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Cinna Cesse d'en retarder un oubli magnanime Et tous deux avec moi faites grâce à Maxime : Il nous a trahis tous ; mais ce qu'il a commis Vous conserve innocents, et me rend mes amis.

Publié le 12/04/2014

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Cinna Cesse d'en retarder un oubli magnanime Et tous deux avec moi faites grâce à Maxime : Il nous a trahis tous ; mais ce qu'il a commis Vous conserve innocents, et me rend mes amis. (À Maxime.) Reprends auprès de moi ta place accoutumée ; Rentre dans ton crédit et dans ta renommée ; Qu'Euphorbe de tous trois ait sa grâce à son tour ; Et que demain l'hymen couronne leur amour. Si tu l'aimes encor, ce sera ton supplice. MAXIME Je n'en murmure point, il a trop de justice ; Et je suis plus confus, seigneur, de vos bontés Que je ne suis jaloux du bien que vous m'ôtez. CINNA Souffrez que ma vertu dans mon coeur rappelée Vous consacre une foi lâchement violée, Mais si ferme à présent, si loin de chanceler, Que la chute du ciel ne pourrait l'ébranler. Puisse le grand moteur des belles destinées, Pour prolonger vos jours, retrancher nos années ; Et moi, par un bonheur dont chacun soit jaloux, Perdre pour vous cent fois ce que je tiens de vous ! LIVIE Ce n'est pas tout seigneur ; une céleste flamme D'un rayon prophétique illumine mon âme. Oyez ce que les dieux vous font savoir par moi ; De votre heureux destin c'est l'immuable loi. Après cette action vous n'avez rien à craindre, On portera le joug désormais sans se plaindre ; Et les plus indomptés, renversant leurs projets, Mettront toute leur gloire à mourir vos sujets ; Aucun lâche dessein, aucune ingrate envie N'attaquera le cours d'une si belle vie ; Jamais plus d'assassins, ni de conspirateurs : Vous avez trouvé l'art d'être maître des coeurs. Rome, avec une joie et sensible et profonde, Se démet en vos mains de l'empire du monde ; Vos royales vertus lui vont trop enseigner Que son bonheur consiste à vous faire régner : D'une si longue erreur pleinement affranchie, Elle n'a plus de voeux que pour la monarchie, SCÈNE IIIAUGUSTE, LIVIE, CINNA, MAXIME, ÉMILIE, FULVIE 57 Cinna Vous prépare déjà des temples, des autels, Et le ciel une place entre les immortels ; Et la postérité, dans toutes les provinces, Donnera votre exemple aux plus généreux princes. AUGUSTE J'en accepte l'augure, et j'ose l'espérer : Ainsi toujours les dieux vous daignent inspirer ! Qu'on redouble demain les heureux sacrifices Que nous leur offrirons sous de meilleurs auspices, Et que vos conjurés entendent publier Qu'Auguste a tout appris, et veut tout oublier. SCÈNE IIIAUGUSTE, LIVIE, CINNA, MAXIME, ÉMILIE, FULVIE 58

« Vous prépare déjà des temples, des autels, Et le ciel une place entre les immortels ; Et la postérité, dans toutes les provinces, Donnera votre exemple aux plus généreux princes.

AUGUSTE J'en accepte l'augure, et j'ose l'espérer : Ainsi toujours les dieux vous daignent inspirer ! Qu'on redouble demain les heureux sacrifices Que nous leur offrirons sous de meilleurs auspices, Et que vos conjurés entendent publier Qu'Auguste a tout appris, et veut tout oublier.

Cinna SCÈNE III\24AUGUSTE, LIVIE, CINNA, MAXIME, ÉMILIE, FULVIE 58. »

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