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AUGUSTE BARBIER (1805-1882). La cavale

Publié le 20/06/2011

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auguste

Auguste Barbier a écrit, en 1830, plusieurs pièces satiriques inspirées par la Révolution de juillet; la Curée, le Lion, la Popularité, Napoléon, etc., et les a réunies sous ce titre : Iambes. Le succès en fut retentissant; et certains fragments, d'une énergie . nerveuse et brillante, classent encore A. Barbier parmi nos grands poètes.

La cavale (1831).

Cette éloquente diatribe contre Napoléon fait un contraste saisissant avec les pièces que, vers la même époque, la plupart des poètes consacraient à l'Idole. Mais on trouve la même inspiration, moins violente, dans le Bonaparte de Lamartine (Nouvelles Méditations, 1823). L'analyse de la Cavale doit surtout faire ressortir la sûreté avec laquelle Barbier développe une image, Depuis le premier vers jusqu'au dernier, la comparaison est suivie sans aucune défaillance; elle obéit à une progression aussi juste que pittoresque : c'est comme un motif musical, mené par un solide crescendo jusqu'au brusque et sonore effet de la chute.

O Corse à cheveux plats, que la France était belle, Au grand soleil de messiflor ! C'était une cavale indomptable et rebelle, Sans frein d'acier ni rênes d'or ; Une jument sauvage à la croupe rustique, Fumante encor du sang des rois, Mais fière, et d'un pied libre heurtant le sol antique, Libre polir la première fois. Jamais aucune main n'avait passé sur elle Pour la flétrir et l'outrager! Jamais ses larges flancs n'avaient porté la selle Et le harnais de l'étranger; Tout son poil était vierge, et, belle, vagabonde, L'oeil haut, la croupe en mouvement, Sur ses jarrets dressée, elle effrayait le monde Du bruit de son hennissement. Tu parus, et sitôt que tu vis son allure, Ses reins si souples et dispos, Centaure impétueux, tu pris sa chevelure, Tu montas botté sur son dos. Alors, comme elle aimait les rumeurs de la guerre, La poudre, les tambours battants, Pour champ de course alors tu lui donnas la terre, Et des combats pour passe-temps : Alors, plus de repos, plus de nuits, plus de sommes, Toujours l'air, toujours le travail, Toujours comme du sable écraser des corps d'hommes, Toujours du sang jusqu'au poitrail. Quinze ans, son dur sabot, dans sa course rapide, Broya des générations; Quinze ans, elle passa fumante, à toute bride, Sur le ventre des nations; Enfin, lasse d'aller sans finir sa carrière, D'aller sans user son chemin, De pétrir l'univers, et, comme une poussière, De soulever le genre humain; Les jarrets épuisés, haletante, sans force, Prête à fléchir à chaque pas, Elle demanda grâce à son cavalier corse; Mais, bourreau, tu n'écoutas pas! Tu la pressas plus fort de ta cuisse nerveuse, Pour étouffer ses cris ardents, Tu retournas le mors dans sa bouche baveuse, De fureur tu brisas ses dents. Elle se releva; mais, un jour de bataille, Ne pouvant plus mordre ses freins, Mourante, elle tomba sur un lit de mitraille, Et du coup te cassa les reins.

(Iambes : l'Idole, III, A. Fayard, éditeur.)  

QUESTIONS D'EXAMEN

1. — L'ensemble. — Une vigoureuse satire contre Napoléon. — A qui s'adresse le poète? (remarquer la brusque apostrophe du début); Sous la figure de quel animal représente-t-il la France? Montrez qu'il suit cette comparaison, sans défaillance, du commencement à la fin du poème; L'image est-elle pittoresque ? Vous paraît-elle juste? (raisons à l'appui); Quel est le cavalier ? Ce dernier accorde-t-il quelque repos à la cavale exténuée? Son ardeur ne s'accroît-elle pas, plutôt ? Quel effet a voulu produire le poète par la sonorité brutale du dernier vers ? Quelle impression laisse en vous la lecture de ce poème ?

II. — L'analyse du morceau. — Distinguez les différentes parties du morceau : a) La cavale; son portrait; b) Le cavalier corse sur la cavale; quinze ans d'une course sans repos; c) La lassitude de la cavale; Il) La chute de la cavale mourante; Indiquez, dans le portrait de la cavale, les traits physiques, — les traits moraux; Commentez les deux vers suivants : Sur ses jarrets dressée, elle effrayait le monde / Du bruit de son hennissement. Est-il exact que la cavale aimait les rumeurs de la guerre, la poudre et les tambours battants ? (à préciser); De quelle année à quelle année s'est étendue la période de quinze ans dont il est parlé ? Sur quel champ de bataille la cavale tomba-t-elle mourante?

III. — Le style ; — les expressions. — Qu'appelle-t-on iambes ? (le caractère des pièces de ce genre, — l'alternance des vers de douze pieds avec des vers de huit pieds); Faites remarquer le mouvement du style, dans le poème de la Cavale? Montrez-en aussi l'énergie; Citez quelques expressions violentes à l'adresse de Napoléon; Qu'est-ce qu'un centaure ? Dans l'expression : centaure impétueux, l'image vous paraît-elle exacte ? Par quel mot pourriez-vous remplacer le mot chevelure?

IV. — La grammaire. — Quels sont les mots de la même famille que allure et poitrail ? Indiquez un synonyme de carrière; Quelle distinction y a-t-il lieu de faire entre le participe présent et l'adjectif verbal? Relevez, dans le texte, deux participes présents et quatre adjectifs verbaux; Nature et fonction de chacun des mots suivants : tu la pressas plus fort.

Rédaction. — Aimez-vous à lire la Cavale, d'Auguste Barbier? — Quel intérêt prenez-vous à cette lecture ?   

auguste

« (Iambes : l'Idole, III, A.

Fayard, éditeur.) QUESTIONS D'EXAMEN 1.

— L'ensemble.

— Une vigoureuse satire contre Napoléon.

— A qui s'adresse le poète? (remarquer la brusqueapostrophe du début); Sous la figure de quel animal représente-t-il la France? Montrez qu'il suit cette comparaison,sans défaillance, du commencement à la fin du poème; L'image est-elle pittoresque? Vous paraît-elle juste? (raisonsà l'appui); Quel est le cavalier? Ce dernier accorde-t-il quelque repos à la cavale exténuée? Son ardeur ne s'accroît-elle pas, plutôt? Quel effet a voulu produire le poète par la sonorité brutale du dernier vers ? Quelle impression laisseen vous la lecture de ce poème? II.

— L'analyse du morceau.

— Distinguez les différentes parties du morceau : a) La cavale; son portrait; b) Lecavalier corse sur la cavale; quinze ans d'une course sans repos; c) La lassitude de la cavale; Il) La chute de lacavale mourante; Indiquez, dans le portrait de la cavale, les traits physiques, — les traits moraux; Commentez lesdeux vers suivants : Sur ses jarrets dressée, elle effrayait le monde / Du bruit de son hennissement.Est-il exact que la cavale aimait les rumeurs de la guerre, la poudre et les tambours battants? (à préciser); Dequelle année à quelle année s'est étendue la période de quinze ans dont il est parlé? Sur quel champ de bataille lacavale tomba-t-elle mourante? III.

— Le style ; — les expressions.

— Qu'appelle-t-on iambes? (le caractère des pièces de ce genre, — l'alternancedes vers de douze pieds avec des vers de huit pieds); Faites remarquer le mouvement du style, dans le poème de laCavale? Montrez-en aussi l'énergie; Citez quelques expressions violentes à l'adresse de Napoléon; Qu'est-ce qu'uncentaure? Dans l'expression : centaure impétueux, l'image vous paraît-elle exacte ? Par quel mot pourriez-vousremplacer le mot chevelure? IV.

— La grammaire.

— Quels sont les mots de la même famille que allure et poitrail ? Indiquez un synonyme decarrière; Quelle distinction y a-t-il lieu de faire entre le participe présent et l'adjectif verbal? Relevez, dans le texte,deux participes présents et quatre adjectifs verbaux; Nature et fonction de chacun des mots suivants : tu lapressas plus fort. Rédaction.

— Aimez-vous à lire la Cavale, d'Auguste Barbier? — Quel intérêt prenez-vous à cette lecture?. »

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