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  DIEGO   Je ne suis pas le plus fort.

Publié le 15/12/2013

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  DIEGO   Je ne suis pas le plus fort. Et ce n'est pas une défaite que je voulais partager avec toi !   VICTORIA   Je suis entière ! Je ne connais que mon amour ! Rien ne me fait plus peur et quand le ciel croulerait, je 'abîmerais en criant mon bonheur si seulement je tenais ta main.   On entend crier.   DIEGO   Les autres crient aussi !   VICTORIA   Je suis sourde jusqu'à la mort !   DIEGO   Regarde !   La charrette passe.   VICTORIA   Mes yeux ne voient plus ! L'amour les éblouit.     DIEGO   Mais la douleur est dans ce ciel qui pèse sur nous !   VICTORIA   J'ai trop à faire pour porter mon amour ! Je ne vais pas encore me charger de la douleur du monde ! C'est une tâche d'homme, cela, une de ces tâches, vaines, stériles, entêtées, que vous entreprenez pour vous détourner du seul combat qui serait vraiment difficile, de la seule victoire dont vous pourriez être fiers.   DIEGO   Qu'ai-je donc à vaincre en ce monde, sinon l'injustice qui nous est faite.   VICTORIA   Le malheur qui est en toi ! Et le reste suivra.   DIEGO   Je suis seul. Le malheur est trop grand pour moi.   VICTORIA   Je suis près de toi, les armes à la main !   DIEGO   Que tu es belle et que je t'aimerais si seulement je ne craignais pas !   VICTORIA   Que tu craindrais peu si seulement tu voulais m'aimer !   DIEGO   Je t'aime. Mais je ne sais qui a raison.   VICTORIA   Celui qui ne craint pas. Et mon coeur n'est pas craintif ! Il brûle d'une seule flamme, claire et haute, omme ces feux dont nos montagnards se saluent. Il t'appelle, lui aussi... Vois, c'est la Saint-Jean !   DIEGO   Au milieu des charniers !   VICTORIA   Charniers ou prairies, qu'est-ce que cela fait à mon amour ? Lui, du moins, ne nuit à personne, il est énéreux ! Ta folie, ton dévouement stérile, à qui font-ils du bien ? Pas à moi, pas à moi, en tout cas, que tu poignardes à chaque mot !   DIEGO   Ne pleure pas, farouche ! Ô désespoir ! Pourquoi ce mal est-il venu ? J'aurais bu ces larmes, et la ouche brûlée par leur amertume, j'aurais mis sur ton visage autant de baisers qu'un olivier a de feuilles !   VICTORIA   Ah ! Je te retrouve ! C'est là notre langage que tu avais perdu ! (Elle tend les mains.) Laisse-moi te econnaître...   Diego recule, montrant ses marques. Elle avance la main, hésite.   DIEGO   Toi aussi, tu as peur...   Elle plaque sa main sur les marques. Il recule, égaré. Elle tend les bras.   VICTORIA   Viens vite ! Ne crains plus rien !   Mais les gémissements et les imprécations redoublent. Lui regarde de tous côtés comme un insensé et s'enfuit.

«   VICTORIA   J'ai trop àfaire pourporter monamour ! Jenevais pasencore mecharger deladouleur dumonde ! C'est unetâche d'homme, cela,unedeces tâches, vaines,stériles, entêtées, quevous entreprenez pour vous détourner duseul combat quiserait vraiment difficile,delaseule victoire dontvouspourriez être fiers.   DIEGO   Qu'ai-je doncàvaincre encemonde, sinonl'injustice quinous estfaite.. »

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