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Alain-Fournier, Le Grand Meaulnes

Publié le 28/03/2011

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alain

Analyse du 2e sujet Parties du programme abordées : - Le XXe siècle. - Alain-Fournier.  

Conseils pratiques : Il faudra tenir compte du genre (ici une lettre), des pronoms... On sera très attentif aux champs lexicaux, aux oppositions mutiples (froid et feu, etc.). Commentaire composé Augustin Meaulnes a rencontré dans un château mi-réel mi-féerique une jeune fille d'une beauté admirable dont il ne connaît que le nom : Yvonne de Galais. Dès lors, il ne vit plus que dans l'espoir de la retrouver. Tous les soirs, il attend devant une maison vide. Il fait ici part, dans une lettre, de son désespoir à François Seurel, le narrateur. « Je passe encore sous cette fenêtre, écrivait-il. J'attends encore, sans le moindre espoir, par folie. À la fin de ces froids dimanches d'automne, au moment où il va faire nuit, je ne puis me décider à rentrer, à fermer les volets de ma chambre, sans être retourné là-bas, dans la rue gelée. Je suis comme cette folle de Sainte-Agathe (1) qui sortait à chaque minute sur le pas de la porte et regardait, la main sur les yeux, du côté de la gare, pour voir si son fils qui était mort ne venait pas. Assis sur le banc, grelottant, misérable, je me plais à imaginer que quelqu'un va me prendre doucement par le bras... Je me retournerais. Ce serait elle. « Je me suis un peu attardée «, dirait-elle simplement. Et toute peine et toute démence s'évanouissent. Nous entrons dans notre maison. Ses fourrures sont toutes glacées, sa voilette mouillée ; elle apporte avec elle le goût de brume du dehors ; et tandis qu'elle s'approche du feu, je vois ses cheveux blonds givrés, son beau profil au dessin si doux penché vers la flamme...  

Hélas ! la vitre reste blanchie par le rideau qui est derrière. Et la jeune fille du Domaine perdu l'ouvrirait-elle, que je n'ai maintenant plus rien à lui dire. Notre aventure est finie. L'hiver de cette année est mort comme la tombe. Peut-être quand nous mourrons, peut-être la mort seule nous donnera la clef et la suite et la fin de cette aventure manquée. Seurel, je te demandais l'autre jour de penser à moi. Maintenant, au contraire, il vaut mieux m'oublier. Il vaudrait mieux tout oublier. « Alain-Fournier, Le Grand Meaulnes, 1913. (1) Localité. Vous ferez de ce texte un commentaire composé en veillant à ne pas séparer la forme et le fond. Vous pourriez par exemple étudier comment l'attente renforce l'expression émouvante d'un bonheur impossible.

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