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Shakespeare, Richard III (extrait).

Publié le 07/05/2013

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Shakespeare, Richard III (extrait). Le drame historique Richard III, dernière pièce de la première tétralogie de Shakespeare, s'inscrit directement dans la continuité de la trilogie attachée au règne d'Henri VI. « Je sais sourire (...) tuer dans un sourire « : cela suffit à peindre la noirceur démoniaque de ce monstre qu'est Richard de Gloucester. C'est son machiavélisme et son ambition démesurée, qui n'ont d'égal que la difformité de son corps, que Dieu punira à travers le bras de Richmond. Richard III de William Shakespeare (acte IV, scène 2) SCÈNE 2 Londres. -- La salle du trône dans le palais. Fanfares. Richard, en habits royaux, sur son trône ; Buckingham, Catesby, un page, et d'autres personnages. LE ROI RICHARD. -- Rangez-vous tous... Cousin de Buckingham ! BUCKINGHAM. -- Mon gracieux souverain ? LE ROI RICHARD. -- Donne-moi ta main. C'est par ton avis et par ton assistance que le roi Richard s'est assis à cette hauteur. Mais ces splendeurs, ne devons-nous les porter qu'un jour, ou doivent-elles être pour nous de durables jouissances ? BUCKINGHAM. -- Puissent-elles exister à jamais et durer toujours ! LE ROI RICHARD. -- Ah ! Buckingham, c'est maintenant que je vais faire jouer la pierre de touche pour voir si tu es de bon or, vraiment. Le jeune Edouard vit... Songe à ce que je veux dire. BUCKINGHAM. -- Parlez, mon bien-aimé seigneur. LE ROI RICHARD. -- Eh bien, Buckingham, je le répète, je voudrais être roi. BUCKINGHAM. -- Eh bien, vous l'êtes, mon trois fois illustre seigneur. LE ROI RICHARD. -- Ah ! suis-je roi ? C'est juste. Mais Edouard vit. BUCKINGHAM. -- C'est vrai, noble prince. LE ROI RICHARD. -- Ô amère conclusion, qu'Edouard vive encore !... « C'est vrai, noble prince !... « Cousin, tu n'avais pas coutume d'avoir la tête si dure. Faut-il que je m'explique ? Je voudrais les bâtards morts. Je voudrais que cela fût fait sur-le-champ. Que dis-tu à présent ? Parle vite, sois bref. BUCKINGHAM. -- Votre Grâce peut faire ce qui lui plaît. LE ROI RICHARD. -- Bah ! bah ! tu es tout de glace, ton dévouement gèle. Dis, ai-je ton consentement à ce qu'ils meurent ? BUCKINGHAM. -- Donnez-moi le temps de respirer, cher lord, avant que je me prononce positivement. Je répondrai à Votre Grâce tout à l'heure. (Il sort.) CATESBY, à part. -- Le roi est en colère ; voyez, il se mord les lèvres. LE ROI RICHARD, descendant de son trône. -- Je m'adresserai à des fous à tête de fer, à des garçons sans scrupule : il n'est pas mon homme celui qui regarde en moi d'un oeil inquisiteur. Buckingham parvenu devient circonspect. Page ! LE PAGE. -- Milord ? LE ROI RICHARD. -- Connais-tu quelqu'un que l'or corrupteur tenterait à faire une oeuvre secrète de mort ? LE PAGE. -- Je connais un gentilhomme mécontent, dont les humbles ressources ne sont pas en rapport avec son âme hautaine. L'or vaudra pour lui vingt orateurs, et, sans nul doute, le tentera à tout faire. LE ROI RICHARD. -- Quel est son nom ? LE PAGE. -- Son nom, milord, est Tyrrel. LE ROI RICHARD. -- Je connais un peu cet homme. Va, page, fais-le venir ici. (Le page sort.) Le sage Buckingham, le profond penseur, ne sera plus admis dans mes conseils. Quoi ! il a longtemps marché avec moi sans se fatiguer, et maintenant il s'arrête pour respirer ! Soit. Entre Stanley. Eh bien ! lord Stanley, quelle nouvelle ? STANLEY. -- Sachez, mon bien-aimé seigneur, que le marquis de Dorset a fui, m'a-t-on dit, pour rejoindre Richmond dans sa retraite. LE ROI RICHARD. -- Viens ici, Catesby : répands la rumeur qu'Anne, ma femme, est très gravement malade. Je mettrai ordre à ce qu'elle soit enfermée. Trouve-moi quelque petit gentilhomme, que je marierai tout de suite à la fille de Clarence. Quant au fils, il est idiot, et je ne le crains pas. Voyons, est-ce que tu rêves ? Je te le répète, répands le bruit qu'Anne, ma reine, est malade et en danger de mort. En campagne ! Il m'importe, beaucoup d'arrêter toutes les espérances dont l'accroissement peut me nuire. (Catesby sort.) Il faut que je me marie à la fille de mon frère, ou mon trône ne pose que sur un verre fragile. Assassiner ses frères, et puis l'épouser ! Moyen de triomphe incertain ! Mais je suis si avant dans le sang que le crime entraîne le crime : la pitié pleurnicheuse n'entre pas dans ces yeux. Le page entre, suivi de Tyrrel. Ton nom est Tyrrel ? TYRREL. -- James Tyrrel, votre très obéissant sujet. LE ROI RICHARD. -- L'es-tu réellement ? TYRREL. -- Éprouvez-moi, mon gracieux lord. LE ROI RICHARD. -- Oserais-tu te charger de tuer un ami à moi ? TYRREL. -- Si cela vous plaisait ; mais j'aimerais mieux tuer deux de vos ennemis. LE ROI RICHARD. -- Eh bien, tu as la chose ; deux profonds ennemis, deux adversaires de mon repos, qui troublent mon doux sommeil ; c'est sur eux que je voudrais te voir opérer. Tyrrel, je parle de ces bâtards de la Tour. TYRREL. -- Donnez-moi les moyens d'arriver jusqu'à eux, et je vous débarrasserai vite de la crainte qu'ils vous causent. LE ROI RICHARD. -- Tu chantes là une suave musique. Écoute ici, Tyrrel. Va avec ce gage. Lève-toi et approche l'oreille. (Il lui parle bas.) Voilà tout. Dis-moi : C'est fait ! et je t'aimerai, et je ferai ta fortune. TYRREL. -- Je vais en finir sur-le-champ. (Il sort.) Source : Shakespeare (William), Richard III, trad. par François-Victor Hugo, Paris, Garnier-Flammarion, 1979. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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« LE ROI RICHARD .

— L’es-tu réellement ? TYRREL .

— Éprouvez-moi, mon gracieux lord. LE ROI RICHARD .

— Oserais-tu te charger de tuer un ami à moi ? TYRREL .

— Si cela vous plaisait ; mais j’aimerais mieux tuer deux de vos ennemis. LE ROI RICHARD .

— Eh bien, tu as la chose ; deux profonds ennemis, deux adversaires de mon repos, qui troublent mon doux sommeil ; c’est sur eux que je voudrais te voir opérer.

Tyrrel, je parle de ces bâtards de la Tour. TYRREL .

— Donnez-moi les moyens d’arriver jusqu’à eux, et je vous débarrasserai vite de la crainte qu’ils vous causent. LE ROI RICHARD .

— Tu chantes là une suave musique.

Écoute ici, Tyrrel.

Va avec ce gage.

Lève-toi et approche l’oreille.

(Il lui parle bas.) Voilà tout.

Dis-moi : C’est fait ! et je t’aimerai, et je ferai ta fortune. TYRREL .

— Je vais en finir sur-le-champ.

(Il sort.) Source : Shakespeare (William), Richard III, trad.

par François-Victor Hugo, Paris, Garnier-Flammarion, 1979. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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