58.
Publié le 15/12/2013
Extrait du document
«
— Je
veux-tu direquevous avezl’aircomme sique vous vousdisiez : “ Qu’est-ce quejevais pouvoir faire
maintenant danscette sacrée histoire. ” »
Gendibal eutl’air étonné.
« C’estbien“ soucieux ”, lemot, oui...
maisest-ce quetuas vraiment vuçasur mon
visage, Novi ?Là-bas, danslaMaison desChercheurs, jeprends biensoindene rien laisser paraître surmes
traits maisjepensais quandmêmequ’ici,seuldans l’espace – enfin, rienqu’avec toi – jepouvais mepermettre
de me relaxer etde tomber laveste...
façondeparler...
Jesuis désolé.
Jet’ai embarrassée.
Jeveux dire...
situ es
si perceptive, j’auraisdûfaire plusattention.
Detemps àautre, j’aibesoin deréapprendre quemême desnon-
mentalistes sontcapables defaire desdéductions justes. »
Novi étaitbouche bée :« Jenecomprends pas,Maître.
— Je parle toutseul, Novi.
Netefais pasdesouci...
tiens,tuvois, encore cemot.
— Mais ya-t-il undanger ?
— Disons qu’ilya un problème, Novi.Jene sais pasencore ceque jevais trouver enarrivant à
Seychelle – c’est notredestination.
Ilse peut quejeme trouve dansunesituation passablement difficile.
— Ça nesignifie pasdudanger ?
— Non, parcequejeserai detoute façon capable delasurmonter.
— Comment pouvez-vous direça ?
— Parce quejesuis un...
chercheur.
Etque jesuis lemeilleur d’entreeux.Iln’est riendans laGalaxie quejene
puisse surmonter.
— Maître », etquelque chosequiressemblait fortàde l’angoisse déformalestraits deNovi.
« Jeneveux pas
être vexeuse – je veuxdire,jene veux pasvous vexer – et vousmettre encolère.
Maisjevous aivu avec cemufle
de Rufirant etvous étiez endanger àce moment-là – pourtant cen’était jamais qu’unpaysan hamien.
Maintenant, jene sais pascequi vous attend – et vousnonplus. »
Gendibal sesentit chagriné : « Est-cequetuas peur, Novi ?
— Pas pourmoi,Maître.
J’aipeur – je veuxdire : jecrains – pour vous.
— Tu peuxdire“ j’ai peur ”, grommela Gendibal.C’estdubon galactique. »
Un instant, ilresta absorbé parsespensées.
Puisilleva lesyeux, pritentre sesmains lesmains unpeu rêches
de Novi etdit : « Novi, jene veux pasque tuaies peur dequoi quecesoit.
Laisse-moi t’expliquer.
Tuassu
repérer – ou plutôttusaurais repérer – la présenced’undanger d’après lestraits demon visage – presque
comme situ étais capable delire dans mespensées...
— Oui ?
— Je saislirelespensées bienmieux quetoi.C’est ceque tous leschercheurs apprennent àfaire etjesuis un
très bon chercheur. »
Novi ouvrit degrands yeuxetse libéra del’étreinte deses mains.
Ellesemblait retenirsarespiration.
« Vous
pouvez liremes pensées ? »
Gendibal levaprécipitamment undoigt.
« Non, Novi !Jene lispas dutout lespensées, saufquand c’est
absolument nécessaire.Maisnon,jene lisabsolument pasdans tespensées. »
(Il serendait compte qu’enunsens, ilmentait.
Ilétait impossible d’êtreauprès deSura Novi sanscomprendre
la teneur générale decertaines deses pensées.
Iln’était guèrebesoin pourçad’être unmembre delaSeconde
Fondation.
Gendibalsesentit àdeux doigts derougir.
Maismême venant d’uneHamienne, pareilleattitude était
flatteuse. – Et pourtant,ilfallait larassurer, nefût-ce queparsimple humanité...)
Il lui dit : « Je peux également modifierlafaçon depenser desgens.
Jepeux lesfaire sesentir blessés, je
peux... » Mais Novihochait latête.
« Comment pouvez-vous fairetoutça,Maître ? Rufirant...
— Oublie unpeu Rufirant, grognaGendibal.
J’auraistrèsbien pul’immobiliser enun instant.
J’aurais pule
faire serouler parterre.
J’aurais pupousser touslesHamiens à... »Ilse tut soudain, sentant,malàl’aise, qu’il
était entrain desevanter, d’essayer d’enmettre pleinlavue àcette petite provinciale.
Etelle, ellecontinuait de
hocher latête.
« Maître, vousessayez defaire quejen’aie paspeur mais jen’ai vraiment paspeur, sinon pourvous, alors
c’est vraiment paslapeine.
Jesais quevous êtesungrand chercheur etque vous pouvez fairevoler cevaisseau
dans l’espace, mêmequepour moi,onpourrait rienfaire qu’às’ypaumer – je veuxdire,où,mesemble-t-il, on
devrait fatalement seperdre...
Etvous utilisez desmachines auxquelles jene comprends rien – etquepasun
Hamien neserait capable decomprendre.
Maisvousn’avez pasbesoin deme parler deces pouvoirs del’esprit,
qui nedoivent detoute façon sûrement pasêtre vrais puisque toutceque vous m’avez raconté, vousauriez pule
faire àRufirant etvous nel’avez pasfait, alors quevous étiez endanger. »
Gendibal pinçaleslèvres.
Laissetomber, sedit-il.
Sicette filletient absolument àne pas avoir peur, ehbien,
n’insistons pas.
Et pourtant, ilne voulait pasnon plus qu’elle voiesimplement enlui une mauviette etun hâbleur.
Ça,sous
aucun prétexte.
« Si jen’ai rien faitàRufirant, reprit-il,c’étaitparcequejene voulais paslefaire.
Nous autres chercheurs,
nous nedevons jamaisrienfaire auxHamiens.
Noussommes voshôtes, survotre planète.
Est-cequetupeux
comprendre ça ?.
»
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