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« gaillard, joyeux »

Publié le 31/03/2014

Extrait du document

« gaillard, joyeux «, bien que ce fût en réalité l’abréviation de Kalimac, un nom du parler du Pays de Bouc dont la signification s’est perdue.

Je n’ai pas utilisé dans mes transpositions de noms à consonance hébraïque ou d’origine similaire. Rien, dans les processus de nomination hobbite, ne correspond à cette composante de nos noms. Les noms brefs comme Sam, Tom, Tim, Mat sont des abréviations courantes de noms hobbits bien réels comme Tomba, Tolma,

atta et autres. Mais Sam et son père Ham s’appelaient en réalité Ban et Ran, formes succinctes de Banazir et de Ranugad, lesquels étaient eux-mêmes, à l’origine, des sobriquets signifiant « Peu-Sensé, Niais « et « Casanier «, mais ces qualificatifs n’étaient plus d’usage courant et ne subsistaient plus qu’en tant que noms traditionnels dans certaines familles. Je me suis donc efforcé de restituer toute cette Histoire en utilisant Samwise

[23]  

et Hamfast, versions modernisées des qualificatifs samwls et hâmfoest qui, en vieil anglais, ont sensiblement même sens.

Parvenu aussi loin dans mon effort pour moderniser et rapprocher de nous la langue et les noms des Hobbits, je me suis trouvé incité à pousser plus avant l’opération. Il fallait m’a-t-il semblé transposer également les langues des Humains apparentées au westron en des formes correspondantes apparentées à l’anglais. C’est pourquoi j’ai calqué la langue du Rohan sur le vieil anglais, car apparenté à la fois (mais de loin) au Parler Commun, et (de très près) à l’ancien idiome des Hobbits, c’était une langue qu’on pouvait juger archaïsante en regard du Weston. Dans le Livre Rouge, il est dit que lorsque les Hobbits se familiarisèrent avec la langue parlée au Rohan, ils reconnurent quantité de mots, et que cette langue était toute proche de la leur, de sorte qu’il parut absurde de laisser sous forme entièrement étrangère les noms et les mots Rohirrim qui surviennent au cours du récit.

Dans plusieurs cas j’ai modernisé l’orthographe des noms de lieux au Rohan : ainsi pour Dunharrow ou nowbourne, mais je ne l’ai pas fait systématiquement car je me suis conformé à la pratique des Hobbits en la matière. Ils modifiaient pareillement les noms qu’ils entendaient lorsque ceux-ci étaient composés d’éléments qu’ils reconnaissaient, ou ressemblaient à des noms de lieux situés dans la Comté. Mais à de nombreux noms, les Hobbits ne touchaient pas, et j’ai fait de même, par exemple, pour Edoras, les « cours «. Pour des raisons identiques, quelques noms de personnes ont été modernisés, tels Shadowfax et Wormtongue

[24]  

[25]  

.Cette assimilation a fourni également une manière commode de mettre en évidence les termes hobbits très particularisés de provenance nordique. On leur a attribué la forme qu’aurait prise tel mot anglais tombé en désuétude, à supposer qu’il soit parvenu jusqu’à nous. Ainsi Mathom est censé évoquer le vieil anglais mâthm, et reproduire ainsi le rapport du mot kast, courant en langue hobbite, avec le kastu du Rohan. De même smial (ou smile) « terrier « est une forme étymologiquement plausible de smygel, et illustre bien le rapport entre le mot trân en langue hobbite, et le trahan du Rohan. Sméagol et Déagol sont des équivalents, formés selon un procédé analogue, des mots Trahald « s’enfouir «, « se musser « et Nahald « secret «, termes courants des langues septentrionales.

La langue de Dale, plus nordique encore, n’apparaît dans ces livres que dans les noms des Nains qui, originaires de ces régions, utilisaient la langue des Hommes de là-bas, prenant pour nom « extérieur « un ocable dans cette langue. On fera observer que dans ces livres tout comme dans Bilbo le Hobbit, la forme dwarves est donnée bien que les dictionnaires nous disent que le pluriel de dwarf est dwarfs. Un pluriel qui devrait d’ailleurs être dwarrows (ou dwerrows) si le singulier et le pluriel avaient chacun suivi son chemin propre au cours des années, comme il est arrivé à man et men, ou même goose et geese (oies). Mais des Nains, on n’en parle presque plus, bien moins souvent que des Hommes, ou même que des oies, et les souvenirs concernant la race des Nains ne sont pas demeurés assez vivaces parmi les Hommes pour maintenir l’usage d’un pluriel spécial qui ne servirait plus guère qu’à désigner une race abandonnée désormais au conte populaire où subsiste du moins une parcelle de vérité, et finalement condamnée à figurer dans les Histoires-pour-rire où ils ne sont plus que des fantoches. Mais au Troisième Âge quelque chose de leur puissante singularité et de leur ancienne gloire s’entrevoyait encore, bien que déjà un peu ternies, ces Nains-là étaient les descendants des Naugrim des Jours Anciens et dans leurs cœurs flambait l’antique feu d’Aluë le Forgeron, et les braises de leur tenace rancune contre les Elfes rougeoyaient encore, et ils étaient Maîtres dans l’art de travailler la pierre, et nul ne les surpassait en cet art.

C’est pour marquer tout cela que je me suis permis d’utiliser la forme dwarves, de manière à détacher, tant que faire se peut, la race des Nains des contes les plus ineptes les concernant. Dwarrows aurait été mieux. Mais ’ai utilisé cette forme seulement dans Dwarrowdelf, pour transcrire le nom de la Moria dans le Parler Commun : Phurunargian. Ce qui signifie « nain-fouisseur « et se trouve être pourtant un nom de coupe antique. Mais la Moria est un nom elfe, et décerné sans amour. Car si mus par l’âpre nécessité lors de leur terrible guerre contre le Noir Pouvoir et ses serviteurs, les Eldar s’étaient ménagé des forteresses souterraines, ils n’y séjournaient pas volontiers. Ils aimaient la terre dans sa verdeur et la clarté du firmament, et Moria, dans leur

 

langue, voulait dire Gouffre Ténébreux. Mais les Nains eux-mêmes et ce nom-là du moins ne fut jamais tenu secret l’appelèrent Khazad-dûm, la Demeure des Khazad, car tel est le nom qu’ils se décernent à eux-mêmes, et tel fut-il depuis des temps immémoriaux, lorsque les façonnant, Aulë les avait nommés ainsi.

On a utilisé Elfes pour traduire aussi bien Quendi les « Discoureurs «, le nom Grand-elfe qui s’applique à tous ceux de leur race, que Eldar, le nom des Trois Parentèles qui se mirent en quête du Royaume Immortel et s’y rendirent au début des Temps (sauf les seuls Sindar). Ce vieux mot était en fait le seul disponible, et on s’en était servi autrefois pour désigner tel ou tel souvenir de ce peuple qui s’était conservé parmi les Hommes, ou encore la facture même de l’esprit Humain, ce qui n’est pas sans analogie. Mais ce mot a dégénéré, et pour

eaucoup, il ne suggère plus maintenant que des fantasmes charmants et extravagants, aussi différents des anciens Quendi que l’est le papillon du rapide faucon non point que les Quendi aient jamais eu des ailes, lesquelles leur étaient tout aussi étrangères qu’aux Hommes. C’était une race noble et superbe, les Premiers-Nés en ce monde, et parmi eux les Eldar étaient tels des Rois, des Rois à présent disparus : le Peuple du Grand

oyage, le Peuple des Étoiles. C’étaient des gens de haute taille, clairs de teint, les yeux gris et les cheveux noirs sauf dans la Maison de Finarfin, la Maison d’Or disait-on. Et il n’y avait voix mortelle qui se puisse entendre de nos jours aussi mélodieuse que la leur. Ils étaient vaillants, mais amère fut l’histoire de ceux qui revinrent des Exilés en Terre du Milieu. Et bien que de temps immémorial le destin des Pères eût croisé le leur, ils ne partagèrent pas le sort des Hommes. Il y a longtemps, bien longtemps que s’est évanouie leur Toute-Puissance, et ils séjournent à présent au-delà des Cercles du Monde, et jamais ne s’en reviennent.

 

Note sur trois noms : Hobbit, Gamgee (Gamegie) et Brandywine (Brandevin)

Hobbit est un mot inventé. En westron, le mot utilisé pour désigner ce peuple était banakil, « Semi Homme « ou demi-elfe. Mais à cette époque les gens de la Comté et de Bree employaient le mot kuduk, que l’on ne trouve point ailleurs. Meriadoc rapporte cependant que le Roi du Rohan utilisait le mot kûd-dûkan, « habitants des trous «. Les Hobbits nous l’avons vu ayant parlé autrefois une langue proche parente de celle des Rohirrim, on peut vraisemblablement voir dans kuduk une altération de kûd-dûkan. J’ai traduit ce mot, pour des raisons données plus haut, par holbytla, et hobbit suggère assez une forme rabotée de holbytla, à supposer que ce nom ait existé dans nos anciennes langues.

Gamegie. Selon les traditions familiales, consignées dans le Livre Rouge, le surnom Galbasi, ou sous forme abrégée Galpsi, provenait du village de Galabas, dont les gens pensaient communément qu’il dérivait de galab « jeu « et d’un vieux vocable bas qui correspondrait plus ou moins à notre wick, wich. Gamwich (prononcé Gamnidge) paraissait une transposition satisfaisante. Toutefois en réduisant Gammidgy à Gamegie, pour figurer Galpsi, on ne songeait nullement à faire la moindre allusion à la parenté de Samsagace avec la famille Cotton, bien qu’une plaisanterie de ce genre est bien été dans l’esprit hobbit, dès lors que la langue l’eût tant soit peu suggérée.

En fait Cotton est donné ici pour Hlothran, un nom de village assez courant dans la Comté, dérivé de «hloth« : « une habitation ou une caverne comportant deux pièces « et ran(u), un hameau formé par ce type d’habitation à flanc de colline. Comme patronyme, il se pourrait que ce soit une déformation de hlothram(a), un « villageois «. Hlothram, dont j’ai fait Cotman, était le nom du grand-père du fermier Cotton.

Brandevin. Les noms hobbits pour cette importante rivière étaient des altérations du nom Elfe Baranduin l’accent tonique sur le and, nom dérivé de baron « mordoré « et de Juin, « fleuve «. À l’époque moderne, on prenait Brandevin pour une forme corrompue tout naturellement de Baranduin. En fait, le nom hobbit plus ancien pour ce fleuve était Branda-nîn, « Eaux-frontières «, que l’on rendrait mieux par Marchbourne, mais à la suite d’une plaisanterie qui s’était incrustée dans la langue, et par référence de nouveau à sa couleur, on appelait d’ordinaire le fleuve Bralda-Hîrn, « bière capiteuse «.

Toutefois il y a lieu d’observer que lorsque les Vieilbouc (Zaragamba) adoptèrent le nom de Brandebouc (Brandagamba), le premier élément signifiant « borne «, « marche frontière «, Marchbuck aurait fourni un meilleur équivalent. Seul un Hobbit des plus téméraires aurait osé nommer en sa présence le Maître du Pays de Bouc, du nom de Braldagamba.

FIN

[1]  

Il y avait trente jours en Mars (ou Rethe) dans le calendrier de la Comté.

[2]  

Nom probablement d’origine orque : sharkû = vieil homme.

[3]

C’est un peuple étrange et hostile, les débris des Forodwaith, ces Hommes des Temps Anciens, accoutumés à supporter l’amère froidure du royaume de Morgoth. De fait, la région est encore soumise à ces grands froids

ien qu’ils ne se fassent sentir qu’à quelque cent lieues au nord de la Comté. Les Lossoth s’abritent dans des huttes de neige, et on dit qu’ils peuvent courir sur la glace avec des os fixés aux pieds et qu’ils ont des chariots sans roues. Ils vivent pour la plupart hors d’atteinte de leurs ennemis, sur le grand cap Forochel qui clôt, au nord-ouest, l’immense baie de ce nom, mais souvent ils campent sur le littoral sud de la baie, au pied des Montagnes.

[4]

J’ai donné l’Espoir aux Dúnedain, je n’ai gardé aucun espoir pour moi-même.

[5]

Les dates sont notées selon le comput en usage du Gondor (Troisième Âge). Les dates en marge sont celles de la naissance et de la mort.)

[6]  

Ainsi nommée parce qu’elle eut le bras porteur de l’écu cassé par la masse d’arme du Roi sorcier mais

« langue, voulait dire Gouffre Ténébreux.

Mais les Nains eux -mêmes et ce nom -là d u moins ne fut jamais tenu secret l’appelèrent Khazad -dûm , la Demeure des Khazad, car tel est le nom qu’ils se décernent à eux - mêmes, et tel fut -il depuis des temps immémoriaux, lorsque les façonnant, Aulë les avait nommés ainsi.

On a utilisé Elfes pour tr aduire aussi bien Quendi les « Discoureurs », le nom Grand - elfe qui s’applique à tous ceux de leur race, que Eldar , le nom des Trois Parentèles qui se mirent en quête du Royaume Immortel et s’y rendirent au début des Temps (sauf les seuls Sindar ).

Ce vieux mot était en fait le seul disponible, et on s’en était servi autrefois pour désigner tel ou tel souvenir de ce peuple qui s’était conservé parmi les Hommes, ou encore la facture même de l’esprit Humain, ce qui n’est pas sans analogie.

Mais ce mot a dégéné ré, et pour beaucoup, il ne suggère plus maintenant que des fantasmes charmants et extravagants, aussi différents des anciens Quendi que l’est le papillon du rapide faucon non point que les Quendi aient jamais eu des ailes, lesquelles leur étaient tout aus si étrangères qu’aux Hommes.

C’était une race noble et superbe, les Premiers - Nés en ce monde, et parmi eux les Eldar étaient tels des Rois, des Rois à présent disparus : le Peuple du Grand Voyage, le Peuple des Étoiles.

C’étaient des gens de haute taille, clairs de teint, les yeux gris et les cheveux noirs sauf dans la Maison de Finarfin, la Maison d’Or disait -on.

Et il n’y avait voix mortelle qui se puisse entendre de nos jours aussi mélodieuse que la leur.

Ils étaient vaillants, mais amère fut l’histoire de ceux qui revinrent des Exilés en Terre du Milieu.

Et bien que de temps immémorial le destin des Pères eût croisé le leur, ils ne partagèrent pas le sort des Hommes.

Il y a longtemps, bien longtemps que s’est évanouie leur Toute -Puissance, et ils séjourn ent à présent au-delà des Cercles du Monde, et jamais ne s’en reviennent.. »

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