chance s'est maintenu plus longtemps.
Publié le 01/10/2013
Extrait du document
«
il faut prendre garde qu'il n'y a chose plus difficile à entre-
prendre, ni à réussir plus douteuse, ni à conduire plus périlleuse
que de s'aventurer à introduire de nouvelles institutions ; car
celui qui les introduit a pour ennemis tous ceux à qui les institu-
tions anciennes sont profitables, et il trouve de tièdes défenseurs
en tous ceux que les institutions nouvelles avantageraient.
Tié-
deur qui naît, partie de la peur des adversaires, qui ont les lois
pour eux, partie de l'incrédulité des hommes, qui ne font pas
véritablement crédit aux nouveautés, avant d'en avoir vu
paraître une ferme expérience.
D'où s'ensuit que chaque fois
que ceux qui sont ennemis ont occasion d'attaquer, ils le font
en partisans, et que les autres sont tièdes à résister ; de sorte
qu'avec eux on se trouve en danger.
Aussi faut-il, si l'on veut
raisonner correctement sur ce point, examiner si ces novateurs
s'appuient sur leurs propres forces, ou s'ils dépendent d'autrui ;
c'est-à-dire si, pour mener à bien leur entreprise, il leur faut
procéder par prières ou s'ils sont en mesure de contraindre.
Dans le premier cas, ils finissent toujours mal, et ne viennent à
bout de rien ; mais quand ils dépendent d'eux-mêmes et sont
en mesure de contraindre, il est alors rare qu'ils soient en dan-
ger.
De là vient que tous les prophètes armés triomphèrent, et
que les désarmés s'effondrèrent.
Car outre ce qu'on a dit, la
nature des peuples est changeante ; et il est aisé de leur persua-
der une chose, mais difficile de les tenir fermes en cette persua-
sion.
Aussi faut-il être organisé de façon que, lorsqu'ils ne
croiront plus, on puisse les faire croire de force.
Moïse, Cyrus,
Thésée et Romulus n'auraient pu leur faire observer longtemps
leurs Constitutions s'ils eussent été désarmés ; comme de notre
temps il arriva à frère Jérôme Savonarole, qui s'effondra au
milieu de ses institutions nouvelles lorsque la multitude
commença à ne plus le croire ; et lui n'avait aucun moyen pour
tenir fermes ceux qui avaient cru, ni pour faire croire les incré-
dules.
C'est pourquoi les gens de cette sorte ont grande diffi-
culté à mener les affaires, c'est en chemin qu'ils trouvent tous
leurs dangers, et il leur faut assez de génie pour les surmonter ;
mais une fois qu'ils les ont surmontés et qu'ils commencent à.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- CABARET DE LA DERNIÈRE CHANCE (Le) (résumé & analyse)
- FORTUNE [Chance]. Joseph Conrad (résumé et analyse)
- Bonheur et chance
- le bonheur n'est qu'une question de chance ?
- Peut-on affirmer que la philosophie a quelque chance d’être en prise sur le réel si elle néglige de réfléchir sur les disciplines qui élaborent la connaissance de ce dernier ?