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FRANCIS JAMMES (1868). La petite vieille.

Publié le 01/05/2011

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jammes

M. Francis Jammes occupe, dans la poésie contemporaine, une place exceptionnelle, non seulement en dehors des écoles, mais encore à laquelle il serait difficile de mettre une désignation précise. Le seul mot qui convienne pour le caractériser est Poésie, au sens le plus étendu, le plus libre de toute convention.

La petite vieille.

Une brebis perdue sur la mousse a bêlé. Voici midi. C'est l'heure où il me faut aller Cueillir, pour composer des baumes salutaires, Les rameaux endormis des plantes vulnéraires. Leurs feuilles assombries dorment dans les fourrés 5 Où la couleuvre lisse et froide s'est nouée. Le long du vif ruisseau sableux je cueillerai La menthe, dont l'odeur s'écrase sous les doigts. Dans la chaude prairie où le vent fait de l'ombre Poussent le lychnis rose et l'oseille sauvage, 10 Qui, pourpre et cannelée, berce sa tige longue. La grande-marguerite est une jeune fille. La renoncule est l'œil doré de la prairie, Et le myosotis est l'œil bleu du ruisseau. Le pissenlit est la quenouille du cri-cri. 15 Les asphodèles sont les cierges du soleil. Les pervenches sont des étoiles qui ont poussé. L'iris est un oiseau penché sur la rivière. Les chèvrefeuilles sont les lèvres de la haie, Et l'églantier tremblant les joues de fiancées. 20

(Édit. du Mercure de France.)

 

QUESTIONS D'EXAMEN

I. — L'ensemble. — Poésie d'une grande simplicité, dont le sujet est emprunté à la vie champêtre. — 1° De quoi s'occupe « la petite vieille « mise en scène par le poète? 2° A quelle époque de l'année recueille-t-elle les plantes médicinales? A quel moment de la journée? (dire pourquoi), 3° Quelles plantes cueillera-t-elle le long du ruisseau? — dans la prairie? 4° Quelle est, d'après l'aspect général de la tige ou d'après la couleur des fleurs, la physionomie ou la caractéristique de chacune des plantes dont il est parlé? 5° Quelle qualité implique, chez « la petite vieille «, cette justesse d'expression? (Une observation très attentive...); 6° Sur quel ton le poète parle-t-il de la nature ? (Sur un ton très simple, en homme qui vit aux champs. Il connaît la nature, et il en parle avec une tendresse familière...); 7° Quelle impression produit en vous la lecture de cette poésie?

II. — L'analyse de la pièce. — Distinguez les différentes parties de la poésie : a) Départ de la petite vieille', — b) Plantes quelle va cueillir; — c) Physionomie ou caractéristique de chaque plante.

III. — Le style; — les expressions. — 1° Faites ressortir la simplicité du style, dans cette poésie, — sa clarté, — sa précision ; 2° Montrez la justesse des images, dans la seconde partie (La grande-marguerite est une jeune fille. — La renoncule est l'œil doré de la prairie, etc...); 3° Expliquez les expressions : baumes salutaires, — plantes vulnéraires, — vif ruisseau sableux, — qui, pourpre et cannelée, berce sa tige longue.

IV. — La grammaire. — 1° Indiquez quelques mots de la même famille que chacun des mots suivants : baumes, — vulnéraires, — fourrés, — doigts ; — 2° Analysez les verbes contenus dans les deux vers : Le long du vif ruisseau sableux je cueillerai La menthe, dont l'odeur s'écrase sous les doigts. Indiquez les compléments de ces verbes (nature de chacun d'eux).

Rédaction. — Par une chaude journée d'été, vous avez traversé une prairie longée par une rivière ou par un ruisseau. Faites connaître vos impressions.   

 

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