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« C'est toi, Joe.

Publié le 30/10/2013

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« C'est toi, Joe. - De la part de qui ? - Le shérif voudrait te parler. « Joe eut l'impression qu'on lui appliquait une vessie de glace sur l'estomac. « Je suis fait ? demanda-t-il. Vous avez un mandat ? - Mais non, dit Oscar. Il ne s'agit pas de ça. C'est pour un renseignement. Suis-moi. - Bien sûr, dit Joe. Pourquoi pas ? « Lorsqu'ils furent dans la rue, Joe frissonna. « J'aurais dû prendre un manteau. Tu veux aller le chercher ? Pas la peine «, dit Joe. Ils descendirent Castroville Street. Oscar demanda : « Tu as un casier ? « Joe garda le silence. « Oui, dit-il enfin. - Motif ? - J'étais soûl, dit Joe. J'ai cogné un flic. - Facile à vérifier «, dit Oscar. Et il tourna au coin de la rue. Joe démarra comme un lapin, traversa la rue en direction du quartier chinois. Oscar dut enlever son gant et déboutonner son ciré pour sortir son revolver. Il tira une fois et manqua son coup. Joe poursuivit sa course en zigzag. Il avait déjà parcouru cinquante pas en direction d'un espace entre deux maisons. Oscar s'approcha d'un poteau télégraphique, plia le coude gauche, prit appui contre le poteau, enserra son poignet droit dans sa main gauche, et tira en direction de la ruelle. Joe venait de l'atteindre. Il tomba en avant, les pieds en l'air. Oscar entra dans un café philippin pour téléphoner. Lorsqu'il en ressortit, il y avait déjà foule autour du corps.   Chapitre LI C'est en 1903 que Horace Quinn fut élu shérif à la place de Mr. R. Keef. Il était depuis assez longtemps premier adjoint. La plupart des électeurs pensèrent avec raison que si Quinn faisait tout le travail, il devait jouir des avantages attachés à ce poste. Il le garda jusqu'en 1919. Pour nous, qui avions grandi dans la province de Monterey, « shérif « et « Quinn « étaient synonymes. Nous ne pouvions pas imaginer qu'il serait remplacé un jour. Mais l'âge était là. Il boitait à la suite d'une ancienne blessure. Nous savions qu'il était intrépide car il avait fait le coup de feu au cours de nombreux combats. Quinn avait le physique de l'emploi : un large visage rose, des moustaches blanches en forme de cornes, et des épaules puissantes. En vieillissant, il prit de l'embonpoint, ce qui le rendait encore plus imposant. Il avait un très beau Stetson, une jaquette longue, et, les dernières années, il porta son pistolet dans un étui sous l'aisselle. Sa ceinture cartouchière lui pesait trop sur l'estomac. Il connaissait bien sa province en 1903. En 1917, il n'en ignorait plus rien. Il faisait partie de la Vallée au même titre que les montagnes. Depuis l'époque lointaine où Adam avait été blessé, Quinn avait suivi Kate de loin. À la mort de Faye, il avait soupçonné Kate, mais s'était rendu compte qu'il n'avait pas beaucoup de chances de la faire condamner. Un shérif avisé ne tente pas l'impossible. Après tout, ce n'étaient que deux putains. Au cours des années qui suivirent, Kate joua franc jeu avec lui et il finit par éprouver un certain respect pour elle. Puisqu'il doit y avoir des bordels, autant entretenir de profitables relations avec leurs propriétaires. Chaque fois que Kate avait découvert un homme sous le coup d'un mandat d'arrêt, elle l'avait dénoncé. Le shérif Quinn et Kate s'entendaient bien. Le samedi après le Thanksgiving, vers midi, le shérif Quinn examina les papiers trouvés dans les poches de Joe Valéry. La balle de 38 avait traversé le coeur et arraché deux côtes. Le trou de sortie était gros comme le poing. Les enveloppes marron étaient collées ensemble par du sang noir. Le shérif les humecta avec un mouchoir pour les séparer. Il lut le testament, qui plié, n'était ensanglanté qu'à l'extérieur. Il examina les photographies et soupira profondément. Dans chaque enveloppe reposaient l'honneur d'un homme et la paix d'une vie. Bien utilisées, ces photos auraient pu entraîner une demi-douzaine de suicides. Mais Kate était sur la table de marbre de la maison Muller, la formaline coulait dans ses veines, et son estomac reposait dans un bocal, chez le juge d'instruction. Après avoir examiné toutes les photos, Quinn demanda un numéro de téléphone. « Pouvez-vous venir à mon bureau ? Oui, eh bien, abandonnez votre déjeuner ! Oui, c'est important. Je vous attends. « Quelques minutes plus tard, quand l'homme sans nom entra dans le bureau de la vieille prison, derrière la cour de justice, le shérif Quinn lui tendit le testament. « Vous qui êtes notaire, dites-moi si ce papier a une valeur. « Le visiteur lut les deux lignes et respira profondément par le nez. « Est-ce... qui je crois ? - Oui. - Si elle s'appelait Catherine Trask, si c'est bien là son écriture et si Aron Trask est son fils, ce testament est inattaquable. «

«   Chapitre LI C’est en1903 queHorace Quinnfutélu shérif àla place deMr.

R.Keef.

Ilétait depuis assez longtemps premieradjoint.Laplupart desélecteurs pensèrent avecraison quesi Quinn faisaittoutletravail, ildevait jouirdesavantages attachésàce poste.

Ille garda jusqu’en 1919.Pournous, quiavions grandi danslaprovince deMonterey, « shérif »et « Quinn » étaientsynonymes.

Nousnepouvions pasimaginer qu’ilserait remplacé un jour.

Mais l’âgeétaitlà.Ilboitait àla suite d’une ancienne blessure.Noussavions qu’il était intrépide carilavait faitlecoup defeu aucours denombreux combats.Quinnavait le physique del’emploi : unlarge visage rose,desmoustaches blanchesenforme de cornes, etdes épaules puissantes.

Envieillissant, ilprit del’embonpoint, cequi le rendait encoreplusimposant.

Ilavait untrès beau Stetson, unejaquette longue,et,les dernières années,ilporta sonpistolet dansunétui sous l’aisselle.

Saceinture cartouchière luipesait tropsurl’estomac.

Ilconnaissait biensaprovince en1903.

En 1917, iln’en ignorait plusrien.

Ilfaisait partiedelaVallée aumême titrequeles montagnes.

Depuis l’époque lointaine oùAdam avaitétéblessé, QuinnavaitsuiviKatedeloin.

Àla mort deFaye, ilavait soupçonné Kate,maiss’était rendu compte qu’iln’avait pas beaucoup dechances delafaire condamner.

Unshérif avisénetente pasl’impossible. Après tout,cen’étaient quedeux putains. Au cours desannées quisuivirent, Katejouafranc jeuavec luietilfinit paréprouver un certain respect pourelle.Puisqu’il doityavoir desbordels, autantentretenir de profitables relationsavecleurs propriétaires.

Chaquefoisque Kate avait découvert un homme souslecoup d’unmandat d’arrêt,ellel’avait dénoncé.

Leshérif Quinn etKate s’entendaient bien. Le samedi aprèsleThanksgiving, versmidi, leshérif Quinn examina lespapiers trouvés dans lespoches deJoe Valéry.

Laballe de38 avait traversé lecœur etarraché deux côtes.

Letrou desortie étaitgroscomme lepoing.

Lesenveloppes marronétaientcollées ensemble pardusang noir.

Leshérif leshumecta avecunmouchoir pourlesséparer.

Il lut letestament, quiplié, n’était ensanglanté qu’àl’extérieur.

Ilexamina les photographies etsoupira profondément.

Danschaque enveloppe reposaient l’honneur d’un homme etlapaix d’une vie.Bien utilisées, cesphotos auraient puentraîner une demi-douzaine desuicides.

MaisKateétaitsurlatable demarbre delamaison Muller, la formaline coulaitdanssesveines, etson estomac reposaitdansunbocal, chezlejuge d’instruction.

Après avoirexaminé touteslesphotos, Quinndemanda unnuméro detéléphone. « Pouvez-vous veniràmon bureau ? Oui,ehbien, abandonnez votredéjeuner ! Oui, c’est important.

Jevous attends. » Quelques minutesplustard, quand l’homme sansnom entra danslebureau delavieille prison, derrière lacour dejustice, leshérif Quinn luitendit letestament. « Vous quiêtes notaire, dites-moi sice papier aune valeur. » Le visiteur lutlesdeux lignes etrespira profondément parlenez. « Est-ce… quijecrois ? – Oui. – Si elles’appelait Catherine Trask,sic’est bienlàson écriture etsiAron Trask estson fils, cetestament estinattaquable. ». »

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