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Haussmann, Mémoires (extrait)

Publié le 14/04/2013

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Dans son autobiographie relatant sa traversée du second Empire, le baron Haussmann aborde avec une forfanterie pointilliste la question de l’éclairage public parisien. Dès sa nomination à la préfecture de la Seine, il cherche en effet à moderniser ce dernier, conciliant en un même geste les impératifs de la sécurité publique, la contribution au progrès technique et, bien sûr, le désir de métamorphoser le cadre urbain. Partie intégrante de son grand projet (agrandir, assainir et embellir Paris), le thème central de la lumière continue témoigne a posteriori de sa forte influence sur l’évolution de la conception de l’identité urbaine depuis le XIXe siècle.

Mesures du baron Haussmann pour l’amélioration de l’éclairage public à Paris

 

Bien que dans le service privé l’usage du gaz eût déjà pris un grand développement lors de mon arrivée à l’Hôtel de Ville en 1853 […], je trouvai, non sans surprise, l’antique réverbère, continuant à dominer Paris, en possession exclusive de la voie publique. […]

 

 

Avant tout, je fis réduire la hauteur des candélabres qui portaient les lanternes éclairant la voie publique, de manière à limiter à 2,60 m, au plus, la hauteur de la lumière des becs, et substituer aux lanternes en usage, qui rappelaient celles des réverbères, des lanternes débarrassées, le plus possible, de montants métalliques et coiffées de réflecteurs, pour supprimer toute projection d’ombre dans leur cercle d’action et, notamment au pied des candélabres.

 

 

Puis […] je fis remplacer les becs à fente de 5 mm d’ouverture, d’où le gaz s’échappait trop rapidement pour que sa combustion fût complète, par des becs de 6 mm, dont l’émission plus lente remédiait si bien à ce défaut que la même quantité de gaz brûlé par heure donnait trois fois plus de lumière !

 

 

Cette révolution radicale me permit […] de doubler le pouvoir éclairant de chaque bec et de multiplier cependant le nombre de candélabres, pour appliquer l’axiome recommandant la division aussi grande que possible de la lumière projetée sur la voie publique et afin de réduire considérablement ainsi l’intensité des pénombres inévitables à moitié distance des becs entre eux.

 

 

Source : Haussmann (Georges), Mémoires, tome III, Paris, Victor-Havard, nouv. éd., 1983.

 

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