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Quelles passions choisir ?

Publié le 30/01/2004

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Dans la Bible d'ailleurs, Dieu punit le premier péché en chassant Adam du jardin d'Eden et en l'obligeant à cultiver désormais une terre stérile : « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front ». * Pour Marx, le travail humain contribue à transformer l'homme tout autant que la nature. En effet, contrairement à l'animal, qui agit par pur instinct, l'homme détermine dans sa conscience le but qu'il veut atteindre avant de le réaliser. « Ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, écrit Marx, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche. » * Le travail salarié constitue, selon Nietzsche, « la meilleure des polices » : « il tient chacun en bride et s'entend à entraver puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l'indépendance ». Le sujet soulève un paradoxe : la passion n'est pas choisie, apparemment, mais subie. Dans quelle mesure n'a-t-on pas l'impression que c'est elle qui nous choisit ? Et cependant, si la passion n'est pas l'objet d'un choix totalement délibéré, il y a malgré tout un consentement intérieur du passionné à sa passion, il la cultive et s'y complaît, comme l'atteste le cas de la passion amoureuse ou celui de la passion du jeu. Pour cette raison Kant dit de lui qu'il est "un malade qui ne veut pas être guéri". Il est bon de montrer clairement si l'on reconnaît à la raison le pouvoir (ou non) de maîtriser la passion.

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