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ADIEU NAÏVETÉ

Publié le 08/03/2011

Extrait du document

   Il est parfois si triste que l'enfant dessine la route de l'adulte, parfois si triste de regarder ces petites mains sales, pleines d'encre, terminer l'écriture sur l'écorce d'un arbre; les arbres, ils sont deux ou trois, grands et hautains dans la cour, pleins de cris lointains qui dorment en leur cœur. Nous étions tous parmi eux, un des leurs, quand à l'ombre d'un tilleul, la larme tremblante, nous avons dit : Adieu naïveté.    Qu'il est loin ce temps, ce temps où l'on regardait rougissant la fille qui s'attardait, perdue sur la pelouse, ce temps où l'on entendait les billes fredonner dans les poches.    Que n'ai-je yeux bleus et cheveux blonds, pantalons courts et genoux de croûte, pour rire à pleine gorge, pour frapper, chose difficile à nous, avec plaisir, mais sans haine.    Curieux mélange de l'enfance qui coule goutte à goutte, secret envolé d'une œuvre sauvage mais sans cesse modelée. Adieu naïveté, la classe était trop petite, il n'y avait ni fleur ni herbe, ni arbre protecteur, adieu oiseau chéri, ton envol est ma peine, ton envol est un fantôme qui s'appelle regret.    Serge Savergne, Une pierre nommée apparence, Poésie aujourd'hui, éd. Saint-Germain-des-Prés, p. 184.    Vous ferez le commentaire composé de ce poème en essayant, par exemple, de montrer comment l'adulte, jeune poète, exprime le regret de l'enfance qu'il assimile à un « paradis perdu «.

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