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cabaret, ils voulaient forcer la porte.

Publié le 04/11/2013

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cabaret, ils voulaient forcer la porte. - Forcer la porte ! dit le cardinal, et pour quoi faire ? - Pour lui faire violence sans doute, dit Athos ; j'ai eu l'honneur de dire à Votre Éminence que ces misérables étaient ivres. - Et cette femme était jeune et jolie ? demanda le cardinal avec une certaine inquiétude. - Nous ne l'avons pas vue, Monseigneur, dit Athos. - Vous ne l'avez pas vue ; ah ! très bien, reprit vivement le cardinal ; vous avez bien fait de défendre 'honneur d'une femme, et, comme c'est à l'auberge du Colombier-Rouge que je vais moi-même, je saurai si vous 'avez dit la vérité. - Monseigneur, dit fièrement Athos, nous sommes gentilshommes, et pour sauver notre tête, nous ne ferions as un mensonge. - Aussi je ne doute pas de ce que vous me dites, monsieur Athos, je n'en doute pas un seul instant ; mais, jouta-t-il pour changer la conversation, cette dame était donc seule ? - Cette dame avait un cavalier enfermé avec elle, dit Athos ; mais, comme malgré le bruit ce cavalier ne s'est pas montré, il est à présumer que c'est un lâche. - Ne jugez pas témérairement, dit l'évangile «, répliqua le cardinal. Athos s'inclina. « Et maintenant, messieurs, c'est bien, continua Son Éminence, je sais ce que je voulais savoir ; suivez-moi. « Les trois mousquetaires passèrent derrière le cardinal, qui s'enveloppa de nouveau le visage de son manteau et remit son cheval en marche, se tenant à huit ou dix pas en avant de ses quatre compagnons. On arriva bientôt à l'auberge silencieuse et solitaire ; sans doute l'hôte savait quel illustre visiteur il attendait, et en conséquence il avait renvoyé les importuns. Dix pas avant d'arriver à la porte, le cardinal fit signe à son écuyer et aux trois mousquetaires de faire halte, un cheval tout sellé était attaché au contrevent, le cardinal frappa trois coups et de certaine façon. Un homme enveloppé d'un manteau sortit aussitôt et échangea quelques rapides paroles avec le cardinal ; après quoi il remonta à cheval et repartit dans la direction de Surgères, qui était aussi celle de Paris. « Avancez, messieurs, dit le cardinal. - Vous m'avez dit la vérité, mes gentilshommes, dit-il en s'adressant aux trois mousquetaires, il ne tiendra pas à moi que notre rencontre de ce soir ne vous soit avantageuse ; en attendant, suivez-moi. « Le cardinal mit pied à terre, les trois mousquetaires en firent autant ; le cardinal jeta la bride de son cheval aux mains de son écuyer, les trois mousquetaires attachèrent les brides des leurs aux contrevents. L'hôte se tenait sur le seuil de la porte ; pour lui, le cardinal n'était qu'un officier venant visiter une dame. « Avez-vous quelque chambre au rez-de-chaussée où ces messieurs puissent m'attendre près d'un bon feu ? « dit le cardinal. L'hôte ouvrit la porte d'une grande salle, dans laquelle justement on venait de remplacer un mauvais poêle par une grande et excellente cheminée. « J'ai celle-ci, répondit-il. - C'est bien, dit le cardinal ; entrez là, messieurs, et veuillez m'attendre ; je ne serai pas plus d'une demiheure. « Et tandis que les trois mousquetaires entraient dans la chambre du rez-de-chaussée, le cardinal, sans demander plus amples renseignements, monta l'escalier en homme qui n'a pas besoin qu'on lui indique son chemin. CHAPITRE XLIV DE L'UTILITÉ DES TUYAUX DE POÊLE Il était évident que, sans s'en douter, et mus seulement par leur caractère chevaleresque et aventureux, nos trois amis venaient de rendre service à quelqu'un que le cardinal honorait de sa protection particulière. Maintenant quel était ce quelqu'un ? C'est la question que se firent d'abord les trois mousquetaires ; puis, voyant qu'aucune des réponses que pouvait leur faire leur intelligence n'était satisfaisante, Porthos appela l'hôte et demanda des dés. Porthos et Aramis se placèrent à une table et se mirent à jouer. Athos se promena en réfléchissant. En réfléchissant et en se promenant, Athos passait et repassait devant le tuyau du poêle rompu par la moitié et dont l'autre extrémité donnait dans la chambre supérieure, et à chaque fois qu'il passait et repassait, il entendait un murmure de paroles qui finit par fixer son attention. Athos s'approcha, et il distingua quelques mots qui lui parurent sans doute mériter un si grand intérêt qu'il fit signe à ses compagnons de se taire, restant lui-même courbé l'oreille tendue à la hauteur de l'orifice inférieur. « Écoutez, Milady, disait le cardinal, l'affaire est importante : asseyez-vous là et causons. - Milady ! murmura Athos. - J'écoute Votre Éminence avec la plus grande attention, répondit une voix de femme qui fit tressaillir le mousquetaire. - Un petit bâtiment avec équipage anglais, dont le capitaine est à moi, vous attend à l'embouchure de la harente, au fort de La Pointe ; il mettra à la voile demain matin. - Il faut alors que je m'y rende cette nuit ? - À l'instant même, c'est-à-dire lorsque vous aurez reçu mes instructions. Deux hommes que vous trouverez la porte en sortant vous serviront d'escorte ; vous me laisserez sortir le premier, puis une demi-heure après oi, vous sortirez à votre tour. - Oui, Monseigneur. Maintenant revenons à la mission dont vous voulez bien me charger ; et comme je tiens continuer de mériter la confiance de Votre Éminence, daignez me l'exposer en termes clairs et précis, afin que e ne commette aucune erreur. « Il y eut un instant de profond silence entre les deux interlocuteurs ; il était évident que le cardinal mesurait 'avance les termes dans lesquels il allait parler, et que Milady recueillait toutes ses facultés intellectuelles pour omprendre les choses qu'il allait dire et les graver dans sa mémoire quand elles seraient dites. Athos profita de ce moment pour dire à ses deux compagnons de fermer la porte en dedans et pour leur faire igne de venir écouter avec lui. Les deux mousquetaires, qui aimaient leurs aises, apportèrent une chaise pour chacun d'eux, et une chaise our Athos. Tous trois s'assirent alors, leurs têtes rapprochées et l'oreille au guet. « Vous allez partir pour Londres, continua le cardinal. Arrivée à Londres, vous irez trouver Buckingham. - Je ferai observer à Son Éminence, dit Milady, que depuis l'affaire des ferrets de diamants, pour laquelle le uc m'a toujours soupçonnée, Sa Grâce se défie de moi. - Aussi cette fois-ci, dit le cardinal, ne s'agit-il plus de capter sa confiance, mais de se présenter franchement t loyalement à lui comme négociatrice. - Franchement et loyalement, répéta Milady avec une indicible expression de duplicité. - Oui, franchement et loyalement, reprit le cardinal du même ton ; toute cette négociation doit être faite à découvert. - Je suivrai à la lettre les instructions de Son Éminence, et j'attends qu'elle me les donne. - Vous irez trouver Buckingham de ma part, et vous lui direz que je sais tous les préparatifs qu'il fait mais que je ne m'en inquiète guère, attendu qu'au premier mouvement qu'il risquera, je perds la reine. - Croira-t-il que Votre Éminence est en mesure d'accomplir la menace qu'elle lui fait ? - Oui, car j'ai des preuves. - Il faut que je puisse présenter ces preuves à son appréciation. - Sans doute, et vous lui direz que je publie le rapport de Bois-Robert et du marquis de Beautru sur

« CHAPITRE XLIV DE L’UTILITÉ DESTUYAUX DEPOÊLEIl était évident que,sans s’endouter, etmus seulement parleur caractère chevaleresque etaventureux, nos trois amis venaient derendre service àquelqu’un quelecardinal honorait desaprotection particulière. Maintenant quelétait cequelqu’un ? C’estlaquestion quesefirent d’abord lestrois mousquetaires ; puis, voyant qu’aucune desréponses quepouvait leurfaire leurintelligence n’étaitsatisfaisante, Porthosappelal’hôte et demanda desdés. Porthos etAramis seplacèrent àune table etse mirent àjouer.

Athos sepromena enréfléchissant. En réfléchissant eten sepromenant, Athospassait etrepassait devantletuyau dupoêle rompu parlamoitié et dont l’autre extrémité donnaitdanslachambre supérieure, etàchaque foisqu’il passait etrepassait, il entendait unmurmure deparoles quifinit parfixer sonattention.

Athoss’approcha, etildistingua quelques mots quiluiparurent sansdoute mériter unsigrand intérêt qu’ilfitsigne àses compagnons desetaire, restant lui-même courbél’oreille tendueàla hauteur del’orifice inférieur. « Écoutez, Milady,disaitlecardinal, l’affaireestimportante : asseyez-vous làet causons. – Milady ! murmuraAthos. – J’écoute VotreÉminence aveclaplus grande attention, réponditunevoix defemme quifittressaillir le mousquetaire. – Un petitbâtiment avecéquipage anglais,dontlecapitaine estàmoi, vous attend àl’embouchure dela Charente, aufort deLa Pointe ; ilmettra àla voile demain matin. – Il faut alors quejem’y rende cettenuit ? – À l’instant même,c’est-à-dire lorsquevousaurez reçumesinstructions.

Deuxhommes quevous trouverez à la porte ensortant vousserviront d’escorte ; vousmelaisserez sortirlepremier, puisunedemi-heure après moi, vous sortirez àvotre tour. – Oui, Monseigneur.

Maintenantrevenonsàla mission dontvousvoulez bienmecharger ; etcomme jetiens à continuer demériter laconfiance deVotre Éminence, daignezmel’exposer entermes clairsetprécis, afinque je ne commette aucuneerreur. » Il yeut uninstant deprofond silenceentrelesdeux interlocuteurs ; ilétait évident quelecardinal mesurait d’avance lestermes danslesquels ilallait parler, etque Milady recueillait toutessesfacultés intellectuelles pour comprendre leschoses qu’ilallait direetles graver danssamémoire quandellesseraient dites. Athos profita decemoment pourdireàses deux compagnons defermer laporte endedans etpour leurfaire signe devenir écouter aveclui. Les deux mousquetaires, quiaimaient leursaises, apportèrent unechaise pourchacun d’eux,etune chaise pour Athos.

Toustroiss’assirent alors,leurstêtesrapprochées etl’oreille auguet. « Vous allezpartir pourLondres, continualecardinal.

ArrivéeàLondres, vousireztrouver Buckingham. – Je ferai observer àSon Éminence, ditMilady, quedepuis l’affaire desferrets dediamants, pourlaquelle le duc m’a toujours soupçonnée, SaGrâce sedéfie demoi. – Aussi cettefois-ci, ditlecardinal, nes’agit-il plusdecapter saconfiance, maisdeseprésenter franchement et loyalement àlui comme négociatrice. – Franchement etloyalement, répétaMilady avecuneindicible expression deduplicité. – Oui, franchement etloyalement, repritlecardinal dumême ton ;toute cettenégociation doitêtrefaite à découvert. – Je suivrai àla lettre lesinstructions deSon Éminence, etj’attends qu’ellemelesdonne. – Vous ireztrouver Buckingham dema part, etvous luidirez quejesais tous lespréparatifs qu’ilfaitmais que jene m’en inquiète guère,attendu qu’aupremier mouvement qu’ilrisquera, jeperds lareine. – Croira-t-il queVotre Éminence estenmesure d’accomplir lamenace qu’elleluifait ? – Oui, carj’aides preuves. – Il faut quejepuisse présenter cespreuves àson appréciation. – Sans doute,etvous luidirez quejepublie lerapport deBois-Robert etdu marquis deBeautru sur. »

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