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Kharaqani, Paroles d'un soufi (extrait) - anthologie religieuse.

Publié le 24/05/2013

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Kharaqani, Paroles d'un soufi (extrait) - anthologie religieuse. Abul-Hasan Kharaqani (963-1033), saint soufi d'origine iranienne, a laissé derrière lui un riche enseignement oral et l'exemple d'une vie mystique parfaite. Par la suite, au moins deux recueils littéraires lui ont été consacrés, datant du XIIIe siècle. Les passages suivants sont extraits du plus ancien, la Notice « Kharaqani « de la Tadhkirat de Farid-Al-Din Attar. Paroles d'un soufi de Abul-Hasan Kharaqani (extrait) 24. On rapporte que, pendant quarante ans, le Shaykh ne posa jamais sa tête sur un oreiller et qu'il faisait la prière du matin avec l'ablution du soir. Un jour, sans que l'on s'y attende, il réclama un oreiller. Les disciples se réjouirent et demandèrent : « Mais que nous vaut cela ? « « Cette nuit, Bû'l-Hasan a vu l'auto-suffisance de Dieu et son absence totale de tous besoins. « [...] [...] 29. On raconte qu'une nuit, comme il était en train de prier, une voix lui dit : « Prends garde, Bû'l-Hasan ! Est-ce que tu veux que Je raconte à tout le monde ce que Je sais sur toi pour qu'on te lapide ? « « Et Toi, Seigneur, est-ce que Tu veux que je raconte à tout le monde ce que je sais de Ta miséricorde et de Ta générosité, pour que plus personne ne fasse une seule prière pour Toi ? « « Tais-toi et Je me tairai «, répondit la voix. 30. Un jour, il dit : « Ô Seigneur, ne m'envoie pas l'ange de la mort car je ne lui remettrai pas mon âme. Ce n'est pas de lui que je l'ai reçue, alors pourquoi la lui remettrai-je ? Je l'ai reçue de Toi, et je ne la remettrai qu'à Toi. « 31. « Je m'enfonce si profond dans mon inexister que je disparais totalement, et, quand je ressors avec Ton existence, un grain de poussière me suffit pour Te connaître. « 32. « Une voix, au fond de moi, me demanda : " Montre ta foi, Bû'l-Ha...

« […] 74.

« Je ne dis pas que le Paradis et l’Enfer n’existent pas.

Je dis seulement que, pour moi, ils n’existent pas.

Ils sont créés l’un et l’autre et, là où je me trouve, iln’y a pas de place pour ce qui est créé.

Je suis le serviteur pour lequel les sept cieux et les sept terres ne pèsent pas le poids d’un mann, si je dis “ Sois ! ” à une chose, elle est.

Je n’ai ni haut ni bas, ni devant ni derrière, ni droite ni gauche.

» […] […] 76.

[l.10] « A mes yeux, ma vie n’est qu’une prosternation.

» […] […] 86.

« Dieu m’a donné un recueillement dans lequel j’ai vu tout ce qu’Il a créé, et je m’y suis ancré.

Il m’a rendu aveugle au souci du quotidien.

Puis cerecueillement est devenu instrument de vision, puis enthousiasme et amour, crainte et admiration.

Ce recueillement m’a conduit à Son Unicité et j’atteignis le lieu oùil devint sagesse, guidance et générosité envers les hommes.

Je n’ai vu personne qui fût plus généreux que moi envers Ses créatures.

“ Ah ! si seulement je pouvaismourir à la place de tous les hommes, dis-je, pour qu’ils ne connaissent pas la mort, si seulement Tu pouvais mettre leur compte sur mon compte, pour qu’ils ensoient exemptés le Jour dernier, si seulement Tu pouvais m’infliger le châtiment de tous les hommes pour qu’ils échappent à l’Enfer ! ” » [l.

10] […] […] 88.

« Tout ce que je sais sur Dieu est immense, et tout ce que je ne sais pas est encore plus immense.

Tout ce que j’ai dit aux hommes, je l’ai dit en tenantcompte de leur capacité à comprendre.

Si je parlais aux hommes de Sa grâce, ils me traiteraient de fou, comme ils ont traité l’Élu de fou.

Et si j’en parlais au ciel, ilentrerait en transe, et si j’en parlais au soleil, il interromprait sa course.

» […] […] 91.

[p.

218] « J’ai renoncé à tout ce qui est autre chose que Dieu, puis je me suis appelé, et c’est Dieu qui a répondu.

Je compris que j’avais dépassé lescréatures.

Je me mis à crier : “ Allâhumma, labbayka labbayka ! me voici Seigneur, me voici !” Je me suis mis en état de sacralisation et je fis le pèlerinage.

Je fis les tawâf, les circuits rituels dans l’Unicité.

La “ Maison bien fréquentée ” vint me rendre visite.

La Ka‘ba se mit à me louer et les anges chantèrent ma gloire.

Je vis une lumière à l’intérieur de laquelle se tenait la demeure de Dieu.

Lorsque j’atteignis cette demeure, il ne restait plus rien de moi.

» […] Source : Kharaqani, Bû’l-Hasan, Paroles d’un soufi, présenté, trad.

et annoté par Christiane Tortel, éditions du Seuil, 1998. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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