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Fernand Robert, L'Humanisme

Publié le 26/04/2011

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humanisme

 On a bien souvent cherché à discerner ce qu'il fallait entendre par culture; et l'on a proposé quelques bien jolies définitions : « Ce qui reste lorsqu'on a tout oublié. « C'est l'une des meilleures. Elle a le mérite de bien faire sentir qu'il ne faut pas ranger dans la culture elle-même les connaissances par le moyen desquelles cette culture a pu être acquise. Peut-être fait-elle encore trop belle, cependant, la part des connaissances. Si l'on prend à la lettre cette formule, ce sont les connaissances qui, avant de s'effacer, ont par elles-mêmes produit la culture. Il faudrait chercher si la culture ne consiste pas d'abord dans l'acquisition d'une méthode de pensée où les connaissances ne sont pour rien.    La culture n'est certainement pas une somme plus ou moins importante de connaissances. Elle est plutôt une attitude de l'esprit qui ne résulte à aucun degré des leçons apprises, de leur nature, de leur étendue, de leur nombre, mais qui confère une aptitude à apprendre. Elle est peut-être ce qui reste quand on a oublié; elle est surtout ce qu'il faut posséder avant de savoir.    Ce que l'on admire surtout chez un homme vraiment cultivé, c'est beaucoup moins son savoir que son aptitude à s'informer de ce qu'il ne sait pas encore. On le dit cultivé, parce qu'on se rend compte, à le fréquenter, que son esprit ne sera jamais fermé à ce qui lui reste inconnu. Il peut être lui-même homme de métier, mais tout homme d'un métier différent peut aller vers lui et se faire entendre de lui : non pas que l'homme cultivé sache tous les métiers, mais parce qu'il est toujours disposé à écouter et à comprendre. C'est un homme qui ne limite jamais les possibilités de contact entre son esprit et les autres esprits. C'est peut-être celui qui a entendu jouer toutes les œuvres de la musique contemporaine, qui est au courant de tous les préceptes appliqués par les écoles de peinture les plus en vogue, mais c'est surtout celui devant qui on pourra jouer une œuvre symphonique toute nouvelle, ou à qui on montrera une toile entièrement différente de tout ce qui était jusqu'ici à la mode, sans déconcerter son goût, sans heurter chez lui des principes rigides qui l'empêcheraient de sentir ingénument le beau. Ce n'est pas que cet homme soit sans principes : il peut en avoir de fort stricts, en morale notamment, mais il sait toujours faire abstraction de ses principes quand il s'agit de comprendre autrui. Il a, comme tout le monde, ses habitudes de pensée et de conduite, mais elles ne se présentent jamais comme des obstacles, quand on veut accéder à lui. Quant à ses connaissances, quelle qu'en soit l'étendue, il ne s'enferme jamais à l'intérieur de ce qu'il sait. La culture, c'est avant tout l'ouverture d'esprit.    Fernand Robert, L'Humanisme ( 1946).    Vous ferez soit un résumé, soit une analyse de ce texte, puis vous choisirez dans le texte une question qui vous intéresse particulièrement, vous en préciserez les données et vous exposerez en les justifiant vos vues personnelles sur cette question.

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