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Gabriel Toi?

Publié le 11/04/2014

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Gabriel Toi?... Et moi, comme un sot, je t'écoute partagé entre l'attendrissement et le dégoût! [Illustration: Appelez du secours.... ( Page 42.)] FAUSTINA. Astolphe, tu ne sais pas ce que c'est que la passion d'une courtisane. Il est donné à peu d'hommes de le savoir, et pour le savoir il faut être pauvre. Je viens de jeter tes derniers écus dans la rue. Tu ne peux te méfier de moi, je pourrais gagner cette nuit cinq cents sequins. Tiens, en voici la preuve. (Elle tire un billet de sa poche et le lui présente.) ASTOLPHE, le lisant. Cette offre splendide est d'un cardinal tout au moins. FAUSTINA. Elle est de monsignor Gafrani. ASTOLPHE. Et tu l'as refusée? FAUSTINA. Oui, je t'ai vu passer dans la rue, et je t'ai fait dire de monter chez moi. Ah! tu étais bien ému quand tu as su qu'une femme te demandait! Tu croyais retrouver la dame de tes pensées; mais te voici du moins sur sa trace, puisque je sais où elle est. ASTOLPHE. Tu le sais! que sais-tu? FAUSTINA. N'arrive-t-elle pas de Calabre? ASTOLPHE. O furies!... qui te l'a dit? FAUSTINA. Antonio. Quand il est ivre, il aime à se vanter à moi de ses bonnes fortunes. ASTOLPHE. Mais son nom! A-t-il osé prononcer son nom? FAUSTINA. SCÈNE IV. 97 Gabriel Je ne sais pas son nom, tu vois que je suis sincère; mais si tu veux je feindrai d'admirer ses succès, et je lui offrirai généreusement mon boudoir pour son premier rendez-vous. Je sais qu'il est forcé de prendre beaucoup de précautions, car la dame est haut placée dans le monde. Il sera donc charmé de pouvoir l'amener dans un lieu sûr et agréable. ASTOLPHE. Et il ne se méfiera pas de ton offre? [Illustration: Giglio, se cachant dans l'ombre.... (Page 43.)] FAUSTINA. Il est trop grossier pour ne pas croire qu'avec un peu d'argent tout s'arrange... ASTOLPHE, se cachant le visage dans les mains, et se laissant tomber sur son siège. Mon Dieu! mon Dieu! mon Dieu! FAUSTINA. Eh bien, es-tu décidé, Astolphe. ASTOLPHE. Et toi, es-tu décidée à me cacher dans ton alcôve quand ils y viendront et à supporter toutes les suites de ma fureur? FAUSTINA. Tu veux tuer ta maîtresse? J'y consens, pourvu que tu n'épargnes pas ton rival. ASTOLPHE. Mais il est riche, Faustina, et moi je n'ai rien. FAUSTINA. Mais je le hais, et je t'aime. ASTOLPHE, avec égarement. Est-ce donc un rêve? La femme pure que j'adorais le front dans la poussière se précipite dans l'infamie, et la courtisane que je foulais aux pieds se relève purifiée par l'amour! Eh bien! Faustina, je te baignerai dans un sang qui lavera tes souillures!... Le pacte est fait? FAUSTINA. Viens donc le signer. Rien n'est fait si tu ne passes cette nuit dans mes bras! Eh bien! que fais-tu? ASTOLPHE, avalant précipitamment plusieurs verres de liqueur. SCÈNE IV. 98

« Je ne sais pas son nom, tu vois que je suis sincère; mais si tu veux je feindrai d'admirer ses succès, et je lui offrirai généreusement mon boudoir pour son premier rendez-vous.

Je sais qu'il est forcé de prendre beaucoup de précautions, car la dame est haut placée dans le monde.

Il sera donc charmé de pouvoir l'amener dans un lieu sûr et agréable. ASTOLPHE. Et il ne se méfiera pas de ton offre? [Illustration: Giglio, se cachant dans l'ombre....

(Page 43.)] FAUSTINA. Il est trop grossier pour ne pas croire qu'avec un peu d'argent tout s'arrange... ASTOLPHE, se cachant le visage dans les mains, et se laissant tomber sur son siège. Mon Dieu! mon Dieu! mon Dieu! FAUSTINA. Eh bien, es-tu décidé, Astolphe. ASTOLPHE. Et toi, es-tu décidée à me cacher dans ton alcôve quand ils y viendront et à supporter toutes les suites de ma fureur? FAUSTINA. Tu veux tuer ta maîtresse? J'y consens, pourvu que tu n'épargnes pas ton rival. ASTOLPHE. Mais il est riche, Faustina, et moi je n'ai rien. FAUSTINA. Mais je le hais, et je t'aime. ASTOLPHE, avec égarement. Est-ce donc un rêve? La femme pure que j'adorais le front dans la poussière se précipite dans l'infamie, et la courtisane que je foulais aux pieds se relève purifiée par l'amour! Eh bien! Faustina, je te baignerai dans un sang qui lavera tes souillures!...

Le pacte est fait? FAUSTINA. Viens donc le signer.

Rien n'est fait si tu ne passes cette nuit dans mes bras! Eh bien! que fais-tu? ASTOLPHE, avalant précipitamment plusieurs verres de liqueur.

Gabriel SCÈNE IV.

98. »

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