Alors il avait coupé l'air en croix avec son chapeau, ce qui était le signal convenu pour dire que tout était perdu.
Publié le 04/11/2013
Extrait du document
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XXI
–Les investigations
Le spectacle quifrappa lesdeux jeunes gensenentrant danslecercle futdeceux qu’on n’oublie jamais,neles
eût-on vusqu’une seulefoisenun seul instant.
Charles IXavait, comme nousl’avons dit,regardé défilertouslesgentilshommes enfermésdanslahutte des
piqueurs etextraits l’unaprès l’autre parsesgardes.
Lui etd’Alençon suivaientchaquemouvement d’unœilavide, s’attendant àvoir sortir leroi deNavarre àson
tour.
Leur attente avaitététrompée.
Mais cen’était pointassez, ilfallait savoir cequ’ils étaient devenus.
Aussi, quand aubout del’allée onvit apparaître lesdeux jeunes époux, d’Alençon pâlit,Charles sentitson
cœur sedilater ; carinstinctivement ildésirait quetout ceque sonfrère l’avait forcédefaire retombât surlui.
– Il échappera encore,murmura Françoisenpâlissant.
Encemoment leroi fut saisi dedouleurs d’entrailles
si violentes qu’illâcha labride, saisitsesflancs desdeux mains, etpoussa descris comme unhomme endélire.
Henri s’approcha avecempressement ; maispendant letemps qu’ilavait misàparcourir lesdeux cents pasqui
le séparaient deson frère, Charles étaitdéjàremis.
– D’où venez-vous, monsieur ?ditleroi avec unedureté devoix quiémut Marguerite.
– Mais… delachasse, monfrère, reprit-elle.
– La chasse étaitaubord delarivière etnon dans laforêt.
– Mon faucon s’estemporté surunfaisan, Sire,aumoment oùnous étions restésenarrière pourvoirle
héron.
–Et où est lefaisan ?
– Le voici ; unbeau coq,n’est-ce pas ?
Et Henri, deson airleplus innocent, présentaàCharles sonoiseau depourpre, d’azuretd’or.
– Ah !ah !dit Charles ; etce faisan pris,pourquoi nem’avez-vous pasrejoint ?
– Parce qu’ilavait dirigé sonvolvers leparc, Sire ; desorte que,lorsque noussommes descendus surlebord
de larivière, nousvousavons vuune demi-lieue enavant denous, remontant déjàverslaforêt : alorsnousnous
sommes misàgaloper survos traces, carétant delachasse deVotre Majesté nousn’avons pasvoulu laperdre.
– Et tous cesgentilshommes, repritCharles, étaient-ils invitésaussi ?
– Quels gentilshommes, réponditHenrienjetant unregard circulaire etinterrogatif autourdelui.
– Eh !vos huguenots, pardieu!dit Charles ; danstouslescas, siquelqu’un lesainvités cen’est pasmoi.
– Non, Sire,répondit Henri,maisc’estpeut-être M. d’Alençon.
– M. d’Alençon !comment cela ?
– Moi ? fitleduc.
– Eh !oui, mon frère, reprit Henri, n’avez-vous pasannoncé hierquevous étiez roideNavarre ? Ehbien, les
huguenots quivous ontdemandé pourroiviennent vousremercier, vous,d’avoir accepté lacouronne, etleroi
de l’avoir donnée.
N’est-ce pas,messieurs ?
– Oui !oui !crièrent vingtvoix ; viveleduc d’Alençon !vive leroi Charles !
– Je ne suis pasleroi des huguenots, ditFrançois pâlissant decolère.
Puis,jetant àla dérobée unregard sur
Charles : Etj’espère bien,ajouta-t-il, nel’être jamais.
– N’importe !dit Charles, voussaurez, Henri,quejetrouve toutcelaétrange.
– Sire, ditleroi deNavarre avecfermeté, ondirait, Dieumepardonne, quejesubis uninterrogatoire ?
– Et sije vous disais quejevous interroge, querépondriez-vous ?
– Que jesuis roicomme vous,Sire,ditfièrement Henri,carcen’est paslacouronne, maislanaissance qui
fait laroyauté, etque jerépondrais àmon frère etàmon ami,mais jamais àmon juge.
– Je voudrais biensavoir, cependant, murmuraCharles,àquoi m’en tenirunefoisdans mavie.
– Qu’on amène M. de Mouy, ditd’Alençon, vouslesaurez.
M. de Mouy doitêtrepris.
– M. de Mouy est-ilparmi lesprisonniers ? demandaleroi.
Henri eutunmouvement d’inquiétude, et
échangea unregard avecMarguerite ; maiscemoment futdecourte durée.Aucune voixnerépondit.
– M. de Mouy n’estpoint parmi lesprisonniers, ditM. de Nancey ; quelques-unsdenos hommes croient
l’avoir vu,mais aucun n’enestsûr.
D’Alençon murmuraunblasphème.
– Eh !dit Marguerite enmontrant LaMole etCoconnas, quiavaient entendu toutledialogue, etsur
l’intelligence desquelsellecroyait pouvoir compter, Sire,voici deux gentilshommes deM. d’Alençon, interrogez-.
»
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