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HONORE DE BALZAC: ANTHOLOGIE

Publié le 25/01/2012

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D'abord elerc de notaire, puis associé à un imprimeur. Fait de mauvaises affaires. Se débat toute sa vie dans les difficultés financières. Il épouse en 1800 une Polonaise, la comtesse Hanska, qu'il avait connue à la suite d'une longue et romanesque correspondance. Dans son oeuvre immense, les romans les plus caractéristiques sont le Père Goriot, le Colonel Chabert, Eugénie Grandet, le Cousin Pons, la Cousine Bette, César Birotteau, le Curé de Tours, le Lys dans la Vallée, la Peau de chagrin, etc...

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« ·~ voicil Mais je ne sais pas aujourd'hui comment j'ai pu parvenir à percer la couverture de chair qui mettait une barrière entre la vie et moi.

Vous me direz que j'avais trois bras! Ce levier, dont je me servais avec habileté, me procurait toujours un peu de 1 'air qui se trouvait entre les cadavres que je dépi:açais, et je ménageais mes aspirations.

Enfin, je vis I.e joor, mais à travers la neige, monsieur! En ce moment, je m'aperçus que j'avais la tête ouverte.

Par bonheur, mon sang, celui de mes camarades ou ht' peau meurtrie de mon cheval peut-être, que sais-je? m'avait, en se coagulant.

comme enduit d'un emplâtre naturel Malgré cette croûte, je m'évanouis quand mon crâne fut en contact avec la neige.

Cependant, le peu de chaleur qui me restait ayant fait fondre la neige autour de moi, je me trouvais, quand je repris connaissance, au centre d'une petite ouverture par la-queUe je criai aussi longtemps que je i)US.

Mais alors le soleil se levait, j'avais donc bien peu de chances pour être entendu.

Y avait-il déjà du monde aux champs? Je me haussais en :faisant de mes pieds un ressort dont le point d'appui était sur 1es défunts qui avaient les reins solides.

Vous sentez que ce n'était pas le mo­ ment de leur dire: Respect au courage malheureux.

Bref, mon­ sieur, après avoir eu la douleur, si le mot peut rendre ma rage, de voir pendant longtemps, oh oui! l{mgtemps '! ces sacrés Alle­ mands se sauvant en entendant une voix là où ils n'apercevaient point d'homme, je fus enfin dégagé par une femme assez hardie ou assez curieuse pour s'approcher de ma tête qui semblait avoir poussé hors de terre comme un champignon.

Cette femme alla chercher son mari, et tous'deux me transportèrent dans leur pau­ vre baraque.

II paraît que j'eus une rechute de catalepsie, passez­ moi cette expression pour vous peindre un état duquel je n'ai nulle idée, mais que j'ai jugé, sur les dires de mes hôtes, devoir être un effet de cette maladie.

Je suis resté pendant six mois entre la vie et la mort, ne parlant pas, ou déraisonnant quand je partais.

Enfin, mes hôtes me firent admettre à 1 'hôpital d 'Heils­ berg.

Vous comprenez, m()nsieur, que j'étais sorti nu de la fosse; Œ sorte que.

six mois après, quand un beau matin, je me souvins d'avoir été.

le colonel Chabert, et qu'en recouvrant ma raison je voulus obtenir de ma garde plus de respect qu'elle n'en accordait à un pauvre diable, tous mes camarades de chambrée se· mirent à rire.

Heureusement pour moi, le chirurgien avait répondu, par amour-propre, de ma guérison, et s'était naturelle­ ment intéressé à son malade.

Lorsque je lui parlai d'une manière suivie de mon ancienne existence, ce brave homme, nommé Sparchmann, fit constater, dans les formes juridiques voulues par le droit du pays, la manière miraculeuse dont j'étais sorti de la fosse des morts, le jour et l'heure où j'avais été trouvé par ma ~ ~ } j l 1. »

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