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. * Je tire ainsi de l'absurde trois conséquences qui sont ma

Publié le 04/11/2013

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. * Je tire ainsi de l'absurde trois conséquences qui sont ma révolte, ma liberté et ma passion. Par le seul jeu de la conscience, je transforme en règle de vie ce qui était invitation à la mort - et je refuse le suicide. Je connais sans doute la sourde résonance qui court au long de ces journées. Mais je n'ai qu'un mot à dire : c'est qu'elle est nécessaire. Quand Nietzsche écrit : « Il apparaît clairement que la chose principale au ciel et sur la terre est d'obéir longtemps et dans une même direction : à la longue il en résulte quelque chose pour quoi il vaille la peine de vivre sur cette terre comme par exemple la vertu, l'art, la musique, la danse, la raison, l'esprit, quelque chose qui transfigure, quelque chose de raffiné, de fou ou de divin «, il illustre la règle d'une morale de grande allure. Mais il montre aussi le chemin de l'homme absurde. Obéir à la flamme, c'est à la fois ce qu'il y a de plus facile et de plus difficile. Il est bon cependant que l'homme, en se mesurant à la difficulté, se juge quelquefois. Il est seul à pouvoir le faire. « La prière, dit Alain, c'est quand la nuit vient sur la pensée. - Mais il faut que l'esprit rencontre la nuit «, répondent les mystiques et les existentiels. Certes, mais non pas cette nuit qui naît sous les yeux fermés et par la seule volonté de l'homme - nuit sombre et close que l'esprit suscite pour s'y perdre. S'il doit rencontrer une nuit, que ce soit plutôt celle du désespoir qui reste lucide, nuit polaire, veille de l'esprit, d'où se lèvera peut-être cette clarté blanche et intacte qui dessine chaque objet dans la lumière de l'intelligence. À ce degré, l'équivalence rencontre la compréhension passionnée. Il n'est même plus question alors de juger le saut existentiel. Il reprend son rang au milieu de la fresque séculaire des attitudes humaines. Pour le spectateur, s'il est conscient, ce saut est encore absurde. Dans la mesure où il roit résoudre le paradoxe, il le restitue tout entier. À ce titre, il est émouvant. À ce titre, tout reprend sa place et le monde absurde renaît dans sa splendeur et sa diversité. Mais il est mauvais de s'arrêter, difficile de se contenter d'une seule manière de voir, de se priver de a contradiction, la plus subtile peut-être de toutes les forces spirituelles. Ce qui précède définit eulement une façon de penser. Maintenant, il s'agit de vivre.       Le mythe de Sisyphe. Essai sur l'absurde. (1942)   L'HOMME ABSURDE         Si Stavroguine croit, il ne croit pas qu'il croie. S'il ne croit pas, il ne croit pas qu'il ne croie pas. Les Possédés.             Retour à la table des matières

«       Lemythe deSisyphe. Essai surl’absurde.

(1942)   L’HOMME ABSURDE        SiStavroguine croit,ilne croit pasqu'il croie.

S'ilnecroit pas,ilne croit pas qu'il necroie pas. LesPossédés.             Retour àla table desmatières. »

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