Devoir de Philosophie

  58.

Publié le 15/12/2013

Extrait du document

  58. Sura Novi pénétra dans la salle de commande du petit vaisseau passablement démodé qui l'emportait en ompagnie de Stor Gendibal à travers les parsecs, par petits sauts successifs. Elle était manifestement passée par la cabine de lavage : les huiles, l'air chaud, et un minimum d'eau lui vaient permis de faire un brin de toilette. Elle s'était drapée dans un peignoir qu'elle tenait serré autour d'elle ans un paroxysme de pudeur effarouchée. Elle avait les cheveux secs mais emmêlés. Elle demanda d'une petite voix : « Maître ? » Gendibal leva la tête de ses cartes et de son ordinateur : « Oui, Novi ? -- Je être bien en peine... » Elle se tut, puis reprit, lentement : « Je suis fort désolée de vous déranger, Maître » puis, glissant de nouveau « mais, j'savions point retrouver mes habits. -- Tes habits ? » Gendibal la considéra un instant, ahuri, puis se leva soudain, contrit : « Novi ! J'avais oublié ! Ils avaient besoin d'un nettoyage et ils sont avec le linge propre. Nettoyés, sèches, plies, repassés. J'aurais dû les sortir et les placer bien en évidence. J'ai oublié... -- J'voulions point... » elle baissa les yeux sur son corps »... vous choquer. -- Tu ne me choques pas du tout, dit chaleureusement Gendibal. Écoute, dès que tout cela sera fini, je te romets de veiller à ce que tu aies tout un tas d'habits - tout neufs, et de la dernière mode. On a dû partir en âte et je n'ai pas du tout pensé à prendre une garde-robe mais franchement, Novi, nous sommes seuls à bord ous les deux et nous allons devoir vivre un bon bout de temps dans une certaine promiscuité... alors, il est nutile de te faire tant de... souci... pour... enfin... » Il fit un geste vague, se rendit compte de son air horrifié et ongea : bon, après tout, ce n'est qu'une paysanne et elle a ses pratiques ; elle ne sera pas gênée par les mpropriétés de langage, tant qu'elle pourra rester habillée. Puis il eut honte de lui et se réjouit qu'elle ne fût pas « chercheuse » au point d'être capable de percevoir, elle, es pensées. Il lui demanda : « Veux-tu que j'aille chercher tes vêtements ? -- Oh ! non, Maître. C'est pas à vous de faire ça... Je sais où ils sont. » Quand il la revit, elle était convenablement habillée et bien peignée. Il se dégageait d'elle comme une aura de imidité : « J'ai honte, Maître, pour ma conduite si... inconvenante de tout à l'heure, annonça-t-elle. J'aurais dû es trouver toute seule... -- Ce n'est pas grave, dit Gendibal. Tu sais que tu te débrouilles très bien en galactique, Novi ? Tu as su vite te ettre au langage des chercheurs. » Novi sourit soudain. Sa denture était quelque peu irrégulière mais cela ne portait pas atteinte à la façon dont es traits s'illuminèrent sous le compliment, rendant presque joli son visage, songea Gendibal. Et, se dit-il, ce evait être pour cette raison qu'il aimait bien lui faire des compliments. « Les Hamiens penseront pas du bien de moi quand je rentrerai, observa-t-elle. Ils me diront que je tre - que je suis une tailleuse de mots. C'est comme ça qu'ils appellent ceux qui parlent... drôlement. Ils les aiment point. -- Je doute que tu retournes jamais chez les Hamiens, Novi. Je suis sûr qu'il y aura toujours une place pour oi dans le complexe - avec les chercheurs, s'entend - une fois que tout cela sera terminé. -- J'aimerais bien, Maître. -- Je suppose que tu pourrais quand même m'appeler Orateur Gendibal ou simplement... non, je vois bien ue non », rectifia-t-il devant son air proprement outré. « Enfin, bon... -- Ça ne serait pas convenable, Maître - mais puis-je vous demander quand tout cela sera terminé ? » Gendibal hocha la tête. « Je ne sais pas trop. Pour l'heure, il faut simplement que je rallie un point particulier e plus vite possible. Ce vaisseau, même si c'est une très bonne machine dans son genre, est quand même lent et  le plus vite possible ", ce n'est pas très vite. Vois-tu » du geste, il indiqua l'ordinateur et les cartes, « il faut que e calcule moi-même le moyen de franchir de vastes étendues d'espace mais l'ordinateur est limité dans ses apacités et je ne suis pas spécialement doué... -- Devez-vous arriver vite parce qu'il y a du danger, Maître ? -- Qu'est-ce qui te fait penser qu'il y a du danger, Novi ? -- Parce que des fois, je vous observe, quand je crois que vous ne me voyez pas, et votre visage a l'air... je ne ais pas le mot. Pas apeuré - je veux dire effrayé... pas non plus comme quand on est inquiet de quelque chose... -- Appréhensif, marmonna Gendibal. -- Vous avez l'air... soucieux. Est-ce que c'est bien le mot ? -- Ça dépend. Que veux-tu dire par " soucieux ", Novi ? -- Je veux-tu dire que vous avez l'air comme si que vous vous disiez : " Qu'est-ce que je vais pouvoir faire maintenant dans cette sacrée histoire. " » Gendibal eut l'air étonné. « C'est bien " soucieux ", le mot, oui... mais est-ce que tu as vraiment vu ça sur mon visage, Novi ? Là-bas, dans la Maison des Chercheurs, je prends bien soin de ne rien laisser paraître sur mes traits mais je pensais quand même qu'ici, seul dans l'espace - enfin, rien qu'avec toi - je pouvais me permettre de me relaxer et de tomber la veste... façon de parler... Je suis désolé. Je t'ai embarrassée. Je veux dire... si tu es si perceptive, j'aurais dû faire plus attention. De temps à autre, j'ai besoin de réapprendre que même des nonmentalistes sont capables de faire des déductions justes. » Novi était bouche bée : « Je ne comprends pas, Maître. -- Je parle tout seul, Novi. Ne te fais pas de souci... tiens, tu vois, encore ce mot. -- Mais y a-t-il un danger ? -- Disons qu'il y a un problème, Novi. Je ne sais pas encore ce que je vais trouver en arrivant à eychelle - c'est notre destination. Il se peut que je me trouve dans une situation passablement difficile. -- Ça ne signifie pas du danger ? -- Non, parce que je serai de toute façon capable de la surmonter. -- Comment pouvez-vous dire ça ? -- Parce que je suis un... chercheur. Et que je suis le meilleur d'entre eux. Il n'est rien dans la Galaxie que je ne puisse surmonter. -- Maître », et quelque chose qui ressemblait fort à de l'angoisse déforma les traits de Novi. « Je ne veux pas être vexeuse - je veux dire, je ne veux pas vous vexer - et vous mettre en colère. Mais je vous ai vu avec ce mufle de Rufirant et vous étiez en danger à ce moment-là - pourtant ce n'était jamais qu'un paysan hamien. Maintenant, je ne sais pas ce qui vous attend - et vous non plus. » Gendibal se sentit chagriné : « Est-ce que tu as peur, Novi ? -- Pas pour moi, Maître. J'ai peur - je veux dire : je crains - pour vous. -- Tu peux dire " j'ai peur ", grommela Gendibal. C'est du bon galactique. » Un instant, il resta absorbé par ses pensées. Puis il leva les yeux, prit entre ses mains les mains un peu rêches de Novi et dit : « Novi, je ne veux pas que tu aies peur de quoi que ce soit. Laisse-moi t'expliquer. Tu as su repérer - ou plutôt tu saurais repérer - la présence d'un danger d'après les traits de mon visage - presque comme si tu étais capable de lire dans mes pensées... -- Oui ? -- Je sais lire les pensées bien mieux que toi. C'est ce que tous les chercheurs apprennent à faire et je suis un très bon chercheur. » Novi ouvrit de grands yeux et se libéra de l'étreinte de ses mains. Elle semblait retenir sa respiration. « Vous pouvez lire mes pensées ? » Gendibal leva précipitamment un doigt. « Non, Novi ! Je ne lis pas du tout les pensées, sauf quand c'est absolument nécessaire. Mais non, je ne lis absolument pas dans tes pensées. » (Il se rendait compte qu'en un sens, il mentait. Il était impossible d'être auprès de Sura Novi sans comprendre la teneur générale de certaines de ses pensées. Il n'était guère besoin pour ça d'être un membre de la Seconde Fondation. Gendibal se sentit à deux doigts de rougir. Mais même venant d'une Hamienne, pareille attitude était flatteuse. - Et pourtant, il fallait la rassurer, ne fût-ce que par simple humanité...) Il lui dit : « Je peux également modifier la façon de penser des gens. Je peux les faire se sentir blessés, je peux... » Mais Novi hochait la tête. « Comment pouvez-vous faire tout ça, Maître ? Rufirant... -- Oublie un peu Rufirant, grogna Gendibal. J'aurais très bien pu l'immobiliser en un instant. J'aurais pu le faire se rouler par terre. J'aurais pu pousser tous les Hamiens à... » Il se tut soudain, sentant, mal à l'aise, qu'il était en train de se vanter, d'essayer d'en mettre plein la vue à cette petite provinciale. Et elle, elle continuait de hocher la tête. « Maître, vous essayez de faire que je n'aie pas peur mais je n'ai vraiment pas peur, sinon pour vous, alors c'est vraiment pas la peine. Je sais que vous êtes un grand chercheur et que vous pouvez faire voler ce vaisseau dans l'espace, même que pour moi, on pourrait rien faire qu'à s'y paumer - je veux dire, où, me semble-t-il, on devrait fatalement se perdre... Et vous utilisez des machines auxquelles je ne comprends rien - et que pas un Hamien ne serait capable de comprendre. Mais vous n'avez pas besoin de me parler de ces pouvoirs de l'esprit, qui ne doivent de toute façon sûrement pas être vrais puisque tout ce que vous m'avez raconté, vous auriez pu le faire à Rufirant et vous ne l'avez pas fait, alors que vous étiez en danger. » Gendibal pinça les lèvres. Laisse tomber, se dit-il. Si cette fille tient absolument à ne pas avoir peur, eh bien, n'insistons pas. Et pourtant, il ne voulait pas non plus qu'elle voie simplement en lui une mauviette et un hâbleur. Ça, sous aucun prétexte. « Si je n'ai rien fait à Rufirant, reprit-il, c'était parce que je ne voulais pas le faire. Nous autres chercheurs, nous ne devons jamais rien faire aux Hamiens. Nous sommes vos hôtes, sur votre planète. Est-ce que tu peux comprendre ça ? -- Vous êtes nos maîtres. C'est ce qu'on dit toujours, nous. » Cette remarque amena chez Gendibal une petite iversion : « Comment se fait-il, dans ce cas, que Rufirant m'ait attaqué ? -- Je ne sais pas », dit Novi, simplement. « Je ne crois pas qu'il l'ait su non plus. Sûr qu'il devait battre la ampagne - euh, enfin, il devait être fou, quoi. » Gendibal grommela et reprit : « En tout cas, nous ne faisons pas de mal aux Hamiens. Si jamais j'avais été orcé de le stopper en... en lui nuisant physiquement, j'aurais été fort mal considéré par les autres chercheurs et 'aurais très bien pu perdre ma place. Mais pour m'éviter de subir un mauvais sort, j'aurais pu me voir contraint e le manipuler un tantinet - mais le moins possible. » Novi était effondrée : « Alors... je n'avais pas besoin de me précipiter comme ça comme une grande nigaude. -- Tu as fait exactement ce qu'il fallait faire, dit Gendibal. J'ai simplement dit que je me serais mal conduit en le blessant. Grâce à toi, je n'ai pas eu à le faire. C'est toi qui l'as stoppé et tu as très bien fait. Je t'en suis econnaissant. » Elle sourit de nouveau - elle était aux anges. « Je comprends maintenant pourquoi vous avez été si gentil pour moi. -- J'étais reconnaissant, bien sûr, fit Gendibal, légèrement à cran, mais l'important, c'est que tu comprennes ien qu'il n'y a pas de danger. Je suis capable de m'occuper de toute une armée d'hommes ordinaires. Tous les hercheurs en sont capables - et tout particulièrement ceux de haut rang - et je t'ai dit que j'étais le meilleur de tous. Il n'est personne dans la Galaxie qui puisse me résister. -- Si vous le dites, Maître, je suis sûre que c'est vrai. -- Je te le dis. Et maintenant, as-tu toujours peur pour moi ? -- Non, Maître, sauf que... Maître, est-ce que c'est seulement nos chercheurs qui sont capables de lire dans es pensées et... enfin, est-ce qu'il y a d'autres chercheurs, ailleurs, qui seraient capables de s'opposer à nous ? » Gendibal accusa le coup. Cette femme avait un surprenant don de pénétration. Il était nécessaire de mentir. Il répondit : « Non, il n'y en a pas. -- Pourtant, il y a tellement d'étoiles dans le ciel. Une fois même, j'ai essayé de les compter et j'y suis pas rrivée. S'il y a autant de mondes avec des gens qu'il y a d'étoiles dans le ciel, est-ce que certains ne peuvent pas voir des chercheurs ? A part ceux qui sont chez nous, je veux dire. -- Non. -- Et s'il y en avait ? -- Ils ne seraient pas aussi forts que moi. -- Et s'ils vous sautaient dessus brusquement avant que vous vous en rendiez compte ? -- Ce n'est pas possible : si un chercheur étranger devait m'approcher, je m'en apercevrais tout de suite. Je le aurais bien avant qu'il puisse me nuire. -- Vous pourriez fuir en courant ? -- Je n'aurais pas besoin... Mais » anticipant son objection, « s'il le fallait, je pourrais sauter très vite dans un ouveau vaisseau, supérieur à tous les autres vaisseaux de la Galaxie. Ils ne pourraient pas me rattraper. -- Ils ne pourraient pas changer vos pensées et vous faire rester ? -- Non. -- Mais ils pourraient être beaucoup. Et vous êtes tout seul. -- Sitôt qu'ils seraient là, et bien avant qu'ils aient pu imaginer la chose possible, j'aurais décelé leur présence t je serais déjà parti... Alors, tous les chercheurs de notre planète se tourneraient contre eux et ils ne pourraient as leur résister. Et sachant cela, ils n'oseraient rien tenter contre moi. En fait, même, ils préféreraient encore ue je continue à ignorer leur existence - mais je saurais quand même qu'ils existent. -- Parce que vous êtes tellement plus fort qu'eux ? » dit Novi dont le visage s'illuminait d'une fierté quelque eu dubitative. Gendibal ne put résister. L'intelligence innée de la jeune femme, sa vivacité d'esprit étaient telles ue sa seule compagnie était déjà un pur plaisir. L'Oratrice Delora Delarmi, ce monstre à la voix sirupeuse, lui vait fait une faveur incroyable en lui imposant cette paysanne hamienne. « Non, Novi, répondit-il, ce n'est pas parce que je suis tellement plus fort qu'eux, même si c'est le cas. C'est arce que je t'ai avec moi, toi. -- Moi ? -- Exactement, Novi. Est-ce que tu avais deviné ça ? -- Non, Maître, fit-elle songeuse. Qu'est-ce que je serais capable de faire ? -- C'est ton esprit... » Il leva immédiatement la main. « Je ne lis pas tes pensées. Je distingue simplement le ontour de ton esprit, un contour pur et lisse, inhabituellement lisse. » Elle porta la main à son front. « Parce que je suis inculte, Maître ? Parce que je suis idiote ? -- Non, ma chérie » il ne s'aperçut pas du terme qu'il venait d'employer, « c'est parce que tu es honnête et ans malice ; parce que tu es sincère et que tu dis ce que tu penses ; parce que tu as le coeur chaleureux et ussi... - et, enfin, plein d'autres choses. Si d'autres chercheurs essaient de toucher nos esprits - le tien comme e mien -, ce contact sera immédiatement visible sur la pureté de ton esprit. Je pourrai m'en rendre compte bien vant d'avoir moi-même conscience d'une influence sur le mien... Ce qui me donnera tout le temps d'élaborer ne tactique de contre-attaque ; une riposte, quoi. »

« — Je veux-tu direquevous avezl’aircomme sique vous vousdisiez : “ Qu’est-ce quejevais pouvoir faire maintenant danscette sacrée histoire. ” » Gendibal eutl’air étonné.

« C’estbien“ soucieux ”, lemot, oui...

maisest-ce quetuas vraiment vuçasur mon visage, Novi ?Là-bas, danslaMaison desChercheurs, jeprends biensoindene rien laisser paraître surmes traits maisjepensais quandmêmequ’ici,seuldans l’espace – enfin, rienqu’avec toi – jepouvais mepermettre de me relaxer etde tomber laveste...

façondeparler...

Jesuis désolé.

Jet’ai embarrassée.

Jeveux dire...

situ es si perceptive, j’auraisdûfaire plusattention.

Detemps àautre, j’aibesoin deréapprendre quemême desnon- mentalistes sontcapables defaire desdéductions justes. » Novi étaitbouche bée :« Jenecomprends pas,Maître. — Je parle toutseul, Novi.

Netefais pasdesouci...

tiens,tuvois, encore cemot. — Mais ya-t-il undanger ? — Disons qu’ilya un problème, Novi.Jene sais pasencore ceque jevais trouver enarrivant à Seychelle – c’est notredestination.

Ilse peut quejeme trouve dansunesituation passablement difficile. — Ça nesignifie pasdudanger ? — Non, parcequejeserai detoute façon capable delasurmonter. — Comment pouvez-vous direça ? — Parce quejesuis un...

chercheur.

Etque jesuis lemeilleur d’entreeux.Iln’est riendans laGalaxie quejene puisse surmonter. — Maître », etquelque chosequiressemblait fortàde l’angoisse déformalestraits deNovi.

« Jeneveux pas être vexeuse – je veuxdire,jene veux pasvous vexer – et vousmettre encolère.

Maisjevous aivu avec cemufle de Rufirant etvous étiez endanger àce moment-là – pourtant cen’était jamais qu’unpaysan hamien. Maintenant, jene sais pascequi vous attend – et vousnonplus. » Gendibal sesentit chagriné : « Est-cequetuas peur, Novi ? — Pas pourmoi,Maître.

J’aipeur – je veuxdire : jecrains – pour vous. — Tu peuxdire“ j’ai peur ”, grommela Gendibal.C’estdubon galactique. » Un instant, ilresta absorbé parsespensées.

Puisilleva lesyeux, pritentre sesmains lesmains unpeu rêches de Novi etdit : « Novi, jene veux pasque tuaies peur dequoi quecesoit.

Laisse-moi t’expliquer.

Tuassu repérer – ou plutôttusaurais repérer – la présenced’undanger d’après lestraits demon visage – presque comme situ étais capable delire dans mespensées... — Oui ? — Je saislirelespensées bienmieux quetoi.C’est ceque tous leschercheurs apprennent àfaire etjesuis un très bon chercheur. » Novi ouvrit degrands yeuxetse libéra del’étreinte deses mains.

Ellesemblait retenirsarespiration.

« Vous pouvez liremes pensées ? » Gendibal levaprécipitamment undoigt.

« Non, Novi !Jene lispas dutout lespensées, saufquand c’est absolument nécessaire.Maisnon,jene lisabsolument pasdans tespensées. » (Il serendait compte qu’enunsens, ilmentait.

Ilétait impossible d’êtreauprès deSura Novi sanscomprendre la teneur générale decertaines deses pensées.

Iln’était guèrebesoin pourçad’être unmembre delaSeconde Fondation.

Gendibalsesentit àdeux doigts derougir.

Maismême venant d’uneHamienne, pareilleattitude était flatteuse. – Et pourtant,ilfallait larassurer, nefût-ce queparsimple humanité...) Il lui dit : « Je peux également modifierlafaçon depenser desgens.

Jepeux lesfaire sesentir blessés, je peux... » Mais Novihochait latête.

« Comment pouvez-vous fairetoutça,Maître ? Rufirant... — Oublie unpeu Rufirant, grognaGendibal.

J’auraistrèsbien pul’immobiliser enun instant.

J’aurais pule faire serouler parterre.

J’aurais pupousser touslesHamiens à... »Ilse tut soudain, sentant,malàl’aise, qu’il était entrain desevanter, d’essayer d’enmettre pleinlavue àcette petite provinciale.

Etelle, ellecontinuait de hocher latête. « Maître, vousessayez defaire quejen’aie paspeur mais jen’ai vraiment paspeur, sinon pourvous, alors c’est vraiment paslapeine.

Jesais quevous êtesungrand chercheur etque vous pouvez fairevoler cevaisseau dans l’espace, mêmequepour moi,onpourrait rienfaire qu’às’ypaumer – je veuxdire,où,mesemble-t-il, on devrait fatalement seperdre...

Etvous utilisez desmachines auxquelles jene comprends rien – etquepasun Hamien neserait capable decomprendre.

Maisvousn’avez pasbesoin deme parler deces pouvoirs del’esprit, qui nedoivent detoute façon sûrement pasêtre vrais puisque toutceque vous m’avez raconté, vousauriez pule faire àRufirant etvous nel’avez pasfait, alors quevous étiez endanger. » Gendibal pinçaleslèvres.

Laissetomber, sedit-il.

Sicette filletient absolument àne pas avoir peur, ehbien, n’insistons pas. Et pourtant, ilne voulait pasnon plus qu’elle voiesimplement enlui une mauviette etun hâbleur.

Ça,sous aucun prétexte. « Si jen’ai rien faitàRufirant, reprit-il,c’étaitparcequejene voulais paslefaire.

Nous autres chercheurs, nous nedevons jamaisrienfaire auxHamiens.

Noussommes voshôtes, survotre planète.

Est-cequetupeux comprendre ça ?. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓