36 À Bubastis, on célébrait la fête de l'ivresse.
Publié le 30/10/2013
Extrait du document
«
Les yeux d’unvertpiquant, leslèvres finement maquillées, gracieuse,viveetenjouée, Isetlabelle, lamère
du petit Khâ, n’avait rienperdu desajeunesse.
Encette fraîche soiréed’hiver, lajeune femme avaitcouvert ses
épaules d’unchâle delaine.
Dans lacampagne deThèbes, levent soufflait fort.Pourtant, Isetlabelle serendait aurendez-vous fixépar
une étrange lettre :« Lahutte deroseaux.
Cherchelamême qu’àMemphis, surlarive ouest, enface dutemple
de Louxor, enbordure d’unchamp deblé. »
Son écriture… Ellenepouvait passetromper.
Maispourquoi cettecurieuse invitation etlerappel d’un
passé siintime ?
Iset labelle longea uncanal d’irrigation, repéralechamp deblé que dorait lecouchant etaperçut lahutte.
Elle s’apprêtait àypénétrer, lorsqu’un souffledevent souleva lebas desarobe quis’accrocha dansunbuisson.
Alors qu’elle sebaissait pouréviter dedéchirer letissu, unemain lalibéra etlareleva.
— Ramsès…
— Tu estoujours aussiravissante, Iset.Jeteremercie d’êtrevenue.
— Ton message m’abouleversée.
— Je désirais tevoir loindupalais.
Le roi lafascinait.
Son corps d’athlète, lanoblesse deses attitudes, lapuissance deson regard éveillaient enelle lemême désir
qu’autrefois.
Jamaisellen’avait cessédel’aimer, bienqu’elle s’estimât incapable derivaliser avecNéfertari.
La
grande épouse royaleavaitempli lecœur deRamsès oùelle régnait sanspartage.
Isetlabelle n’était nijalouse ni
envieuse ; elleacceptait ledestin etse sentait fièred’avoir donnéauroi unfils dont lesqualités exceptionnelles
s’affirmaient déjà.
Oui, elleavait haïRamsès quandilavait épousé Néfertari, maiscesentiment violentn’étaitqu’une forme
douloureuse deson amour.
Isets’était élevée contre lecomplot quiavait menacé leroi etauquel onavait voulu
l’associer.
Jamaisellenetrahirait l’homme quiluiavait donné tantdebonheur enilluminant soncœur etson
corps.
— Pourquoi cettediscrétion… etlerappel denos premières rencontres, dansunehutte comme celle-ci ?
— C’est Néfertari quileveut ainsi.
— Néfertari… Jene comprends pas.
— Elle exigequenous ayons unsecond filspour assurer lapérennité duroyaume, s’ilarrivait malheur à
Khâ.
Isetlabelle chavira ettomba danslesbras deRamsès.
— C’est unrêve, murmura-t-elle, unrêve merveilleux.
Tun’es pasleroi, jene suis pasIset, nous ne
sommes pasàThèbes, nousn’allons pasfaire l’amour pourdonner unfrère àKhâ.
Cen’est qu’un rêve,maisje
veux levivre auplus profond demoi-même etlepréserver pourl’éternité.
Ramsès ôtasatunique etlaposa surlesol.
Fiévreuse, Isetselaissa dévêtir.
Le bonheur foud’un instant oùson corps créait unenfant pourRamsès, lafulgurance d’unejoiequ’elle
n’espérait plus.
Sur lebateau quileramenait àPi-Ramsès, leroi, enfermé danssasolitude, contemplait leNil.
Levisage de
Néfertari nelequittait pas.Oui, l’amour d’Isetétaitsincère etson charme intact ;maisiln’éprouvait paspour
elle cesentiment impérieux commelesoleil etvaste comme ledésert quiavait envahi sonêtre dèslapremière
rencontre avecNéfertari, cetamour dontl’intensité necessait decroître aufildes jours.
Demême quele
Ramesseum etlacapitale grandissaient grâceàl’action incessante desbâtisseurs, demême lapassion que
Ramsès éprouvait poursonépouse necessait-elle deseconstruire etde serenforcer.
Le roi avait omis deconfier àIset lesvéritables exigencesdeNéfertari : lareine voulait qu’Isetremplît
réellement lafonction d’épouse secondaire etdonnât plusieurs enfantsaumonarque, dontlapuissance et
l’écrasante personnalité risquaientdedécourager plusieurssuccesseurs potentiels.L’Egypteavaitconnu un
grave précédent : PépileSecond, mortàplus decent ans,avait survécu àses enfants et,lors deson décès, il
avait laissé lepays enproie àun vide quis’était transformé encrise aiguë.
SiRamsès vivaitvieux,
qu’adviendrait-il duroyaume, siKhâ ouMéritamon, pourquelque raisonquecefût, étaient incapables delui.
»
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