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Bachelard, l'Eau et les rêves (extrait) - anthologie.

Publié le 08/05/2013

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Bachelard, l'Eau et les rêves (extrait) - anthologie. Si l'esprit scientifique est caractérisé par sa puissance d'abstraction, l'esprit poétique, obéissant à une tendance inverse, descend dans la profondeur des choses. L'imagination n'est pas seulement la faculté de représenter un concept sous une forme sensible, elle est aussi cette puissance qui permet à la rêverie poétique d'aller arracher à la matière ses images les plus intimes. La distribution primitive de la matière en quatre éléments donne à l'imagination matérielle sa loi de structure ; il y aura une imagination spécifique du feu, de l'eau, de la terre, de l'air, et autant de « poétiques « auxquelles Bachelard consacre ses études littéraires. L'Eau et les Rêves de Gaston Bachelard Introduction : Imagination et Matière I. Les forces imaginantes de notre esprit se développent sur deux axes très différents. Les unes trouvent leur essor devant la nouveauté ; elles s'amusent du pittoresque, de la variété, de l'événement inattendu. L'imagination qu'elles animent a toujours un printemps à décrire. Dans la nature, loin de nous, déjà vivantes, elles produisent des fleurs. Les autres forces imaginantes creusent le fond de l'être ; elles veulent trouver dans l'être, à la fois, le primitif et l'éternel. Elles dominent la saison et l'histoire. Dans la nature, en nous et hors de nous, elles produisent des germes ; des germes où la forme est enfoncée dans une substance, où la forme est interne. En s'exprimant tout de suite philosophiquement, on pourrait distinguer deux imaginations : une imagination qui donne vie à la cause formelle et une imagination qui donne vie à la cause matérielle ou, plus brièvemen...
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« D’une manière générale, nous croyons que la psychologie des émotions esthétiques gagnerait à étudier la zone des rêveries matérielles qui précèdent la contemplation.

On rêve avant de contempler.

Avant d’être un spectacle conscient, tout paysage est une expérience onirique.

On ne regarde avec une passion esthétique que les paysages que l’on a d’abord vus en rêve.

Et c’est avec raison que Tieck a reconnu dans le rêve humain le préambule de la beauté naturelle.

L’unité d’un paysage s’offre comme l’accomplissement d’un rêve souvent rêvé, « wie die Erfüllung eines oft getraumten Traums » (L.

Tieck, Werke, t.

V ).

Mais le paysage onirique n’est pas un cadre qui se remplit d’impressions, c’est une matière qui foisonne.

[…] Source : Bachelard (Gaston), l’Eau et les Rêves, Paris, Librairie José Corti, 1942. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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