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!... Et puis d'abord qu'elle insistait, t'es pas encore assez

Publié le 31/10/2013

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!... Et puis d'abord qu'elle insistait, t'es pas encore assez guéri... -- Si, que je suis guéri et que j'irai tout seul ! que je répondais moi... On n'en sortait pas. -- Une femme accompagne toujours son mari ! faisait a mère. Vous n'avez qu'à vous marier ! -- Elle la soutenait rien que pour m'exciter. n entendant ces trucs-là, moi, ça me faisait souffrir. Tu me connais ! Comme si j'avais eu besoin d'une femme pour aller la guerre moi ! Et pour en sortir ! Et en Afrique j'en avais-t-y des femmes ? Et en Amérique, est-ce que j'avais une emme moi ?... Tout de même de les entendre discuter comme ça là-dessus pendant des heures ça me donnait mal au ventre ! La colique ! Je sais bien à quoi ça sert les femmes tout de même ! Toi aussi hein ? A rien ! J'ai voyagé moi quand même ! Un soir enfin qu'elles m'avaient mis bien à bout avec leurs salades, j'ai fini par lui balancer d'un coup à la mère tout ce que je pensais d'elle ! « Vous êtes qu'une vieille noix, que je lui ai dit... Vous êtes encore plus con que la mère Henrouille !... Si vous aviez connu un peu plus de gens et des pays comme j'en ai connu moi vous iriez pas si vite à donner des conseils à tout le monde et c'est toujours pas en ramassant vos bouts de suif dans le coin de votre dégueulasse d'église que vous l'apprendrez jamais la vie ! Sortez donc un peu aussi vous ça vous fera jamais du bien ! Allez donc vous promener un peu vieille ordure ! Ça vous rafraîchira ! Vous aurez moins de temps pour faire des prières, vous sentirez moins la vache !... « Voilà comment que je l'ai traitée, moi, sa mère ! Je te réponds qu'il y avait longtemps que ça me turlupinait de l'engueuler et qu'elle en avait salement besoin en plus... Voyage au bout de la nuit Mais tout compte fait ça serait plutôt à moi que ça a fait du bien... Ça m'a comme délivré de la situation... Seulement on urait dit aussi la carne qu'elle n'attendait que ce moment-là ue je me déboutonne pour me traiter à son tour de tous les noms de salauds qu'elle savait ! Elle en a bavé alors et ême plus qu'il en fallait. « Voleur ! Fainéant ! qu'elle 'agonisait... Vous avez même pas de métier !... Ça va faire un an bientôt que je vous nourris ma fille et moi !... Propre à ien !... Maquereau !... « T'entends ça d'ici ? Une vraie scène de famille... Elle a comme réfléchi un bon coup et puis elle 'a dit plus bas, mais tu sais alors elle l'a dit et puis de tout son coeur « Assassin !... Assassin ! « qu'elle m'a appelé. Ça m'a efroidi un peu. a fille en entendant ça elle avait comme peur que je la butte sur place sa mère. Elle s'est jetée entre nous deux. Elle lui a ermé la bouche à sa mère avec sa propre main. Elle a bien fait. Elles étaient donc d'accord les carnes ! que je me disais oi. C'était évident. Enfin, j'ai passé... C'était plus le moment des violences... Et puis je m'en foutais après tout qu'elles oient d'accord... Tu pourrais croire qu'après s'avoir bien soulagé, elles allaient à présent me laisser tranquille ?... Pensesu ! Mais non ! Ça serait pas les connaître... La fille a remis ça. Elle avait le feu au coeur et puis au cul... Ça l'a reprise de lus belle... Je t'aime Léon, tu vois bien que je t'aime, Léon... lle ne savait que ce truc-là, son « je t'aime «. Comme si ç'avait été la réponse à tout. Tu l'aimes encore ? que repiquait sa mère en 'entendant. Mais tu ne vois donc pas que c'est rien qu'un voyou ? Un moins que rien ? Maintenant qu'il a retrouvé ses eux, grâce à nos soins, il va t'en donner du malheur ma fille ! C'est moi qui te le jure ! Moi ta maman !... out le monde a pleuré pour finir la scène, même moi arce que je ne voulais pas me mettre trop mal avec ces deux salopes, me fâcher de trop mal tout. e suis donc sorti, mais on s'était dit bien trop de hoses pour que ça puisse résister encore longtemps notre face à face. Ça a traîné tout de même des semaines à se isputer de-ci de-là, et puis à se surveiller pendant des jours et surtout des nuits. n pouvait pas se décider à se séparer mais le coeur n'y était plus. On avait encore surtout des craintes qui nous etenaient ensemble. T'en aimes donc une autre ? qu'elle me demandait Voyage au bout de la nuit elle, Madelon, de temps en temps. Mais non voyons ! que l'essayais de la rassurer moi. Mais non ! -- C'était clair cependant qu'elle me croyait pas. Pour elle, il fallait qu'on aime quelqu'un dans la vie et y avait pas à en sortir. Dis-moi, que je lui répondais, ce que je pourrais bien en faire moi d'une autre femme ? -- Mais c'était sa manie 'amour. Je savais plus quoi lui raconter pour la calmer. Elle allait chercher des trucs comme j'en avais jamais entendu uparavant. J'aurais jamais cru qu'elle cachait des choses comme ça dans sa tête. Tu m'as pris mon coeur, Léon ! qu'elle m'accusait, et puis sérieusement. Tu veux partir ! qu'elle me menaçait. Pars ! ais je te préviens que je vais mourir de chagrin Léon ! ... Moi j'allais être la cause de sa mort de chagrin ? À quoi ça rime tout ça, hein ? Je te le demande ? « Mais non voyons tu vas pas mourir ! que je la rassurais. Je t'ai rien pris du tout d'abord ! Je t'ai même pas fait d'enfant voyons ! Réfléchis ! Je t'ai pas donné de maladies non plus ? Non ? Alors ? Je veux seulement m'en aller, voilà tout ! Comme qui dirait m'en aller en vacances. C'est bien simple pourtant... Essaye d'être raisonnable... « Et plus j'essayais de lui faire comprendre mon point de vue et moins que ça lui plaisait mon point de vue. En somme on se comprenait plus du tout. Elle en devenait comme enragée à l'idée que je pouvais penser vraiment ce que je disais, que c'était rien que du véritable, du simple et du sincère Elle croyait en plus que c'était toi qui me poussais à foutre le camp... Voyant alors qu'elle me retiendrait pas en me faisant honte de mes sentiments elle a essayé de me retenir d'une autre manière. -- Va pas croire Léon, qu'elle m'a dit alors, que je tiens à toi, à cause des affaires du caveau !... L'argent tu sais moi ça m'est bien égal au fond... Ce que je voudrais, Léon, c'est rester avec toi... C'est être heureuse... Voilà tout... C'est bien naturel... Je veux pas que tu me quittes... C'est trop de se quitter quand on s'est aimés comme on s'aimait tous les deux... Jure-moi au moins Léon que tu ne t'en iras pas pour longtemps ?... t ainsi de suite que ça a duré sa crise pendant des emaines. On peut dire qu'elle était amoureuse et bien emmerdante... Elle y revenait chaque soir à sa folie d'amour. En fin de compte, elle a tout de même bien voulu qu'on laisse le caveau à sa mère en garde, à condition qu'on partirait tous es deux chercher ensemble du travail à Paris... Toujours ensemble !... Tu parles d'un numéro ! Elle voulait bien comprendre n'importe quoi, sauf que moi je m'en aille seul de mon côté et elle du sien... Pour ça rien à faire... Alors plus elle avait l'air d'y tenir et plus elle me rendait malade Voyage au bout de la nuit moi, forcément ! C'était pas la peine d'essayer de la rendre raisonnable. Je me rendais compte à force que c'était du vrai temps perdu, ou parti pris et que ça la rendait plutôt plus enragée encore. Il a bien fallu que je me mette donc moi à en inventer des trucs pour m'en débarrasser de son amour comme elle disait... C'est de là que l'idée m'est venue de lui faire peur en lui racontant comme ça que je devenais un peu fou de temps à autre... Que ça me prenait par crises... Sans avertir... Elle m'a regardé de travers, d'un drôle d'oeil... Elle savait pas trop si c'était pas encore un bobard... Seulement tout de même à cause des aventures que je lui avais racontées auparavant et puis de la guerre qui m'avait touché et puis de la dernière combine surtout avec la mère Henrouille et puis aussi de ma drôle de façon d'être devenu avec elle soudain ça lui a donné à réfléchir tout de même... Pendant plus d'une semaine qu'elle a réfléchi, et elle m'a laissé bien tranquille... Elle avait dû en confier deux mots à sa mère de mes accès... Toujours est-il qu'elles insistaient moins pour me garder... « Ça y est que je me disais moi, ça va aller ! Me voilà libre... « Déjà je me voyais me défiler bien tranquille, en douce, du côté de Paris, sans rien casser !... Mais attends ! Voilà que je veux faire trop bien... Je fignole... Je croyais avoir trouvé le fin truc pour leur prouver une lois pour toutes que c'était bien vrai... Que j'étais bien tout ce qu'il y avait de dingo à mes heures... « Sens ! que je lui fais un soir à Madelon. Sens là derrière ma tête, la bosse ! Tu la sens bien la cicatrice dessus et c'est une grosse bosse que j'ai hein ?... « Quand elle l'a eu bien tâtée ma bosse derrière la tête, ça l'a émue comme je peux pas te dire... Mais par exemple ça l'a excitée encore davantage, ça l'a pas dégoûtée du tout !... « C'est là que j'ai été blessé dans les Flandres. C'est là qu'on m'a trépané... « que j'insistais moi. -- Ah ! Léon ! qu'elle a bondi alors en sentant la bosse, je te demande bien pardon, mon Léon !... J'ai douté de toi jusqu'à présent, mais je te demande bien pardon du fond du coeur ! Je me rends compte ! J'ai été infâme avec toi ! Si ! si ! Léon j'ai été abominable !... Jamais plus je ne serai méchante avec toi ! Je te le jure ! Je veux expier Léon ! Tout de suite ! Ne m'empêche pas d'expier, dis ?... Je te rendrai ton bonheur ! Je te soignerai bien, va ! À partir d'aujourd'hui ! Je serai bien patiente pour toujours avec toi ! Je serai si douce ! Tu verras Léon ! Je te comprendrai si bien que tu ne pourras plus te passer de moi ! Je te le redonne tout mon coeur, je t'appartiens !... Tout ! Toute ma vie Léon Voyage au bout de la nuit je te la donne Mais dis-moi que tu me pardonnes au moins, dis Léon ? 'avais rien dit comme ça, moi, rien. C'est elle qui avait tout dit, alors, c'était bien facile qu'elle se réponde à elle même... omment donc qu'il allait s'y prendre pour qu'elle s'arrête ? 'avoir tâté ma cicatrice et ma bosse ça l'avait comme qui dirait soûlée d'amour d'un seul coup ! Elle revoulait la prendre ans ses mains ma tête, plus la lâcher et me rendre heureux jusqu'à l'Éternité, que je veuille ou non ! A partir de cette cène-là sa mère a plus eu le droit à la parole pour m'engueuler. Elle la laissait pas causer, Madelon, sa mère. Tu l'aurais as reconnue, elle voulait me protéger jusqu'à la gauche ! allait que ça finisse ! J'aurais bien sûr préféré qu'on se quitte en bons amis... Mais c'était même plus la peine d'essayer... lle se tenait plus d'amour et elle était butée. Un matin, pendant qu'elles étaient parties aux commissions la mère et elle, 'ai fait comme toi t'avais fait, un petit paquet, et je me suis tiré en douce... Tu peux pas dire après ça que j'ai pas eu assez e patience ?... Seulement je te répète on pouvait plus rien en faire... Maintenant, tu sais tout... Quand je te dis qu'elle st capable de tout cette petite et qu'elle peut très bien venir me relancer ici même d'un moment à l'autre faut pas alors ue tu viennes me répondre que j'ai des visions ! Je sais ce que je dis ! Je la connais moi ! Et on serait plus tranquilles à

« comprendre monpoint devue etmoins queçalui plaisait monpoint devue.

Ensomme onsecomprenait plusdutout. Elle endevenait commeenragée àl’idée quejepouvais penservraiment ceque jedisais, quec’était rienqueduvéritable, du simple etdu sincère Elle croyait enplus quec’était toiqui me poussais à foutre lecamp...

Voyantalorsqu’elle meretiendrait pasenme faisant hontedemes sentiments elleaessayé deme retenir d’uneautremanière. — Va pas croire Léon,qu’elle m’aditalors, quejetiens àtoi, àcause desaffaires ducaveau !...L’argent tusais moi ça m’est bienégalaufond...

Ceque jevoudrais, Léon,c’estrester avectoi...C’est êtreheureuse...

Voilàtout...

C’estbien naturel...

Jeveux pasque tume quittes...

C’esttropdesequitter quandons’est aimés comme ons’aimait touslesdeux... Jure-moi aumoins Léonquetune t’en iraspaspour longtemps ?... Et ainsi desuite queçaaduré sacrise pendant des semaines.

Onpeut direqu’elle étaitamoureuse etbien emmerdante...

Elleyrevenait chaquesoiràsa folie d’amour.

En fin decompte, elleatout demême bienvoulu qu’on laisselecaveau àsa mère engarde, àcondition qu’onpartirait tous les deux chercher ensemble dutravail àParis...

Toujours ensemble !...Tuparles d’unnuméro !Elle voulait bien comprendre n’importequoi,saufquemoi jem’en ailleseuldemon côtéetelle dusien...

Pourçarien àfaire...

Alorsplus elle avait l’aird’ytenir etplus ellemerendait malade Voyage aubout delanuit moi, forcément ! C’était paslapeine d’essayer delarendre raisonnable.

Jeme rendais compte àforce quec’était duvrai temps perdu, ou parti prisetque çalarendait plutôtplusenragée encore.Ilabien falluquejeme mette doncmoiàen inventer destrucs pourm’en débarrasser deson amour comme elledisait...

C’estdelàque l’idée m’est venue deluifaire peur enluiracontant commeçaque jedevenais unpeu fou detemps àautre...

Queçame prenait parcrises...

Sansavertir...

Ellem’a regardé detravers, d’undrôle d’oeil...

Elle savait pastrop sic’était pasencore unbobard...

Seulement toutdemême àcause desaventures quejelui avais racontées auparavant etpuis delaguerre quim’avait touché et puis deladernière combine surtoutaveclamère Henrouille etpuis aussi dema drôle defaçon d’être devenu avecellesoudain çalui adonné àréfléchir toutdemême... Pendant plusd’une semaine qu’ellearéfléchi, etelle m’a laissé bientranquille...

Elleavait dûenconfier deuxmots àsa mère demes accès...

Toujours est-ilqu’elles insistaient moinspourmegarder...

«Ça yest que jeme disais moi,çava aller ! Me voilà libre...

»Déjà jeme voyais medéfiler bientranquille, endouce, ducôté deParis, sansriencasser !...Mais attends !Voilà quejeveux fairetropbien...

Jefignole...

Jecroyais avoirtrouvé lefin truc pour leurprouver uneloispour toutes quec’était bienvrai...

Quej’étais bientoutcequ’il yavait dedingo àmes heures... « Sens !que jelui fais unsoir àMadelon.

Senslàderrière matête, labosse !Tu lasens bienlacicatrice dessusetc’est une grosse bossequej’aihein ?...» Quand ellel’aeu bien tâtée mabosse derrière latête, çal’a émue comme jepeux pastedire...

Maisparexemple çal’a excitée encoredavantage, çal’a pas dégoûtée dutout !... « C’est làque j’aiété blessé danslesFlandres.

C’estlàqu’on m’atrépané...

»que j’insistais moi. — Ah !Léon !qu’elle abondi alorsensentant labosse, jete demande bienpardon, monLéon !...J’ai douté detoi jusqu’à présent, maisjete demande bienpardon dufond ducoeur !Je me rends compte !J’ai été infâme avectoi!Si !si ! Léon j’aiété abominable !...Jamais plusjene serai méchante avectoi!Je te lejure !Je veux expier Léon!Tout desuite !Ne m’empêche pasd’expier, dis?...

Jete rendrai ton bonheur !Je te soignerai bien,va!À partir d’aujourd’hui !Je serai bienpatiente pourtoujours avectoi! Je serai sidouce !Tu verras Léon!Je te comprendrai sibien quetune pourras plustepasser demoi !Je te leredonne tout mon coeur, jet’appartiens !...Tout !Toute mavieLéon Voyage aubout delanuit je te ladonne Maisdis-moi quetume pardonnes aumoins, disLéon ? J’avais rienditcomme ça,moi, rien.

C’est ellequiavait toutdit,alors, c’était bienfacile qu’elle seréponde àelle même... Comment doncqu’ilallait s’yprendre pourqu’elle s’arrête ? D’avoir tâtémacicatrice etma bosse çal’avait comme quidirait soûlée d’amour d’unseulcoup !Elle revoulait laprendre dans sesmains matête, pluslalâcher etme rendre heureux jusqu’àl’Éternité, quejeveuille ounon !A partir decette scène-là samère aplus euledroit àla parole pourm’engueuler.

Ellelalaissait pascauser, Madelon, samère.

Tul’aurais pas reconnue, ellevoulait meprotéger jusqu’àlagauche ! Fallait queçafinisse !J’aurais biensûrpréféré qu’onsequitte enbons amis...

Maisc’était même pluslapeine d’essayer... Elle setenait plusd’amour etelle était butée.

Unmatin, pendant qu’ellesétaientpartiesauxcommissions lamère etelle, j’ai fait comme toit’avais fait,unpetit paquet, etjeme suis tiréendouce...

Tupeux pasdire après çaque j’aipas euassez de patience ?...Seulement jete répète onpouvait plusrienenfaire...

Maintenant, tusais tout...

Quand jete dis qu’elle est capable detout cette petite etqu’elle peuttrèsbien venir merelancer icimême d’unmoment àl’autre fautpasalors que tuviennes merépondre quej’aides visions !Je sais ceque jedis !Je laconnais moi!Et on serait plustranquilles à. »

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