Devoir de Philosophie

- Dans une petite ville du Connecticut.

Publié le 30/10/2013

Extrait du document

connecticut
- Dans une petite ville du Connecticut. J'ai une affaire à régler là-bas. Tu m'as (lit que tu voulais travailler. Tu vas travailler. - Je ne veux plus. Tu ne peux pas me forcer. Je vais appeler la police. « Devant son sourire, elle recula. Le sang battait aux tempes de Mr. Edwards. « Peut-être veux-tu retourner dans la ville où tu es née ? Il y a eu un incendie là-bas, il y a quelques années. Te rappelles-tu cet incendie ? « Elle scruta son visage, cherchant le point faible. Mais ses yeux n'exprimaient rien. « Que veux-tu que je fasse ? demanda-t-elle lentement. - Viens avec moi. Tu m'as dit que tu voulais travailler. « Elle n'arrivait pas à imaginer un plan d'évasion. Elle devait le suivre et attendre une occasion. Il ne la surveillerait pas tout le temps. Il était peut-être dangereux de lui échapper maintenant. Il valait mieux le suivre. Cela prenait toujours. Cela avait toujours pris. Mais Catherine repensait à la phrase qu'il avait prononcée, et elle avait peur. Ils arrivèrent dans la petite ville au crépuscule. Ils remontèrent l'unique rue noire et se trouvèrent dans la campagne. Catherine était sur ses gardes. Elle ne savait pas ce qu'il allait faire. Dans son sac, elle avait un couteau à une lame. Mr. Edwards croyait savoir ce qu'il allait faire. Il allait la fouetter, la mettre dans une des chambres de l'auberge, la fouetter à nouveau, la conduire dans une autre ville, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'elle ne fût plus bonne à rien. Alors il s'en débarrasserait. La police locale s'occuperait d'elle. Il n'avait pas peur du couteau. Il était au courant. La première chose qu'il fit quand ils s'arrêtèrent dans un endroit tranquille, entre un mur de pierre et une rangée de cèdres fut de lui arracher son sac et de le jeter par-dessus le mur. Voilà pour le couteau. Mais il était moins sûr de lui, car de toute sa vie il n'avait jamais aimé une femme. Il croyait qu'il avait simplement l'intention de la châtier. Après deux coups, il s'aperçut que le fouet n'était pas suffisant. Il le jeta sur le sol et se servit de ses poings. Il respirait bruyamment. Catherine ne voulait pas obéir à la panique. Elle essaya d'éviter les poings ou tout au moins d'amortir les coups. Mais la peur s'empara d'elle et elle essaya de fuir. Il la rattrapa d'un saut et la jeta à terre et ses poings ne lui suffirent plus. Il s'empara d'une pierre et une grande vague rouge le submergea. Plus tard, il regarda le visage écrasé. Il écouta le coeur et n'entendit rien, sinon les battements du sien. Deux pensées complètes et séparées roulaient dans sa tête ; l'une était : « Il faut que je l'enterre, il faut que je creuse un trou et que je la mette dedans « ; et l'autre criait comme une pensée d'enfant : « Je ne peux pas. Je ne peux pas la toucher. « Puis le malaise qui suit la folie s'appesantit sur lui. Il s'enfuit en courant, laissant derrière lui valise, fouet, cassette. Il partit en titubant dans le crépuscule, se demandant où il pourrait cacher son malheur pendant un moment. On ne lui posa jamais de questions. Après une maladie, que sa femme guérit par de tendres soins, il retourna à ses affaires et ne laissa plus jamais la folie de l'amour l'approcher. « Un homme qui n'apprend rien par expérience est un imbécile «, disait-il. À partir de ce moment, il eut pour lui-même une sorte de respect fait de peur, car il avait appris qu'il avait en lui le désir de tuer. S'il n'avait pas tué Catherine, c'était un hasard. Chaque coup avait été porté dans ce but. Elle resta longtemps inconsciente, et, plus longtemps encore, à demi consciente. Elle sentit qu'elle avait le bras cassé et qu'elle devait trouver de l'aide si elle ne voulait pas mourir. C'est sa volonté de vivre qui lui donna la force de se traîner sur la route sombre. Elle s'arrêta devant un perron et gravit presque toutes les marches, avant de s'évanouir. Les coqs chantaient dans les basses-cours et à l'est un trait gris annonçait l'aube.   Chapitre X Lorsque deux hommes vivent ensemble, ils respectent une sorte de statu quo mesquin, né de la haine qu'ils éprouvent l'un pour l'autre. Deux hommes seuls sont constamment sur le point de se battre et ils le savent. Adam Trask n'était pas chez lui depuis longtemps quand la situation commença à se tendre. Les deux frères se voyaient trop et ne voyaient pas assez d'étrangers. Ils furent occupés pendant quelques mois à récupérer l'argent de Cyrus et à chercher des placements. Ils firent le voyage jusqu'à Washington pour aller jeter un coup d'oeil à la tombe, une belle pierre surmontée d'une étoile de bronze munie d'un trou pour recevoir la hampe d'un petit drapeau, les jours de fête. Les deux frères se recueillirent sur la tombe un long moment, puis ils s'en allèrent et ne parlèrent plus de leur père. Si Cyrus avait été malhonnête, il avait bien fait les choses. Personne ne posa de questions au sujet de l'argent. Mais Charles y pensait toujours. De retour à la ferme, Adam lui demanda : « Pourquoi ne t'achètes-tu pas de nouveaux vêtements ? Tu es riche ; tu agis comme si tu avais peur de dépenser un sou. - C'est la vérité, dit Charles. - Pourquoi ? - Il faudra peut-être que je le rende. - Tu y penses toujours ? S'il avait dû se passer quelque chose, tu ne crois pas que nous en aurions déjà eu vent ? Je ne sais pas, dit Charles. J'aime mieux ne pas en parler. « Mais le soir même, il remit le sujet sur le tapis. « Il y a une chose qui m'inquiète, commença-t-il. - Au sujet de l'argent ? - Oui. En gagnant autant d'argent, on laisse des traces. - Qu'est-ce que tu veux dire ? - Eh bien, des papiers, des livres de compte, des factures, des carnets, des comptes. Nous avons parcouru tous les papiers de père et il n'avait rien de tout ça. - Peut-être les a-t-il brûlés. - Peut-être «, dit Charles. Les deux frères respectaient un emploi du temps établi par Charles et qui ne variait jamais. Charles s'éveillait sur le coup de quatre heures et demie, comme si le balancier de l'horloge lui avait fait signe. En réalité, il se réveillait une fraction de seconde avant quatre heures et demie. Ses yeux étaient ouverts avant le coup de timbre. Il restait un moment immobile, sondant l'obscurité et se grattant le ventre. Puis, il tendait une main vers la table de nuit et, d'un geste précis, saisissait la boîte d'allumettes soufrées. Il en grattait une. Le soufre brûlait d'une petite lumière bleue avant que le bois prenne. Charles allumait la chandelle à côté de son lit. Il rejetait sa couverture et se levait. Il portait des caleçons longs qui faisaient des poches aux genoux et pendaient sur ses chevilles. En bâillant, il allait à la porte, l'ouvrait et lançait : « Il est quatre heures et demie, Adam. Il est temps de te lever. Debout. « La voix d'Adam maugréait : « Tu ne comprendras donc jamais ! - Il est temps de te lever. «
connecticut

«   C hapitre X Lorsque deuxhommes viventensemble, ilsrespectent unesorte destatu quomesquin, né delahaine qu’ilséprouvent l’unpour l’autre.

Deuxhommes seulssontconstamment sur lepoint desebattre etils lesavent.

AdamTraskn’était paschez luidepuis longtemps quandlasituation commença àse tendre.

Lesdeux frères sevoyaient tropet ne voyaient pasassez d’étrangers. Ils furent occupés pendant quelques moisàrécupérer l’argentdeCyrus etàchercher des placements.

Ilsfirent levoyage jusqu’à Washington pourallerjeter uncoup d’œil àla tombe, unebelle pierre surmontée d’uneétoiledebronze munied’untroupour recevoir la hampe d’unpetit drapeau, lesjours defête.

Lesdeux frères serecueillirent surla tombe unlong moment, puisilss’en allèrent etne parlèrent plusdeleur père. Si Cyrus avaitétémalhonnête, ilavait bienfaitleschoses.

Personne neposa de questions ausujet del’argent.

MaisCharles ypensait toujours. De retour àla ferme, Adamluidemanda : « Pourquoi net’achètes-tu pasdenouveaux vêtements ? Tuesriche ; tuagis comme si tu avais peurdedépenser unsou. – C’est lavérité, ditCharles. – Pourquoi ? – Il faudra peut-être quejelerende. – Tu ypenses toujours ? S’ilavait dûsepasser quelque chose,tune crois pasque nous en aurions déjàeuvent ? Je ne sais pas, ditCharles.

J’aimemieuxnepas enparler. » Mais lesoir même, ilremit lesujet surletapis. « Il ya une chose quim’inquiète, commença-t-il. – Au sujetdel’argent ? – Oui.

Engagnant autantd’argent, onlaisse destraces. – Qu’est-ce quetuveux dire ? – Eh bien, despapiers, deslivres decompte, desfactures, descarnets, descomptes. Nous avons parcouru touslespapiers depère etiln’avait riendetout ça. – Peut-être lesa-t-il brûlés. – Peut-être », ditCharles. Les deux frères respectaient unemploi dutemps établiparCharles etqui nevariait jamais.

Charles s’éveillait surlecoup dequatre heures etdemie, comme sile balancier de l’horloge luiavait faitsigne.

Enréalité, ilse réveillait unefraction deseconde avant quatre heures etdemie.

Sesyeux étaient ouverts avantlecoup detimbre.

Ilrestait un moment immobile, sondantl’obscurité etse grattant leventre.

Puis,iltendait unemain vers latable denuit et,d’un geste précis, saisissait laboîte d’allumettes soufrées.Ilen grattait une.Lesoufre brûlait d’unepetite lumière bleueavant quelebois prenne. Charles allumait lachandelle àcôté deson lit.Ilrejetait sacouverture etse levait.

Il portait descaleçons longsquifaisaient despoches auxgenoux etpendaient surses chevilles.

Enbâillant, ilallait àla porte, l’ouvrait etlançait : « Il estquatre heures etdemie, Adam.Ilest temps detelever.

Debout. » La voix d’Adam maugréait : « Tu necomprendras doncjamais ! – Il esttemps detelever. ». »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles