Devoir de Philosophie

SToicisme

Publié le 13/12/2017

Extrait du document

LE STOÏCISME, UNE PHILOSOPHIE DE VIE INTEMPORELLE La perte d’un proche, une maladie incurable, une expérience traumatisante… Voilà autant de hasards malheureux qui peuvent nous arriver dans la vie et qui semblent représenter comme un obstacle vers le bonheur. Cette valeur suprême souvent considérée comme l’objectif ultime de la vie humaine est-elle alors une douce utopie ou bien un état réellement accessible ? Nombreuses philosophies de vie penchent pour la seconde option. Si le bouddhisme fait de plus en plus d’adeptes à travers le monde, ce n’est pourtant pas la seule philosophie ayant comme finalité la tranquillité de l’âme aussi appelée ataraxie. De la Grèce antique nous avons ainsi hérité de systèmes philosophiques « du bonheur » tels que l’épicurisme, l’aristotélisme ou encore le stoïcisme. Ce dernier système apporte justement des réponses rationnelles et raisonnables pour venir à bout des hasards malheureux de notre existence; et l’enseignement à en tirer n’a pas pris une ride en 2300 ans. Le stoïcisme est né en Grèce antique et s’est étendu sur près de six siècles à travers trois principaux mouvements: le stoïcisme ancien, le stoïcisme moyen et le stoïcisme nouveau ou impérial avec Sénèque, Épictète et Marc-Aurèle (Ier-IIe s. après J.-C). Les seules œuvres complètes dont nous disposons sur le stoïcisme proviennent de ce dernier mouvement. Quelque soient les hasards malheureux de notre existence, le stoïcisme nous aide à les accepter et à les dépasser. C’est dans ce cadre d’une véritable philosophie thérapeutique. Jamais un stoïcien ne se plaint de son sort ou ne laisse ses sentiments prendre le dessus sur sa raison. L’exemple d’Épictète, esclave affranchi et stoïcien ascétique majeur du courant impérial, constitue un véritable modèle. Un jour, son maître s’amusait à lui tordre sa jambe boiteuse avec un instrument de torture. Alors que le philosophe le prévenait calmement des risques qu’il y avait de lui casser la jambe, ce qui devait arriver arriva. « Je t’avais bien dit que me casserais la jambe, la voilà cassée » formula froidement Épictète après le drame. En tant que stoïcien, il ne fut pas troublé par son malheur. Un stoïcien reste donc serein en toutes circonstances, que la blessure soit morale ou physique. L’éthique stoïcienne tient d’ailleurs à de simples préceptes qui n’ont rien perdus de leur efficacité aujourd’hui. Épictète expliquait l’importance de distinguer ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous : « Ce qui dépend de nous, ce sont nos jugements, nos tendances, nos désirs, nos aversions, en un mot tout ce qui est opération de notre esprit ; ce qui ne dépend de pas de nous, c’est le corps, la fortune, les témoignages de considération, les charges publiques, en un mot tout ce qui n’est pas opération de notre âme. »(Manuel d’Épictète). Dans la mesure où quelque chose ne dépend pas de nous, rien ne sert de pleurer. Bien au contraire, il dépend de nous de surmonter cette tristesse selon la logique stoïcienne. Toute l’éthique stoïcienne tourne donc autour du bon usage de la raison qui doit nous permettre d’avoir le contrôle sur nos représentations en toutes circonstances. Il s’agit d’un art de la distance par rapport à tout ce qui agit sur nous. STOÏCISME ET PASSION AMOUREUSE Face à la problématique du sentiment amoureux qui n’a jamais cessé d’être actuelle, le stoïcisme considère cette passion comme n’importe quelle autre. Qu’est-ce qu’une passion ? Une inclination naturelle pervertie sous l’influence du milieu social et qui trouble l’âme. Les stoïciens considèrent que c’est l’habitude et l’éducation qui nous persuadent de certaines choses, que la douleur est un mal par exemple. La raison doit alors agir comme un filtre qui accepte ou non la passion et la régule. Il est dès lors possible d’être amoureux et stoïcien si et seulement si cet amour reste sous un certain contrôle. Le stoïcisme trouve ainsi des applications jusque dans la séduction, avec le contrôle des pulsions trop fortes, ou dans la mort d’un proche, avec l’acceptation du cours des choses. Malgré des enseignements clairs, le terme stoïque souffre aujourd’hui, tout comme le terme épicurien, de nombreux préjugés. Si l’épicurien est loin d’être la définition originelle de l’Homme bon-vivant, le stoïque ou stoïcien est loin de définir un Homme sans émotions. Voyons les préjugés les plus courants. Un stoïcien est insensible, n’a aucune émotion et est totalement apathique. Le stoïcien a bel et bien des émotions, mais ne s’y abandonne que dans la mesure où il ne perd pas sa lucidité. Il rationalise ses passions. Il est tout à fait possible d’aimer et d’être stoïcien, dès lors que l’on contrôle notre représentation de l’amour. Cela signifie qu’un stoïcien ne sera pas affecté par la mort de sa femme, car il a, d’une certaine manière, déjà considéré sa perte. Encore une fois, il ne contrôle pas le destin, mais le regard qu’il porte sur les choses. Il en va de même pour la douleur physique : il ressent bien la douleur, mais en a un ressenti différent de l’opinion commune, il ne l’associe pas à un quelconque mal. Un stoïcien laisse faire les choses, se laisse mourir s’il est malade. Encore une fois, il s’agit d’une idée fausse sur le stoïcisme. S’il est malade, un stoïcien appelle un médecin pour se soigner car il est en son pouvoir (cela dépend de lui) d’appeler un médecin et de se faire soigner : la santé est préférable aux troubles du corps. En revanche, si la maladie s’avère incurable, le stoïcien l’accepte et vit sereinement ses derniers jours. Questions Quelles différences et similitudes trouvez-vous entre la philosophie épicurienne et la philosophie stoïcienne ? Comment un stoïcien regarde les problématiques inhérentes à l’existence? Quels sont les préjuges les plus courants de la philosophie épicurienne et stoïcienne ?

Liens utiles