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George SAND (1804-1876) « Une chose très touchante et très simple... »

Publié le 14/01/2018

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George SAND (1804-1876)

« Une chose très touchante et très simple... »

 

Quand j'ai commencé, par La Mare au diable, une série de romans champêtres que je me proposais de réunir sous le titre de Veillées du chanvreur, je n'ai eu aucun système, aucune prétention révolutionnaire en littérature. Personne ne fait une révolution à soi tout seul, et il en est, surtout dans les arts, que l'humanité accomplit sans trop savoir comment, parce que c'est tout le monde qui s'en charge. Mais ceci n'est pas applicable au roman de mœurs rustiques : il a existé de tout temps et sous toutes les formes, tantôt pompeuses, tantôt maniérées, tantôt naïves. Je l'ai dit, et dois le répéter ici, le rêve de la vie champêtre a été de tout temps l'idéal des villes et même celui des cours. Je n'ai rien fait de neuf en suivant la pente qui ramène l'homme civilisé aux charmes de la vie primitive. Je n'ai voulu ni faire une nouvelle langue, ni me chercher une nouvelle manière. On me l'a cependant affirmé dans bon nombre de feuilletons, mais je sais mieux que personne à quoi m'en tenir sur mes propres desseins, et je m'étonne toujours que la critique en cherche si long, quand l'idée la plus simple, la circonstance la plus vulgaire, sont les seules inspirations auxquelles les productions de l’art doivent l'être. Pour La Mare au diable en particulier, le fait que j'ai rapporté dans l'avant-propos une gravure d'Holbein, qui m'avait frappée, une scène réelle que j'eus sous les yeux dans le même moment,

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« aux temps des sema illes, voilà tout ce qui m'a poussé à écrire cette histoire modeste, placée au milieu des humbles paysages que je parcou rais chaque jo ur.

Si on me demande ce que j'ai vou lu faire , je rép ond rai que j'ai vou lu faire une chose très touchante et très simp le, et que je n'a i pas réussi à mon gré .

J'a i bien vu, j'ai bien senti le beau dans le simple , mais voir et peind re sont deux! Tou t ce que l'artiste peut espérer de mieux, c'est d'engager c eux qui ont des yeux à regarder aussi.

Voyez donc la simpli cité, vous autres, voyez le ciel et les champs, et les arbr es, et les paysans surtou t dans ce qu'i ls ont de bon et de vrai : vous les verrez un peu dans mon livre, vous les verrez beaucoup mieux dans la nature .

Notice (185 1) pour La Mare au diab le, 1846.. »

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