C'en est assez ; en une minute l'héroïque valet s'ouvre un chemin à travers la foule, arrête les porteurs, et vient affronter le majestueux Grummer.
Publié le 15/12/2013
Extrait du document
«
Chapitre
25 Montrant
combienM.Nupkins étaitmajestueux et
impartial, etcomment SamWeller pritsarevanche deM.
Job Trotter
; avec d’autres événements qu’ontrouvera àleur place.
M. Snodgrass
etM. Winkle écoutaient avecunsombre respectletorrent d’éloquence qui
découlait deslèvres deleur mentor, etque nepouvaient arrêternilemouvement rapidedela
chaise àporteurs, niles supplications instantesdeM. Tupman pourabaisser lecouvercle dela
voiture.
Maisl’indignation deSam, tandis qu’onl’emportait, avaituncaractère plusbruyant.
Il
faisait denombreuses allusionsàla tournure deM. Grummer etde ses compagnons, etil
exhalait sonmécontentement pardecourageux défisqu’illançait indistinctement àsix des plus
valeureux spectateurs.
Cependantsacolère fitpromptement placeàla curiosité, lorsquela
procession entraprécisément danslacour oùilavait rencontré lefuyard JobTrotter ; etla
curiosité futremplacée parlesentiment duplus joyeux étonnement, lorsquel’important
M. Grummer s’avança,d’unpasnoble, justement verslaporte verted’oùJobTrotter étaitsorti.
Au bruit delasonnette, qu’ilfitretentir fortement, accourutunejeune servante très-jolie et
très-pimpante qui,après avoirlevésesmains versleciel, àl’apparence rebelledesprisonniers
et au langage passionné deM. Pickwick, appelaM. Muzzle.
M. Muzzleouvritàmoitié laporte
cochère pouradmettre lachaise àporteurs, lescaptifs etles spéciaux ; puislareferma
violemment aunez delapopulace.
Justement indignéed’unetelleexclusion etvivement
désireuse devoir cequi arriverait ensuite,ladite populace soulageasonennui enfrappant àla
porte eten tirant lasonnette pendantuneheure oudeux, amusement auquelprirent part,tour
à tour, touslesmal peignés, exceptétroisouquatre quieurent lebonheur dedécouvrir dansla
porte unvasistas grillé,àtravers lequelonn’apercevait rien.Ceux-ci restèrent pendusàcette
ouverture, aveclapersévérance infatigablequifait que certaines genss’aplatissent lenez
contre lescarreaux d’unapothicaire, quandunhomme saoul,renversé parundog-cart, subit
une opération chirurgicale dansl’arrière-parloir.
La chaise àporteurs s’arrêtadevantunescalier depierre conduisant àla porte delamaison, et
gardé, dechaque côté,parunaloès américain, deboutdansunecaisse verte.Déposés là,
M. Pickwick etses amis furent ensuite amenés danslagrande salle,et,ayant étéannoncés par
Muzzle, furentadmisenlaprésence duvigilant M. Nupkins.
La scène étaitpleine degrandeur etbien calculée pourfrapper deterreur lecœur des
coupables, etpour leurinculquer unehaute idéedelasévère majesté deslois.
Devant un
énorme cartonnier, dansunénorme fauteuil, derrièreuneénorme table,etappuyé surun
énorme volume, étaitassis M. Nupkins, quiparaissait encoreplusénorme quetous cesobjets
réunis.
Latable étaitornée depiles depapiers, del’autre côtédesquels apparaissaient latête et
les épaules deM. Jinks, activement occupéàavoir l’airaussi occupé quepossible.
Lacaravane
étant entrée, Muzzlefermasoigneusement laporte etse plaça derrière lefauteuil deson
maître, pourattendre sesordres, tandisqueM. Nupkins, sepenchant enarrière avecune
solennité importante, scrutaitlafigure deses hôtes forcés.
M. Pickwick, interprèteordinairedeses amis, setenait debout, sonchapeau àla main, et
saluait aveclaplus respectueuse politesse.« Quelestcet individu ? ditM. Nupkins, enle
montrant dudoigt àl’homme d’unâgemûr.
– Cti-ci, c’estPickwick, VotreVin-à-ration, réponditGrummer.
– Allons, allons,envoilà assez, vieuxgobe-mouche, interrompitSam,ens’ouvrant, avecles
coudes, unpassage jusqu’au premierrang.Jevous demande pardon,monsieur, maiscet
officier-ci, avecsesbottes àrevers nankin, ilne gagnera jamaissavie nulle partcomme maître
des cérémonies.
Voilàici,continua Sam,enmettant decôté M. Grummer eten s’adressant au
magistrat avecuneagréable familiarité, voilàiciSamuel Pickwick, esquire ;voilàiciM. Tupman ;.
»
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