Kharaqani, Paroles d'un soufi (extrait) - anthologie religieuse.
Publié le 24/05/2013
Extrait du document
«
[…] 74.
« Je ne dis pas que le Paradis et l’Enfer n’existent pas.
Je dis seulement que, pour moi, ils n’existent pas.
Ils sont créés l’un et l’autre et, là où je me trouve, iln’y a pas de place pour ce qui est créé.
Je suis le serviteur pour lequel les sept cieux et les sept terres ne pèsent pas le poids d’un mann, si je dis “ Sois ! ” à une chose, elle est.
Je n’ai ni haut ni bas, ni devant ni derrière, ni droite ni gauche.
» […]
[…] 76.
[l.10] « A mes yeux, ma vie n’est qu’une prosternation.
» […]
[…] 86.
« Dieu m’a donné un recueillement dans lequel j’ai vu tout ce qu’Il a créé, et je m’y suis ancré.
Il m’a rendu aveugle au souci du quotidien.
Puis cerecueillement est devenu instrument de vision, puis enthousiasme et amour, crainte et admiration.
Ce recueillement m’a conduit à Son Unicité et j’atteignis le lieu oùil devint sagesse, guidance et générosité envers les hommes.
Je n’ai vu personne qui fût plus généreux que moi envers Ses créatures.
“ Ah ! si seulement je pouvaismourir à la place de tous les hommes, dis-je, pour qu’ils ne connaissent pas la mort, si seulement Tu pouvais mettre leur compte sur mon compte, pour qu’ils ensoient exemptés le Jour dernier, si seulement Tu pouvais m’infliger le châtiment de tous les hommes pour qu’ils échappent à l’Enfer ! ” » [l.
10] […]
[…] 88.
« Tout ce que je sais sur Dieu est immense, et tout ce que je ne sais pas est encore plus immense.
Tout ce que j’ai dit aux hommes, je l’ai dit en tenantcompte de leur capacité à comprendre.
Si je parlais aux hommes de Sa grâce, ils me traiteraient de fou, comme ils ont traité l’Élu de fou.
Et si j’en parlais au ciel, ilentrerait en transe, et si j’en parlais au soleil, il interromprait sa course.
» […]
[…] 91.
[p.
218] « J’ai renoncé à tout ce qui est autre chose que Dieu, puis je me suis appelé, et c’est Dieu qui a répondu.
Je compris que j’avais dépassé lescréatures.
Je me mis à crier : “ Allâhumma, labbayka labbayka ! me voici Seigneur, me voici !” Je me suis mis en état de sacralisation et je fis le pèlerinage.
Je fis les tawâf, les circuits rituels dans l’Unicité.
La “ Maison bien fréquentée ” vint me rendre visite.
La Ka‘ba se mit à me louer et les anges chantèrent ma gloire.
Je vis une lumière à l’intérieur de laquelle se tenait la demeure de Dieu.
Lorsque j’atteignis cette demeure, il ne restait plus rien de moi.
» […]
Source : Kharaqani, Bû’l-Hasan, Paroles d’un soufi, présenté, trad.
et annoté par Christiane Tortel, éditions du Seuil, 1998.
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