République (IIe).

République (IIe). régime politique de la France du 25 février 1848 au 2 décembre 1852. La monarchie de Juillet fut renversée à Paris par les journées révolutionnaires de février 1848. Après l'abdication de Louis-Philippe, la république fut proclamée dans l'enthousiasme par un gouvernement provisoire de onze membres. Cette république démocratique et généreuse, qui accorda le suffrage universel et abolit l'esclavage dans les colonies, reçut en province un bon accueil, avec le ralliement du clergé et des « républicains du lendemain » qui attendaient une nouvelle Restauration légitimiste. Divisé entre libéraux (François Arago) et socialistes avancés (Louis Blanc, l'ouvrier Albert), le gouvernement institua la liberté politique (clubs) et tenta de résoudre la crise économique. Cependant, les élections (23 avril 1848) se déroulèrent dans un climat de crise sociale. Le 4 mai, la Constituante se réunit à Paris et nomma une commission exécutive. De la République à l'Empire. Ce gouvernement modéré ne sut pas faire face à la montée des extrémismes : la tension sociale se cristallisa sur le problème des ateliers nationaux dont la suppression entraîna à Paris l'insurrection ouvrière de juin 1848, réprimée par le général Louis Cavaignac, nommé chef du gouvernement. Les restrictions à la liberté n'empêchèrent pas l'éveil de la province à la vie politique, qui se manifesta lors des élections municipales. L'Assemblée vota le 4 novembre une Constitution qui instaurait un régime doté d'une Chambre unique et d'un président de la République, chef de l'exécutif élu au suffrage universel. L'élection présidentielle du 10 décembre 1848 marqua la victoire écrasante de Louis Napoléon Bonaparte. Le prince-président forma un ministère d'anciens notables royalistes (Odilon Barrot, Thiers). Le parti de l'Ordre (légitimistes et orléanistes confondus) l'emporta sur les républicains aux élections législatives du 13 mai 1849, qui révélèrent également la permanence d'une extrême gauche, tant chez les ouvriers que dans certaines régions rurales. Après la loi Falloux (mars 1850) qui favorisait l'Église catholique dans l'enseignement, deux lois restreignirent le suffrage universel et la liberté de la presse. En juillet 1851, Louis Napoléon tenta en vain d'obtenir de l'Assemblée une révision de la Constitution qui lui permît de se représenter à l'élection présidentielle. Le 2 décembre 1851, il déclencha un coup d'État qui fut suivi de la dissolution de l'Assemblée législative et de la promulgation d'une nouvelle Constitution rétablissant le suffrage universel. Le PalaisBourbon fut occupé et l'État anéantit la résistance à Paris, puis, en brandissant la menace d'une nouvelle « jacquerie », l'insurrection républicaine qui avait éclaté dans le centre, le sud-ouest et le sud-est du pays. La répression fut menée parallèllement à la mise en place de nouvelles institutions (chef d'État tout-puissant élu pour dix ans, deux Assemblées) ratifiées par le plébiscite du 21 décembre 1851. Le régime, qui retournait le suffrage universel contre les républicains par la pratique de la candidature officielle (élections de février-mars 1852), mena une politique sociale assez hardie et organisa une relance industrielle. Un voyage en province de Louis Napoléon prépara le retour à l'Empire, qui fut proclamé officiellement le 2 décembre 1852. Si le bonapartisme triomphait, la « république de février » avait conquis beaucoup d'esprits, et la bourgeoisie conservatrice de 18491851 avait aussi montré qu'elle pouvait gouverner sans monarque. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Albert (Alexandre Martin, dit l'ouvrier) Arago François Assemblée constituante (1848-1849) Assemblée législative (1849) Blanc Louis Cavaignac - Cavaignac Louis Eugène Décembre (coup d'État du 2) Empire (second) Falloux (Frédéric, comte de) février 1848 (journées de) France - Histoire - Les bases de la France contemporaine (1789-1870) - De la République au second Empire (1848-1870) Juillet (monarchie de) Louis-Philippe Ier Marrast Armand Ordre (parti de l') révolution française de 1848 Thiers Adolphe Les livres juin 1848 (journées de), page 2709, volume 5