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Strindberg, August.

Publié le 14/05/2013

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Strindberg, August. 1 PRÉSENTATION Strindberg, August (1849-1912), auteur dramatique et écrivain suédois dont l'oeuvre complexe, aussi mouvante qu'éminemment résistante à toute tentative de simplification, a marqué considérablement, selon le voeu même de l'auteur, le théâtre moderne international, qu'il soit naturaliste, expressionniste ou surréaliste. 2 UN PARCOURS CHAOTIQUE Né à Stockholm au milieu du XIXe siècle, August Strindberg a mené une existence tourmentée. Après une enfance difficile due au refus qui l'oppose à son milieu bourgeois protestant, il exerce les métiers divers de comédien, de journaliste ou encore d'employé à la Bibliothèque royale de Stockholm. Dès 1870, il écrit des oeuvres dramatiques qu'il propose d'abord, sans succès, au Théâtre royal (notamment Maître Olof, en 1872). S'il reste toute sa vie fidèle au théâtre, Strindberg traverse cependant de graves crises de vocation, souvent accompagnées de crises psychiques, notamment après les échecs successifs de trois mariages. Il évoque régulièrement dans son oeuvre les heurts de ce parcours difficile, notamment dans une autobiographie (relativement fictionnelle), le Fils de la servante (1886), récit violemment misogyne, Inferno (1897), et dans sa dernière pièce, la Grand Route (1910). 3 TRAGÉDIES NATURALISTES Le long parcours de Strindberg est d'abord caractérisé par une période naturaliste, inspirée de la lecture des romans de Zola et des frères Goncourt, et surtout des études contemporaines d'Hippolyte Bernheim ou de Jean Charcot sur le psychisme. À revers du courant romantique alors sensible en Suède, Strindberg écrit des oeuvres satiriques et mordantes, comme le roman la Chambre rouge (1879), et des pièces innovantes qu'il qualifie de tragédies naturalistes. Père (1887), Mademoiselle Julie (1888), les Créanciers (1888) sont des textes bruts et brutaux, qui ressortissent aussi bien à l'exploration naturaliste du vivant qu'à une lecture, par le théâtre, d'un moment historique de transition et de confusion. Les caractères, « modernes «, semblent des collages d'actes et de paroles contradictoires, et se heurtent physiquement, sexuellement et socialement les uns aux autres, selon les lois violentes du rapport maître-esclave. En Suède, comme dans toute l'Europe, la fin du XIXe siècle a des allures malades de monde finissant, et les personnalités fortes comme celle de Strindberg appellent avec exaspération à ne pas se soustraire aux « luttes fortes et cruelles de la vie «. 4 « ACCUMULER LES PIÈCES ET PRÉPARER LE RÉPERTOIRE DE L'AVENIR « (PRÉFACE À MADEMOISELLE JULIE) Après l'énorme scandale causé par Mademoiselle Julie et une période d'exil parisien, Strindberg, l'athée, se rapproche des milieux mystiques et catholiques. Sa quête d'une vérité de soi et du monde, son goût pour l'exploration du psychique se font alors sur le mode onirique et occulte. La Danse de mort (1900), le Chemin de Damas (1898, 1904), le Songe (1902) en sont les oeuvres les plus caractéristiques, structurées par des effets d'hallucination mentale, de démultiplication des personnages et de mystérieuses présences dont on ignore si elles relèvent du réel ou du fantasme. Cette période de création, lyrique et mystique, témoigne de l'influence des pensées de Nietzsche et de Kierkegaard. Enfin, à partir de 1907, Strindberg a la possibilité de mettre en place, dans la petite salle du Théâtre-Intime qu'il dirige, le nouvel art dramatique auquel il s'est toujours consacré. Il y représente des pièces intimes, ou « pièces de chambre « (Kammarspel), comme la Sonate des spectres, Orage, le Pélican, oeuvres de 1907, empreintes du réalisme cruel et désespéré qui est le corrélat d'une analyse impitoyable des rapports humains. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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