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champ l'effet d'une explosion.

Publié le 15/12/2013

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champ l'effet d'une explosion. Tout en réfléchissant aux moyens d'exécuter cette importante résolution, il se glissa hors de sa cachette, et, protégé par les buissons susmentionnés, regagna la maison sans être aperçu. La fortune semblait déterminée à favoriser ses desseins. Il vit de loin M. Tupman et les autres gentlemen s'enfoncer dans le jardin ; il savait que les jeunes demoiselles étaient sorties ensemble après le déjeuner : la côte était donc libre. La porte du salon se trouvant entr'ouverte, M. Jingle allongea la tête et regarda. La tante demoiselle était en train de tricoter. Il toussa, elle leva les yeux et sourit. Il n'existait aucune dose d'hésitation dans le caractère de M. Jingle ; il posa mystérieusement son doigt sur sa bouche, entra dans la chambre et ferma la porte. « Miss Wardle, dit-il avec une chaleur affectée, pardonnez cette témérité... courte connaissance... pas de temps pour la cérémonie... Tout est découvert. - Monsieur ! s'écria la tante demoiselle fort étonnée, et doutant presque que M. Jingle fût dans son bon sens. - Silence ! dit M. Jingle d'une voix théâtrale. Gros enflé... face de poupard... les yeux ronds... canaille !... » Ici il secoua la tête d'une manière expressive, et la tante demoiselle devint toute tremblante d'agitation. « Je présume que vous voulez parler de Joseph, monsieur ? dit-elle en faisant effort pour paraître calme. - Oui, madame. Damnation sur votre Joe !... Chien de traître que ce Joe !... A instruit la vieille dame... la vieille dame furieuse... enragée... délirante !... Berceau... Tupman... caresses... baisers et tout le reste... Eh ! madame, eh ! - M. Jingle, s'écria la tante demoiselle, si vous êtes venu ici pour m'insulter... - Pas du tout ; pas le moins du monde. Entendu l'histoire, venu pour vous avertir du danger, offrir mes services, prévenir les cancans. Tout est dit. Vous prenez cela pour une insulte... je quitte la place... » Et il tourna sur ses talons comme pour exécuter cette menace. « Que dois-je faire ? s'écria la pauvre demoiselle, en fondant en larmes. Mon frère sera furieux ! - Naturellement. Enragé ! - Oh ! monsieur Jingle, que puis-je faire ? - Dites qu'il a rêvé, répliqua M. Jingle avec aplomb. » Un rayon de consolation éclaira l'esprit de la tante demoiselle à cette suggestion. M. Jingle s'en aperçut et poursuivit son avantage. « Bah ! bah ! rien de plus aisé : garçon mauvais sujet, femme aimable, gros garçon fustigé. Vous toujours crue ; terminaison de l'affaire... tout s'arrange. » Soit que la probabilité d'échapper aux conséquences de cette malencontreuse découverte fût délicieuse pour les sentiments de la tante demoiselle, soit que l'âcreté de son chagrin fût adoucie en s'entendant appeler femme aimable, elle tourna vers M. Jingle son visage reconnaissant et couvert d'une légère rougeur. L'insinuant gentleman soupira profondément, attacha ses regards pendant quelques minutes sur la figure de la tante demoiselle, puis tressaillit mélodramatiquement, et détourna ses yeux avec précipitation. « Vous paraissez malheureux, monsieur Jingle, dit la dame d'une voix plaintive. Puis-je vous témoigner ma reconnaissance en vous demandant la cause de vos chagrins, afin de tâcher de les alléger ? - Ah ! s'écria M. Jingle avec un autre tressaillement, soulager ! les alléger ! quand votre amour s'est répandu sur un homme indigne d'une telle bénédiction ! qui maintenant même a l'infâme dessein de captiver la nièce d'un ange... Mais non ! il est mon ami et je ne veux pas dévoiler ses vices. Miss Wardle, adieu ! » En terminant ce discours, le plus suivi qu'on lui eût jamais entendu proférer, M. Jingle appliqua sur ses yeux le reste du mouchoir dont nous avons déjà parlé, et se dirigea vers la porte. « Arrêtez, monsieur Jingle, dit avec force la tante demoiselle. Vous avez fait une allusion à M. Tupman ; expliquez-la. - Jamais ! s'écria M. Jingle d'un air théâtral, jamais ! » Et, pour montrer qu'il ne voulait pas être questionné davantage, il prit une chaise et s'assit tout auprès de la tante demoiselle. « M. Jingle, reprit-elle, je vous implore, je vous supplie de me révéler l'affreux mystère qui enveloppe M. Tupman. - Ah ! repartit M. Jingle en fixant ses yeux sur le visage de la tante, puis-je voir... charmante créature... sacrifiée à l'autel ? Avarice sordide ! » Il parut lutter pendant quelques secondes contre des émotions de toute nature ; puis il dit d'une voix basse et profonde : « Tupman n'aime que votre argent. - Le misérable ! » s'écria la demoiselle avec une énergique indignation. Les doutes de M. Jingle étaient résolus : elle avait de l'argent. « Bien plus, ajouta-t-il, il en aime une autre... - Une autre ! balbutia la tante. Et qui ? - Petite jeune fille... les yeux noirs... nièce Emily. » Il y eut un silence ; car s'il existait dans tout l'univers un individu femelle pour qui Rachel ressentit une jalousie mortelle, invétérée, c'était précisément cette nièce. Le rouge lui monta au visage et au col, et elle secoua silencieusement sa tête avec une expression d'ineffable dédain. À la fin, mordant sa lèvre mince et se redressant un peu, elle dit d'une voix aigrelette : « Cela ne se peut pas. Je ne veux pas le croire. - Épiez-les, répliqua M. Jingle. - Je le ferai. - Épiez les regards de Tupman. - Je le ferai. - Ses chuchotements. - Je le ferai ! - Il ira s'asseoir auprès d'elle à dîner. - Nous verrons. - Il lui fera des compliments. - Nous verrons. - Et il vous plantera là. - Me planter là ! cria-t-elle en tremblant de rage. Me planter là ! - Avez-vous des yeux pour vous en convaincre ? reprit M. Jingle. - Oui. - Montrerez-vous du caractère ? - Oui. - L'écouterez-vous ensuite ? - Jamais ! - Prendrez-vous un autre amant ? - Oui. - Ce sera moi ? » Et M. Jingle tomba sur ses genoux et y resta pendant cinq minutes. Quand il se releva, il était

« dessein decaptiver lanièce d’unange… Maisnon ! ilest mon amietjene veux pasdévoiler ses vices.

MissWardle, adieu ! » En terminant cediscours, leplus suivi qu’on luieût jamais entendu proférer, M. Jingleappliqua sur ses yeux lereste dumouchoir dontnous avons déjàparlé, etse dirigea verslaporte. « Arrêtez, monsieurJingle,ditavec force latante demoiselle.

Vousavezfaitune allusion à M. Tupman ; expliquez-la. – Jamais ! s’écriaM. Jingle d’unairthéâtral, jamais ! » Et, pour montrer qu’ilnevoulait pasêtre questionné davantage,ilprit une chaise ets’assit tout auprès delatante demoiselle. « M. Jingle, reprit-elle,jevous implore, jevous supplie deme révéler l’affreux mystèrequi enveloppe M. Tupman. – Ah ! repartit M. Jingle enfixant sesyeux surlevisage delatante, puis-je voir…charmante créature… sacrifiéeàl’autel ? Avaricesordide ! » Il parut lutter pendant quelques secondes contredesémotions detoute nature ; puisildit d’une voixbasse etprofonde : « Tupman n’aimequevotre argent. – Le misérable ! » s’écrialademoiselle avecuneénergique indignation. Les doutes deM. Jingle étaientrésolus : elleavait del’argent. « Bien plus,ajouta-t-il, ilen aime uneautre… – Une autre ! balbutia latante.

Etqui ? – Petite jeunefille…lesyeux noirs… nièceEmily. » Il yeut unsilence ; cars’ilexistait danstoutl’univers unindividu femellepourquiRachel ressentit unejalousie mortelle, invétérée, c’étaitprécisément cettenièce.

Lerouge luimonta au visage etau col, etelle secoua silencieusement satête avec uneexpression d’ineffable dédain.

À la fin, mordant salèvre mince etse redressant unpeu, elleditd’une voixaigrelette : « Cela nesepeut pas.Jene veux paslecroire. – Épiez-les, répliquaM. Jingle. – Je leferai. – Épiez lesregards deTupman. – Je leferai. – Ses chuchotements. – Je leferai ! – Ilira s’asseoir auprèsd’elleàdîner. – Nous verrons. – Illui fera descompliments. – Nous verrons. – Et ilvous plantera là. – Me planter là !cria-t-elle entremblant derage.

Meplanter là ! – Avez-vous desyeux pour vousenconvaincre ? repritM. Jingle. – Oui. – Montrerez-vous ducaractère ? – Oui. – L’écouterez-vous ensuite ? – Jamais ! – Prendrez-vous unautre amant ? – Oui. – Ce sera moi ? » Et M. Jingle tombasurses genoux etyresta pendant cinqminutes.

Quandilse releva, ilétait. »

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