- Je vais te le dire.
Publié le 30/10/2013
Extrait du document
«
Elle
mitune caresse surson nom.
– Te direquoi ?
– Dis-moi tonsecret leplus juréetleplus « craché ».
Aron serecula, inquiet.
« Je nepeux pas,dit-il.
Dequel droit meledemandes-tu ? Jene ledirai àpersonne.
– Allons, monbébé, dis-le àmaman », susurra-t-elle.
Les yeux d’Aron s’embuèrent delarmes, deslarmes decolère.
« Je nesais plus sij’ai toujours enviedet’épouser, dit-il.Jecrois quejevais rentrer àla
maison. » Abra posalamain surson poignet etl’y maintint.
Ellereprit savoix normale.
« Je voulais temettre àl’épreuve.
Jevois quetusais garder unsecret.
– Pourquoi tuas fait ça ? Jesuis furieux maintenant.
J’aimal aucœur.
– Je crois quejevais teconfier unsecret, dit-elle.
– Tiens ! Semoqua-t-il.
Quiest-ce quinesait pasgarder lessecrets ?
– J’essayais deme décider, dit-elle.Maisjecrois quejevais teledire parce qu’iltefera
du bien.
Tuseras content.
– Et quit’adit dene pas ledire ?
– Personne.
Jeme lesuis ditàmoi.
– Alors, c’estdifférent.
Qu’est-ce quec’est ? »
Le soleil rouge lançait undernier rayonderrière lamaison desTollot, surlaroute de
Blanco etlacheminée sedressait commeunpouce noirsurleciel.
Abra ditdoucement :
« Tu terappelles lejour oùnous sommes alléscheztoi ?
– Tu penses !
– Eh bien, dansleboghei, jeme suis endormie etjeme suis réveillée, maismonpèreet
ma mère nel’ont pasremarqué.
Ilsétaient entrain dedire quetamère n’était pas
morte, qu’elleétaitpartie.
Ilsont ditqu’il avait dûlui arriver quelque chosedemal et
qu’elle étaitpartie. »
Aron ditd’une voixrauque :
« Elle estmorte.
– Ça serait biensielle nel’était pas.
– Mon pèreditqu’elle estmorte.
Cen’est pasunmenteur.
– Peut-être qu’ilcroit qu’elle estmorte.
– Il lesaurait. »
Mais ilyavait unesorte d’incertitude danssavoix.
Abra dit :
« Ne serait-ce pasbien sil’on pouvait laretrouver ? Supposequ’elleaitperdu la
mémoire oujene sais quoi.
J’ailuune histoire commeça.On pourrait laretrouver etça
lui redonnerait lamémoire. »
La splendeur duroman l’empoignait etlasoulevait commeunevague.
Arondit :
« Je demanderai àmon père.
– Aron.
Dit-ellesévèrement, ceque jet’ai ditest unsecret.
– Qui est-ce quiledit ?
– Moi.
Tuvas répéter aprèsmoi :« Croix debois, « croix defer, sije mens, jevais en
enfer. » Il hésita uninstant, puisrépéta :
« Croix debois, croix defer, sije mens jevais enenfer.
– Maintenant, crache-toidanstamain… Comme ça…Voilà.
Maintenant, donne-moita
main… Tuvois ? Maintenant onmélange notrecrachat eton s’essuie lamain surles
cheveux. » Ils exécutèrent lerite, puis Abra ditsolennellement : « J’aiconnu unefille quiadit un
secret aprèsceserment etelle abrûlé dansunegrange. »
Le soleil avaitdisparu, emportant salumière dorée.L’étoile duberger scintillait au-.
»
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