talent littéraire : il a complété sa théorie de la race, du milieu et du moment par celle de la faculté maîtresse, différente selon les tempéraments, et qui, une fois découverte, nous donne la clé du génie personnel de l'écrivain.

» Ch.-M.

Des Granges, J.

Boudout, Histoire de la littérature française, Hatier, 1962.

1 coJI.

Viollet 2 tableau de J.

B.

Martin, Versailles/ Giraudon 3 tableau de J.

L.

David/ Lauros-Giraudon 4 tableau de Turpin de Crisse, mus~ Carnavalet /Lauros-Giraudon TAINE . 02. »

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